Le camps de l’enfer glacé – Omar Enayeh

Article  •  Publié sur Souria Houria le 9 janvier 2013

Le bruit de la pluie torrentiel qui s’abattait sur la tente UNHCR était assourdissant. Il faisait froid et on était emmitouflé deux par deux dans une couverture, Je voyais mes petits frères greloter à mes côté, je m’approche d’eux pour leur donner un peu de ma maigre chaleur. Ma couverture était trouée, c’est le réchaud qui me l’a brulé et avec l’usure le trou s’est agrandi, je tenais le trou avec ma main gelé, ça faisait mal mais je ne pouvais pas me plaindre, je ne devais pas me plaindre. Depuis plus de réchaud

– comme ça plus de trou.

me dit ma mère en rigolant d’un rire joyeux.

Le sort s’abat sur nous, qu’elle crime avons nous commis pour mériter ce châtiment, le camps de réfugié de Zaatarie en Jordanie n’a jamais aussi bien porter son nom du camps de l’enfer.

Je n’ai jamais été aussi impressionné par ma mère, depuis notre entrée dans le camps jamais elle n’a abandonné ce sourire plein de force et de courage.

Tout était humide mes vêtements, mes sous vêtements, ma peau ma chair même mes os était humide froid et douloureux.

Le froid est une torture lente, elle te fait perdre la tête, tu n’a même plus la force de t’évader dans tes pensés, ma spécialité depuis que je suis ici, grâce à de l’entrainement et aux détails que je cherche autour de moi j’ai pu m’évader partout sur la planète, new york, Paris, la banquise avec les pingouin, mais le froid te retient prisonnier de la réalité, de cette réalité si douloureuse.

Je vois ma mère tenir mes deux petites sœurs contre sa poitrine, elles dormaient les yeux crispés agrippants de toute leurs forces la robe en laine synthétique de ma mère, avec leur petit poignées ça faisait comme de petite décoration en perle sur la robe.

Ma mère grelotait aussi, il faut dire que la pluie n’a pas cessé depuis ce matin et il était impensable d’aller chercher de la nourriture au centre d’approvisionnement, on avait faim.

Soudain un petit cri, ma mère se lève précipitamment vers la la porte de la tente une de mes sœurs toujours dans ses bras, de l’eau débordait. Merde, merde …

Je cours pour voir, dehors l’horreur, l’eau partout, comme si nous avons été transporté dans un lac comme par magie. Des voisins à la fin de l’allée était dehors, hommes femmes et enfants, leur tente a du s’envoler. Mais pas de temps à perde je pataugeais dans l’eau à l’intérieur même de la tente, c’est une catastrophe, tout le monde était debout, je leur cri de faire attention à ne pas mouiller les couverture, on essaye par tout les moyens de surélevée l’entrée pour empêcher l’eau de rentrer, impossible d’y arriver les tentes ne sont pas prévues pour ce genre de climat.

Au fond de moi, un sentiment doux de satisfaction, serait-ce la fin, la fin de la douleur … avec de l’eau dans la tente je ne paie pas cher de nos peaux.