8/9/2012 – Appel à la constitution d’une comité de secours à la population syrienne

Article  •  Publié sur Souria Houria le 11 septembre 2012

Les manifestations pacifistes de jeunes dans toute la Syrie réclamant la démocratie depuis mars 2011 ont dévoilé la nature du régime syrien : pour rester au pouvoir en stoppant les manifestations, et punir collectivement les millions de syriens qui ont manifesté quotidiennement contre lui, le régime syrien a pris la responsabilité d’une répression criminelle et d’une confrontation armée. Depuis 18 mois, il a fait plus de 30000 victimes hommes, femmes et enfants (dont plus de 5000 pour le seul mois d’août) tout en expulsant de leurs foyers plus de 3,5 millions de Syriens, (dont 1/2 million ont pu s’échapper en Turquie, en Jordanie, au Liban ou en Irak) en bombardant les quartiers qu’il considère opposants, puis en y envoyant des mercenaires massacrer les familles. Le régime ne cessant pas ses bombardements et destructions, le nombre de Syriens sans toit risque d’augmenter dans les semaines à venir. La pluie et le froid vont aggraver l¹insécurité de ces millions de victimes de la répression de masse aveugle du régime.

Les considérant comme des ennemis, le régime bombarde, exécute ou enlève les déplacés rassemblés de façon visible. Grâce à l’extraordinaire mobilisation de solidarité de la société civile syrienne, la plupart des déplacés ont hébergés, cachés et nourris jusqu’à ce jour par les autres familles syriennes. Par exemple à Deraa, au sud de la Syrie, 45.000 des 60.000 habitants déplacés, après 45 jours de bombardements continus, ont pu être accueillies par les familles des environs. Mais 15.000 d’entre eux n’ont pu trouver de refuge, et restent exposés à la vengeance du pouvoir dans des écoles, des églises, des mosquées, ou dans la rue.

La population syrienne, par toutes les composantes, sociales, confessionnelles, ethniques et politiques, a pris en charge financièrement les blessés et les déplacés, depuis mars 2011. Des bénévoles ont constitué des réseaux d’entraide à travers toute la Syrie qui ont assuré les secours depuis le début de la révolution. Les milliers de jeunes des « coordinations » locales démocratiques et laïques qui organisent les manifestations sont également ceux qui, avec d’autres volontaires dans la population, collectent les dons auprès des habitants et organisent les secours.

Mais après 18 mois de blocus et de bombardements, les familles n’ont plus de moyens. Les réseaux militants et associations de secours syriennes à l’intérieur, liées au mouvement révolutionnaire, et qui partagent ses objectifs de société démocratique, laïque et de justice sociale ont réussi à collecter des dons pour nourrir les réfugiés qui ne sont pas pris en charge par d’autres familles jusqu’au mois de septembre. Elles redoutent une forte détérioration de la malnutrition à partir d’octobre et l’apparition de la famine pour la plupart des déplacés sans toit.

Face à cette urgence, les organisations et personnalité signataires ont décidé de :

1- D’exiger des gouvernements et instances des Nations Unies la mise en oeuvre immédiate des moyens financiers, juridiques, diplomatiques et logistiques, sans intervention militaire étrangère, nécessaires à l’entrée organisations de secours internationales ou toute autre organisation civile syrienne indépendante du régime permettant l’acheminement des secours directement aux millions de syriens dans le besoin, victimes des bombardements, déplacés ou réfugiés, par les organisations de secours internationales, hors de tout contrôle du régime syrien.

2- D’expliquer à la population française la situation en Syrie et la nécessité de secourir la population syrienne hors du contrôle du régime et par l’intermédiaire des organisations démocratiques laïques issues de la population (organisations de secours locales, coordinations locales et conseils municipaux et locaux indépendants du régime). 3- De collecter dès maintenant en France des moyens financiers pour les faire parvenir aux organisations de secours démocratiques et laïques de l’Intérieur indépendantes du régime. Les organisations de secours françaises et syriennes en France agrées partenaires du collectif garantissent l’acheminement des dons aux personnes qui en ont le plus besoin. Des rapports réguliers ne mettant pas en danger la sécurité des bénéficiaires seront fournis aux donateurs par ces associations partenaires. 4- D’appeler les organisations progressistes et des droits de l¹homme dans les autres pays à constituer des collectifs semblables dans chaque pays.

Paris le 09 septembre 2012

 

Signataires – Mise à jour de la liste (20/10/2012) :

Pour vous joindre à cet appel, envoyez votre signature à : secourssyrie@inter-co.fr

Inter-co (Inter-collectif de solidarité avec les luttes des peuples du monde arabe) – ACDA (Agir pour le changement et la démocratie en Algérie) – ADASK (Association des amis de Samir Kassir) – AMAL (Association pour la mémoire algérienne) – AMDH (Association marocaine des droits humains)-Paris – AMF (Association des Marocains en France) – Association Revivre (droits humains) – ATF (Association des Tunisiens en France) – ATMF (Association des travailleurs maghrébins de France) – ATTAC-France – CEDETIM/IPAM – Collectif CAAC (Comores) – CGT (Confédération générale du travail) – CRLTDH (é pour le respect des libertés et des droits de l’homme en Tunisie) – EELV (Europe Ecologie Les Verts) – ETM 31-46 – FCMA (Forum citoyen du monde arabe) – FCSME (Forum citoyen solidaire des Marocains en Europe) – Forum Palestine Citoyenneté – Forum démocratique syrien – FSU (Fédération syndicale unitaire) – FTCR (Fédération tunisienne pour la citoyenneté des deux rives) – Gauche révolutionnaire syrienne – Horan (Rencontre pour la citoyenneté) – Idéal 92 – LDH (Ligue des droits de l’homme) – Les Alternatifs – MIR (Maison Internationale de Rennes) – Manifeste des libertés – Revue Militant – Mémorial 98 – Mouvement de la paix – Mouvement du 20 février Paris/IDF (Maroc) – MRAP (Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples) – NPA (Nouveau Parti anticapitaliste) – PADS (Parti d’avant-garde démocratique socialiste, Maroc)-Fédération d’Europe – PCF (Parti communiste français) – PDKS (Parti démocratique kurde de Syrie) – PG (Parti de gauche) – PSU (Parti socialiste unifié, Maroc)-Section France – REMDH (Réseau euro-méditerranéen des droits de l’homme) – SNESUP, Syndicat national de l’enseignement supérieur Soriat pour le développement humain – Souria-Houria (Syrie Liberté) – UJFP (Union juive française pour la paix) – Union syndicale Solidaires – VD (Voie démocratique, Maroc)-Région Europe.

Guy Abisou, retraité – Nadia Leïla Aïssaoui, féministe algérienne – Hala Alabdalla, cinéaste syrienne – Tewfik Allal, syndicaliste – Samia Ammour, militante internationaliste – Sylvette Amestoy, adjointe au maire – Samir Arabi, enseignat – Soleïma Arabi – Aïcha Arnaout, poète syrienne – Clémence Avognon, maire adjointe – Michel Bafour, formateur retraité – Pascal Barbier, secrétaire régional adjoint – Alain Baron, syndicaliste – Pierre Barrat – Alain Billon, militant politique – Tarek Ben Hiba, conseiller régional – Michel Bock, conseiller régional – Sami Boumadjel, militant associatif – Michel Brehier – Marie-Georges Buffet, députée – Jean Burner, enseignant, syndicaliste – Claude Calame, chercheur – Alain Callès, conseiller municipal – Marie-Christine Callet, militante associative – Jean-Luc Carrier, conseiller municipal – Mathilde Caroly, conseillère municipale – Mouhieddine Cherbib, militant des droits humains – Christian Celdran, ATTAC – Jacques Couland, historien – Annick Coupé, syndicaliste – Nicole Cremel – Raymond Debord – Delphine de Boutray, metteuse en scène – Monique Delugin, militante politique – Michelle Demessine, sénatrice – Françoise Diehlmann, conseillère régionale – Ali El Baz, militant associatif – Driss El Kherchi, militant associatif – Mohammed-Lakhdar Ellala, militant associatif – Behrooz Farahany, militant franco-iranien – Fabrice Flipo, philosophe – Catherine Fusillier, citoyenne du monde – Gérard Gendre, enseignant syndicaliste – Jérôme Gleizes, militant politique – Mathias Guyard – Subhi Hadidi, écrivain syrien – Bachir Hilal, journaliste – Aziz Hmoudane, syndicaliste – Salem Hassan, militant politique syrien – Michel Husson, économiste – Naïssam Jalal, flutiste syrienne – Benjamin Joyeux, militant politique – Salameh Kaileh, écrivain et chercheur syrien – Panthéa Kian – Michel Kilo, opposant syrien – Saïd Laayari, militant associatif – Fahima Lahoudi, militante politique – Gérard Lauton, universitaire, coordinateur de Solidarité Syrie – Renée Le Mignot, militante associative – Nathalie l’Hopitault, militante associative – Monique Loubeyre-Brasquet, écrivain – Ilham Maad, réalisatrice – René Magniez, médecin – Christian Mahieux, syndicaliste – Zyad Majed, Professeur universitaire libanais – Makinson, chercheur de l’IFPO à Damas – Alexandre Mamarbachi – Gilles Manceron, historien – Farouk Mardam Bey, écrivain syrien – Catherine Margate, maire de Malakoff – Jean-François Marx, militant associatif – Jean-Jacques Maset-Urpi, éditeur – Halima Menhoudj, conseillère municipale – Michel Morzière, militant des droits humains – Ghayath Naisse, militant – Raymonde Poncet, conseillère générale – George Pons, universitaire – Christine Poupin, militante politique – Gilles Poux, maire de La Courneuve – Marc Prunier, conseiller municipal – Yves Quintal, enseignant – Catherien Ribes, conseillère régionale – Christian Ronse, professeur des Universités – Frédéric Sarkis, militant associatif – Michèle Sibony, militante associatif – Marcel Siguret – Jeannette Simon, enseignante – Marie-Claude Slick, journaliste – Dominique Vidal, historien et journaliste – Stephan Vignal-Naessens – Dominique Voynet, maire de Montreuil – Tarik Zouhri, militant des droits humains – Saâd Zouiten, militant des droits humains.