« Ca c’est Damas » – par Ignace Leverrier

Article  •  Publié sur Souria Houria le 2 mai 2012

Union des Coordinations de la Révolution Syrienne

L’Union des Coordinations de la Révolution Syrienne rapporte qu’un certain nombre de manifestations se sont produites, dans la nuit du 1er au 2 mai, dans divers quartiers de la capitale syrienne. Organisées sous le slogan « Ca, c’est Damas », comme un clin d’oeil au poème ainsi intitulé du grand Nizar Qabbani, elles étaient destinées à démontrer au régime en place, qui s’apprête à organiser des élections législatives dans l’ensemble du pays « comme si de rien n’était », que la contestation est désormais au coeur de Damas, presque aux portes de son palais. En dépit du nombre peu élevé des participants, elles visaient aussi à montrer aux villes assiégées par les forces armées, en violation des prescriptions du Plan Kofi Annan avalisé par Bachar Al Assad, que les Damascènes ne les oubliaient pas. Elles voulaient enfin dénoncer le nouveau délai concédé par la communauté internationale à un régime menteur, qui n’avait nullement l’intention de rechercher l’apaisement avec sa population.
Dans les quartiers de Rokneddin et de Salhiyeh, les contestataires ont manifesté près de la mosquée Hamo Lila, coupant la rue Asadeddin et se dirigeant vers la rue principale de Rokneddin. Ils criaient des slogans de soutien aux villes dévastées et protestaient contre la passivité internationale.

Dans le quartier du Midan, récemment visé par un nouvel « attentat suicide », des habitants de Nahr Aïcha ont manifesté en masse sous le même slogan, suppliant le monde de venir en aide aux villes syriennes détruites, apportant leur soutien à l’Armée Syrienne Libre et réclamant l’exécution de Bachar Al Assad. Les forces de sécurité ont répliqué en tirant des coups de feu et en jetant des grenades sur les manifestants.

A Mouhajirin, à quelques mètres seulement du domicile du chef de l’Etat, les révolutionnaires ont coupé la circulation en direction de la rue Choura au moyen de matières enflammées, provoquant un important déploiement d’agents de la sécurité.

A Baramkeh, dans le même cadre et sous le même slogan, la Jeunesse de Damas pour le Changement a coupé la voie rapide menant vers Daraa à proximité du siège de la Sécurité d’Etat (Renseignements généraux).

Dans le secteur de l’Hopital Moujtahed, des habitants ont manifesté en soutien à la population du Midan et pour saluer la mémoire d’un martyr tombé dans la rue de Bagdad.

Dans le quartier de Mezzeh, les slogans des manifestants portaient sur le renversement du régime et l’exécution du chef de l’Etat. A l’intention des dirigeants des Etats musulmans, une banderolle affirmait : « On dit que la politique n’a pas de religion. C’est bien ce que vous démontrez dans vos prises de position » !

A Barzeh, les manifestants, particulièrement nombreux, ont appelé de leurs voeux l’exécution de Bachar Al Assad et chanté les louanges de de l’Armée Syrienne Libre. Ils ont également coupé la route menant à Al Tall, à 100 mètres seulement d’une barricade tenue par les forces de sécurité.

A Qaboun, des citoyens ont organisé en soirée une manifestation, dont ils sont parvenus à diffuser les images en direct sur la chaîne de télévision Al Jazira. Ils ont exprimé leur solidarité avec les villes de Douma et Harasta particulièrement éprouvées par la répression, et réclamé la livraison à l’Armée Syrienne Libre des équipements dont elle a besoin pour assurer la protection des populations contre la répression du régime.

Une autre manifestation s’est déroulée à Jobar, à proximité immédiate de la Place des Abbassides où des forces d’intervention sont stationnées en permanence pour prévenir sa « libération ». Là encore, des jeunes activistes ont mis le feu à des pneus, interrompant momentanément la circulation sur la voie rapide de contournement de la capitale par le sud.

Dans la banlieue de Damas, une manifestation s’est déroulée en soirée à Babilla. Les participants ont apporté leur soutien à Douma et à Homs et fait l’éloge de la résistance d’Idlib. Ils ont également coupé la route d’accès à la ville, en défi aux forces de sécurité nombreuses dans le secteur.

A Beit Saham, des jeunes habitants ont manifesté en soutien aux villes sinistrées par les interventions des forces armées qui prétendaient les libérer. Criant « nous ne nous soumettrons pas, nous ne ne nous laisserons pas faire », ils ont coupé la route menant à la bourgade voisine d’Aqraba. Ils ont dénoncé le silence observé par le monde face aux souffrances de la population syrienne prise en otage par le régime. Ils ont salué l’Armée Syrienne Libre.

source : http://syrie.blog.lemonde.fr/2012/05/02/ca-cest-damas/