Père Franz de Homs nous quittait il y a un an, sauvagement assassiné

Communiqué Souria Houria  •  Publié sur Souria Houria le 7 avril 2015

Pere FranzC’était le 7 avril 2014. Le prêtre hollandais Franz van der Lugt tombait sous les balles d’un homme cagoulé devant la résidence jésuite de Bustan Al-Diwan dans la vieille ville de Homs. Le père a été emmené par deux hommes armés qui l’ont battu, puis tué de deux balles dans la tête. 

Alors que la population chrétienne avait quitté la ville alors assiégée, bombardée et affamée depuis deux ans par l’armée syrienne, le père Frans, 75 ans, avait tenu à rester aux côtés de la trentaine de vieilles personnes de confession chrétienne qui n’avaient pu se déplacer. Ce n’est pas la seule raison. Le père Franz ne faisait pas de différence entre ses compagnons de douleur, chrétiens ou musulmans, il tenait simplement à rester aux côtés des habitants de Homs où il avait passé une cinquantaine d’années. Dans un appel sur You Tube, peu de temps auparavant, il expliquait sa douleur de voir des parents « chercher de la nourriture pour leurs enfants dans la rue ». « Le peuple syrien m’a tant donné, tant de gentillesse, tant d’inspiration et tout ce que je possède. Maintenant qu’il souffre, je dois partager sa peine et ses difficultés », avait-il expliqué deux mois plus tôt à l’AFP via Internet. Seul prêtre et seul étranger à être resté, il ne se sentait pas comme un étranger mais « comme un arabe parmi les arabes », avait-il dit. 

Le père Franz a-t-il été victime de radicaux opposés au projet de réconciliation qu’il incarnait à Homs? Un autre prêtre jésuite, ami du peuple syrien, le Père Paolo avait disparu neuf mois plus tôt dans la région de Raqqa probablement enlevé par les djihadistes. On est depuis sans nouvelles de lui. 

A l’heure où la réconciliation est mise en péril par les brutalités de la guerre, ces deux hommes manquent au peuple syrien. On espère que leur message restera vivant, celui d’une entente entre les communautés dans une Syrie qu’ils ont tant aimée et qui, l’espéraient-ils, se relèverait de cette épreuve terrible que la sauvagerie de la répression et de la guerre lui ont imposée.

Mardi 7 avril 2015
Marie-Claude SLICK
Souria Houria
Contact presse : info@souriahouria.com