Histoire(s) de Daraya : 2001-2016 (7) – par Yasmine HAKIM

Article  •  Publié sur Souria Houria le 19 janvier 2017

Cet article est le septième d’une série (1234HS, 6) née de la volonté d’un groupe de jeunes hommes et femmes originaires de Daraya, dans la banlieue damascène, et de Qamishli, au nord-est de la Syrie, de présenter au public français les raisons culturelles et sociétales qui les ont poussés à s’engager dans une révolution, animés par les principes de justice et de dignité. C’est au moyen de textes présentant l’histoire de Daraya, ville symbolique du soulèvement pacifique déclenché en 2011, que ce groupe va rappeler ce qui a motivé leur engagement et quelle forme il a pris. Avec ce récit et ceux à venir, les auteurs espèrent aussi inciter d’autres Syriens à suivre leur démarche pour raconter l’histoire de leur révolution. 

Le conseil local de la ville de Daraya, de l’idée à la pratique

Par Yasmine HAKIM

L’une des créations les plus significatives de la révolution syrienne a été la construction d’un modèle unique de gouvernance, né dans des conditions d’oppression et de privations majeures. Dès le début du mouvement révolutionnaire, il y a eu un consensus sur la nécessité de réunir les efforts et les compétences et de les déployer dans une structure institutionnelle inclusive : les conseils locaux. Les débats ont été parfois vifs sur le sens à donner à ces conseils. Devaient-ils être les instances de représentation des révolutionnaires ou bien devaient-ils dépasser ce cadre pour être représentatif des populations dans leur diversité ? Quoiqu’il en soit, ces conseils des villes libérées ont été des exemples de résilience de l’activisme civil. Ainsi, celui de Daraya s’est efforcé tout du long à représenter la ville à l’intérieur et à l’extérieur de la Syrie. Il a contribué à la constitution de l’esprit d’une Syrie nouvelle et a cherché à assurer la stabilité et la paix civile dans la ville.

Des membres du Conseil local de Daraya

Des membres du Conseil local de Daraya

Les activistes Karam al-Shami, directeur du bureau « Médias », et l’activiste Ahmad Abu Imad, directeur de conseil local, ont accepté de répondre à quelques questions sur le développement et le fonctionnement du conseil local de Daraya.

QUESTION : Quand est apparue l’idée du conseil local à Daraya et quelles ont été les circonstances de sa constitution?

Karam al-Shami : L’idée de mettre en place un conseil est apparue après le grand massacre de Daraya, le 25/08/2012, durant lequel le régime a tué plus de 700 civils. Ce massacre était la réponse du régime à l’activisme pacifique des révolutionnaires de la ville qui demandaient un changement à la tête du régime syrien et réclamaient la transformation de l’Etat sécuritaire dictatorial en Etat de droit et de justice. Tous les acteurs et organisations de la société civile locale ont convenus de la nécessité d’unir leurs efforts au sein d’une structure dans le but d’assurer la continuité d’une autorité municipale en l’absence du régime et des services de l’Etat. L’annonce officielle de la formation du conseil local de Daraya est intervenue le 07/10/2012.

Ahmad Abu Imad : Le grand massacre fut une cruelle leçon et demeure l’une des raisons de la formation du conseil. Il fallait s’efforcer de réunir tous les acteurs du terrain, nombreux et dispersés, travaillant chacun de leur côté dans des domaines divers : secours, santé, militaire, médias et politique. Il fallait réunir ces forces et organiser leur travail dans le cadre d’une institution reconnue, unique et légitime.

La première conférence de presse du conseil local de Daraya. 

QUESTION : Quels sont les bureaux qui composaient le conseil local ? Quelles étaient leurs missions respectives ?

Ahmad Abu Imad : Le conseil local était constitué de 10 bureaux : secours, santé, services, relations publiques, juridique, financier, militaire, activisme pacifique, comités de quartiers et révolutionnaire. La structure du conseil local s’est modifiée au gré des circonstances. Les missions et la responsabilité du conseil étaient colossales. Il a fallu beaucoup d’efforts pour arriver à y répondre de façon satisfaisante malgré la dureté de la guerre. Les bureaux de l’activisme pacifique et des comités de quartier – chargés de dresser des bilans statistiques et de collecter des données sur la population – ont rapidement été fermés. Le bureau juridique a aussi arrêté de fonctionner, remplacé par un poste de police. Les bureaux du secours et de la santé ont été à l’inverse élargis, pour répondre à l’urgence humanitaire. Afin de donner une dimension institutionnelle à notre travail, nous avons introduit une hiérarchie fonctionnelle : Les membres de chaque bureau devaient élire une autorité respective, composée de 13 élus chargés de superviser leurs travaux. Cette autorité devait ensuite nommer un conseil administratif de 5 membres, qui outre la gestion générale des activités du bureau, devait élire un président. Ces responsables de bureau étaient ensuite chargés d’élire les membres du bureau politique du conseil local : un président, un vice-président et un trésorier.

Karam al-Shami : Pour détailler un peu plus les fonctions de chaque bureau :

Parcelle de terre cultivée au sein de la ville de Daraya

Parcelle de terre cultivée au sein de la ville de Daraya

Le bureau du secours : Au départ, il s’occupait surtout des familles de martyrs, de prisonniers et des personnes affectées par la guerre. A partir du 14/11/2012, avec le début de la campagne militaire contre la ville et en raison des destructions, le bureau a cherché à répondre aux besoins grandissants des habitants. Il distribuait des repas, participait à la réalisation de projets agricoles et d’élevage. Ce bureau supervisait les activités de la boulangerie – stratégique dans le cadre du siège qui sera imposé à la ville – et de la cuisine municipale qui offrait des repas aux habitants dans le besoin. L’équipe soignante présente dans la ville était également sous l’autorité de ce bureau.

Le bureau des services : Ce bureau était chargé de nombreuses missions, allant du désarmement d’obus ou missiles de l’armée n’ayant pas explosé, à la restauration des routes, des conduites d’eau et d’électricité et au nettoyage de la ville. Une équipe de la défense civile – « Casques blancs » – s’est par la suite intégrée à ce bureau. D’autres projets divers étaient compris dans ses activités : atelier de couture, atelier de réparation mécanique, etc.

Le bureau des finances : Sa mission principale était d’organiser et coordonner les aspects financiers des différents bureaux et de publier des rapports financiers destinés à rendre public les activités du conseil local. Il était également en charge de réceptionner les donations.

Le bureau des médias : Son activité consistait à documenter et diffuser les informations en provenance de Daraya. Ce bureau était très structuré, avec des équipes preneuses d’images et de sons, des équipes de montage, de diffusion, de documentation, d’archivage, etc. Il publiait des rapports mensuels sur la situation humanitaire dans la ville.

Le bureau des relations publiques : Il assurait le suivi et la coordination entre les représentants de Daraya expatriés à l’étranger et le conseil local. Il organisait aussi des rencontres et des débats avec des intellectuels, des politiques et des activistes de l’intérieur et de l’extérieur.

Le bureau médical : Il était en charge de l’hôpital de campagne (avec ses services de chirurgie, de radiologie et de consultation), des services ambulanciers, et de la pharmacie. Plus de 10 000 personnes ont été soignés en quatre ans dans l’hôpital de Daraya.

Le bureau militaire : La principale brigade locale était la Brigade des Martyrs de l’islam (Liwa Shuhada’ al-islam). Elle occupait une place centrale au sein de ce bureau mais pas dominante. Le poids des civils au sein du bureau militaire a toujours gardé de l’importance à Daraya.

QUESTION : Comment avez-vous réussi à palier à l’exil de nombreuses personnes compétentes qui auraient pu participer activement au conseil local ? Quelles qualifications avaient les personnels du conseil ?

Ahmad Abu Imad : Suite à l’exode massif de nombreux cadres, ingénieurs, intellectuels et personnels qualifiés hors de la ville, il a fallu improviser, notamment sur les questions managériales et du travail collectif. Il faut noter que les critiques les plus vives sur le travail du conseil local venaient essentiellement de Syriens originaires de Daraya établis à l’étranger. Ces critiques ont été mal vécues, car les personnes impliquées dans le conseil faisaient évidemment du mieux qu’elles pouvaient dans des conditions difficiles et éprouvantes. Les critiques sur leur travail étaient donc difficiles à entendre, d’autant plus qu’elles étaient le fait de personnes qui n’étaient pas au contact de la situation.

QUESTION : Quel a été le rôle du conseil local dans les problématiques militaires ? Quel fut le degré de coordination entre civils et militaires ?

Ahmad Abu Imad : Le conseil local a eu un rôle assez important dans la formation de la Brigade des Martyrs de l’islam, qui, à l’origine, était fragmentée entre plusieurs groupes armés distincts. Les salaires des combattants étaient versés par le conseil local. Les décisions militaires étaient prises conjointement par le bureau exécutif du conseil local et le bureau militaire.

Message commun du Conseil local de Daraya et du chef de la brigade des Martyrs de l’islam à l’occasion de l’Aïd al-Adha (septembre 2015)

QUESTION : Est-ce que les activités du conseil se sont limitées à l’intérieur de la ville ?

Karam al -Shami : Jusqu’en 2015, le conseil a joué un rôle majeur dans l’assistance aux habitants de Daraya déplacés à l’extérieur de la ville. Après cette date, le conseil a limité ses activités administratives et de secours à l’intérieur de la ville, faute de moyens.

Ahmad Abu Imad : Nous avions des activités en dehors de la ville. Le conseil soutenait environ 21 villes dans la Ghouta occidentale, où des familles et des personnes sans-abri, ayant été déplacées, vivaient dans le dénuement. Le travail était très fragmenté, à cause de la pression et des besoins immenses à l’intérieur et à l’extérieur. En 2014, nous avons constitué un comité à l’extérieur de Daraya, chargé de gérer les ressources financières et d’établir les rapports à destination des donateurs.

QUESTION : Où était le siège de ce comité extérieur du conseil local de Daraya ? Comment êtes vous parvenus à vous coordonner avec lui ? Malgré la distance et l’éloignement de la ville et du terrain, a-t-il pu mener à bien ses missions ?

Karam al –Shami : Ce comité était en étroite relation avec le bureau des relations publiques, basé à l’intérieur de la ville. Nous disposions d’une représentation en Turquie, à Gaziantep. Ses missions consistaient essentiellement à obtenir un soutien matériel pour la poursuite de la résistance à l’intérieur de Daraya. Ce soutien pouvait venir de personnes privées ou d’organisations d’aide locales ou internationales.

Ahmad Abu Imad : Au-delà du comité, nous avions 16 représentants dans 16 pays différents, comme la Turquie, l’Arabie Saoudite, le Qatar ou encore le Sénégal. Ils étaient chargés d’assurer une représentation politique à l’extérieur, nécessaire pour obtenir un soutien politique ou financier. Grâce à notre transparence, l’éloignement n’a pas été un problème.

QUESTION : Quelle a été l’étendue de la participation des femmes au sein du Conseil local ?

Ahmad Abu Imad : Leur rôle a été très important et visible surtout dans les domaines de l’éducation et du soutien psychologique aux enfants. Ces activités ont commencé de manière individuelle, sans l’intervention du conseil. Puis le conseil s’est impliqué plus activement et a cherché à soutenir et renforcer ces initiatives. Il y a eu beaucoup de progrès dans les activités éducatives. Um Mujahid était l’une des femmes les plus actives. Elle a constitué les écoles « Espoir de la nation » et « Lire et progresser».

QUESTION : Comment le conseil s’est-il impliqué sur la question des détenus ?

Ahmad Abu Imad : Ce dossier comporte deux dimensions. D’une part celle de la situation des détenus et d’autre part celle de leurs familles. Le Conseil local soutenait financièrement les familles de détenus de la Ghouta occidentale. Elles ont été très touchées par cette guerre, psychologiquement et financièrement. Concernant la libération de détenus, je n’ai pas d’information précise, mais il y a eu plusieurs accords d’échanges de prisonniers.

Karam al –Shami : Il faut aussi souligner le travail du bureau des médias et de l’information. Ce bureau a documenté la situation des détenus – nom, détails de leur arrestation et détention. Par ce biais il a pu lancer des campagnes médiatiques internationales pour exiger leur libération.

QUESTION : A un niveau plus administratif et légal, quel a été le rôle du conseil local par rapport aux problématiques touchant à l’état-civil des citoyens (mariage, naissance, propriété, règlement des conflits) ?

Karam al –Shami : Nous avions au sein du conseil un registre d’état-civil dans lequel nous enregistrions les mariages, les naissances et les décès. Il nous est arrivé d’offrir aux jeunes mariés des paniers de nourriture et une petite somme d’argent afin de les aider à débuter.

Ahmad Abu Imad : Concernant le règlement de conflits entre citoyens, cette responsabilité m’était attribuée en vertu de mon poste de président du conseil. Je faisais le nécessaire pour résorber la colère des habitants, régler les problèmes urgents et répondre à leurs attentes. Dans les cas où les conflits étaient importants ou créateur de tensions, nous faisions appel au poste de police.

Karam al-Shami : Il faut souligner que ce poste de police n’était pas sous la responsabilité directe du conseil. Ce dernier lui assurait toutefois un soutien financier afin qu’il puisse réaliser ses différentes missions.

Question : Au sujet des trêves avec le régime, puis finalement l’évacuation forcée des habitants, comment a opéré le conseil ? A-t-il discuté directement avec le régime ?

Ahmad Abu Imad : A plusieurs reprises, il y a eu des négociations avec le régime pour des cessez-le-feu. A chaque fois, ces négociations ont échoué à cause des mensonges du régime, de son hypocrisie et de ses manœuvres.

Karam al-Shami : Au sujet de l’évacuation forcée de la ville, les négociations n’ont pas uniquement été menées par le conseil. Un comité de négociation, composé de toutes les entités militaires et civiles de la ville, en avait la responsabilité. Le régime nous mis face à un choix qui n’en était pas un : une poursuite des bombardements et des massacres ou le déplacement forcé et complet de la population.

QUESTION : Lors de l’évacuation de la ville, il a été question d’un « comité de secours ». Comment a-t-il été formé et quelles étaient ses attributions ?

Karam al-Shami : Quand la décision de quitter la ville a été prise, nous nous sommes dépêchés de prendre contact avec un certain nombre de personnes et d’institutions travaillant dans le Nord de la Syrie afin d’organiser l’arrivée des habitants et des combattants à Idlib. Osama Abou Zeid, un conseiller juridique de l’armée libre originaire de Daraya, nous a conseillé de structurer nos actions au sein d’une cellule de crise qui devait s’associer à un comité de secours, composé des organisations et des autorités opérant au Nord du pays. De cette manière, l’organisation de l’arrivée et l’installation des habitants de Daraya dans leur nouveau lieu de vie, la distribution de l’aide nécessaire, ont pu être anticipées. Cette cellule et ce comité ont aussi mené des campagnes auprès d’organismes et associations d’aides, afin de les exhorter à s’investir à nos côtés. Nous avons veillé à ce que cette aide soit exclusivement destinée aux habitants déplacés. Plusieurs membres du conseil local faisaient partie de cette cellule d’urgence, comme Abdul Majid Abu Ahmed, Haitham Abu Stayf, Mohamed Abu Ahmed et Maher Abu Nazir. Une équipe était chargée de la préparation de listes recensant la population et ses besoins. Ces éléments ont ensuite été envoyés au comité de secours, afin de planifier l’arrivée de ces habitants avec les organismes présents au Nord du pays. Une fois les habitants de Daraya évacués vers Idlib, le comité leur a rendu visite et leur a distribué la somme de 300 $, afin de leur permettre d’améliorer leur quotidien. Le comité a ensuite préparé un rapport détaillé sur les besoins de la population de Daraya à Idlib et l’a soumis aux organismes donateurs afin de continuer à assister ces familles.

QUESTION : Si vous deviez dresser un bilan des actions du conseil local, quel serait-il ? Comment arriver à mesurer vos « succès » dans un contexte si difficile ?

Ahmad Abu Imad : Cette expérience fut globalement positive. Grâce au conseil local, les populations ont pu bénéficier d’un minimum de services publics essentiels à leurs vies quotidiennes. Les responsables du conseil font partie de ces populations et ils font forcément face aux jugements et critiques des leurs. Leurs réputations sont mises en jeu pour l’intérêt général. Forcément, la réaction des habitants est variable, parfois satisfaite, parfois moins, parfois accusatrice… Ce sont les règles de la vie publique et de la démocratie et nous sommes fiers d’avoir contribué à l’instauration d’un tel esprit civique au sein des populations. Mieux vaut une population insatisfaite qui le fait savoir librement qu’une population qui simule un bien-être inexistant par crainte des autorités. Mais il faut aussi rappeler que nous devions faire face à d’immenses difficultés : le siège était terrible, étouffant. Nous étions coupés du monde alors que nous étions à quelques kilomètres seulement de Damas. Nous manquions de tout. D’argent, de ressources, d’équipements, de personnels qualifiés… Mais nous avons malgré cela réussi un certain nombre de chose et nous avons appris énormément de cette expérience. Ce fut un travail collectif intense, afin de trouver des solutions aux problèmes auxquels nous faisions face. Rien que cela fut un succès, dans un pays où toute vie associative ou politique était étroitement contrôlée par le régime.

Karam al-Shami : A mon avis, nous ne pouvons nous même évaluer notre travail. Cette évaluation doit être le fait du public, de la population. Mais nous nous sommes efforcés de fournir le meilleur de nous même.

QUESTION : Quel avenir pour le conseil local de Daraya maintenant que vous avez été contraints de quitter la ville ?

Ahmad Abu Imad : Après l’évacuation et une fois les habitants de Daraya bien installés à Idlib, nous avons procédé à la dissolution du conseil. Il nous manquait un élément essentiel pour poursuivre notre travail : notre terre. Ce qui légitimait les activités du conseil n’existe hélas plus : une population, un besoin de gouvernance et une terre. Dans la mesure où nous avons perdu Daraya et que sa population n’y réside plus, le conseil n’a plus lieu d’être. Nous allons le remplacer par une représentation ou une association qui sera basée dans le Nord. Nous nous sommes aperçus que les citoyens de Daraya tiennent à avoir une instance de représentation malgré les critiques qu’ils ont pu parfois exprimer à son égard.

Karam al-Shami : Nous avons dissout le conseil suite à une séance de clôture tenue le 22/11/2016. Il a été déclaré officiellement la fin de travaux du conseil et la publication des rapports de ses différents bureaux.

Le conseil local de Daraya fut ainsi une organisation démocratique et une méthode ingénieuse de gouvernance participative locale. Il est né de la convergence des forces révolutionnaires, du rassemblement des organisations civils et militaires, suite au grand massacre de Daraya, deuxième plus grand massacre de l’histoire de la révolution syrienne après le massacre à l’arme chimique.

Karam al-Shami : 26 ans, fiancé, il est titulaire d’un baccalauréat littéraire. Il a été contraint d’arrêter ses études supérieures au début de la révolution. Il a pris part aux manifestations pacifiques à Daraya, puis a rejoins le conseil local où il a offert ses services en tant que journaliste citoyen et photographe de terrain. Il a occupé le poste de directeur du bureau « média » durant 14 mois (deux mandats). Il espère réaliser des études de journalisme.

Ahmad Abu Imad : Marié et père de deux enfants. L’un fait partie des martyrs de Daraya, l’autre a été blessé. Ahmad Abu Imad a suivi une formation en génie mécanique. Avant la révolution, il était directeur d’une école privée de Daraya,  « l’école de la Dignité ». Suite à la révolution, il a occupé le poste de président du conseil local.