Communiqué de presse : Le réseau des femmes syriennes *réclame la libération des détenus

Article  •  Publié sur Souria Houria le 20 janvier 2014

Communiqué de presse

                                                                                                                        20 janvier 2014

Le réseau des femmes syriennes *réclame la libération des détenus

                                                           

Zakarya, 12 ans, appelle son père à l’aide dans une cellule voisine. Ses plaintes des tortures qu’il a subies portent sa voix agonisante à travers les murs de la prison et parviennent aux oreilles des détenus. Cette voix est le seul lien qui permette au père et au fils de savoir qu’ils sont vivants. Mais un jour, Abou Nimer, le gardien de la prison n’a plus supporté les cris du jeune Zakarya. Il a foncé vers lui et enfoncé dans la bouche de l’enfant un morceau d’éponge étouffant sa voix à jamais. Un autre détenu a été le témoin silencieux de ce meurtre de sang-froid à travers une ouverture dans sa cellule. La voix de Zakarya s’est tue comme celle de bien d’autres.

Des dizaines de milliers de civils, hommes, femmes et enfants sont détenus en Syrie. Des manifestants pacifistes, des activistes politiques, des travailleurs humanitaires, des journalistes, des médecins, des avocats et bien d’autres sont victimes des campagnes d’arrestation arbitraires menées depuis près de trois ans. Les rapports documentés d’organisations syriennes des droits de l’Homme indiquent que des milliers sont morts dans les centres de détention gouvernementaux où les conditions ne répondent pas au moindre critère d’humanité.

Le Réseau des femmes syriennes lance une campagne de solidarité et de pression intitulée « La Syrie une patrie et non une prison » s’adressant tout d’abord aux participants à la conférence de Genève II. Il faut rappeler que la libération de tous les prisonniers d’opinion est l’un des engagements de Genève I conformément à la résolution 1325 du Conseil de Sécurité et aux conventions internationales pertinentes. Dans le même temps, un appel urgent pour la libération de tous les détenus d’opinion en Syrie a été lancé par le Réseau méditerranéen des droits de l’Homme, signé par 46 organisations syriennes, régionales et internationales. En outre, la question des détenus mobilise plusieurs organisations des droits de l’Homme, dont Amnesty international, Human Rights Watch et d’autres.

Si la grande majorité des atteintes aux droits de l’Homme documentés par les organisations locales et internationales sont le fait des forces armées de l’Etat et de ses miliciens dits « chabihas », certains groupes de l’opposition armée en ont également commis, notamment à travers des meurtres et des enlèvements de civils, retenus en otages.

Le Réseau des femmes syriennes exprime sa profonde préoccupation à l’égard des attaques arbitraires qui visent tous les civils Syriens ainsi que les tortures systématiques pratiquées dans les centres de détention du régime, en violation de toutes les conventions internationales.

Les femmes, également arrêtées et torturées sont utilisées comme moyen de pression sur les détenus et la société. Devenues armes de guerre les femmes syriennes sont exposées à toutes les souffrances sociales et économiques, tant quand elles sont directement détenues ou quand leurs maris ou enfants sont arrêtés. C’est pourquoi le Réseau des femmes syriennes se mobilise sur la question des prisonniers pour protéger les Syriennes de toutes les exploitations et violations à leur égard, comme détenues d’opinion et comme victimes de guerre.

*Le Réseau des femmes syriennes est composé de personnalités et d’organisations non gouvernementales démocratiques et indépendantes adhérant à la révolution syrienne. Il œuvre pour l’égalité entre les femmes et les hommes, la promotion des valeurs de la démocratie, des droits de l’Homme, de la paix civile, de la justice de transition. Il soutient la participation des femmes à la prise de décision dans la Syrie à venir comme force agissante pour la transformation démocratique vers une Syrie citoyenne, libre et unie dans l’égalité et sans discrimination sexuelle, communautaire, ethnique, idéologique et sociale pour que l’Etat de droit soit la loi suprême et garantisse l’égalité entre les citoyens. Il établit des liens entre les organisations et les groupements aux objectifs communs en vue de promouvoir les capacités des femmes dans tous les domaines.