Charif Rifai – Damas, Printemps 2011 9. Oppositions contre opposition

Article  •  Publié sur Souria Houria le 3 juillet 2011

« Il y a des guerres justes, il n’y a pas d’armée juste ». Dit André Malraux, rajoutons, il y a des causes justes, mais toutes les oppositions s’en réclamant ne le sont pas. La malheureuse initiative de SOS SYRIE qui organise lundi prochain 04 juillet dans la capitale parisienne un « grand meeting pour une Syrie démocratique » en est sans doute l’exemple flagrant.

Des personnalités douteuses en sont les organisateurs et les intervenants, ils siègent à côté de quelques syriens qui ont accepté de « collaborer » au nom de leurs désirs de changer le régime syrien. Ils se mettent dans une posture inacceptable et humainement condamnable.

Pour eux ce n’est pas la première fois. Ils avaient déjà associé le nom de BHL à une pétition contre le régime syrien, et heureusement que la réponse de la majorité des syriens en France fut toute de suite claire, précise et sans détours. C’était la plume de Farouk Mardam Bey, Subhi Hadidi et Burhan Ghalioun qui  parlaient en notre nom, nous qui n’accepteront jamais que Bernard Kouchner, Bernard Henry Lévy et André Glucksmann nous apportent un soutien qui n’en est pas un, un soutien affairiste et politicien. Nous n’oublions pas leurs positions lors de la guerre en Irak, ni celui qui a visité Jénine sur un char israélien.

Considérant que la justice ne peut être divisible, et que l’on ne peut en aucun cas être juste avec les Syriens quand on ne l’a jamais été avec les palestiniens et les Irakiens, l’initiative de SOS Syrie est non seulement d’un mauvais goût politique puisqu’elle serre la mais aux artisans de l’ingérence, mais elle est avant tout grave sur le plan moral et humain. Elle porte atteinte à tous ceux qui croient et se battent pour un changement basé sur les notions de justice et d’humanisme. Elle porte gravement atteinte à la mémoire de ce printemps arabe naissant et à tous ses martyrs.

Source : Charif Rifai
Date : 3/7/2011