Des analyses confirment l’ampleur de l’usage de sarin en Syrie par Jean-Philippe Rémy

Article  •  Publié sur Souria Houria le 9 juillet 2013
Des échantillons d'urine ont été ramenés de Syrie par les reporteurs du "Monde". Leur analyse confirme l'utilisation de gaz sarin par le régime de Damas. | Laurent Van Der Stockt Pour Le Monde

Le résultat final des analyses d’échantillons que des reporteurs du Monde ont recueillis enSyrie et acheminés hors du pays confirme l’utilisation de sarin, un liquide hautement toxique appartenant à la catégorie des armes chimiques, à Damas et dans sa région. Le Monde est en mesure de confirmer la contamination au sarin de treize victimes. Ce résultat indique l’ampleur de l’utilisation du sarin par les forces gouvernementales syriennes au cours des mois d’avril et de mai sur les lignes de front de Jobar et de la Ghouta, près de Damas.

Cette seconde série d’analyses de sang, d’urine, de cheveux et d’habits a été réalisée dans la continuité de la première sur des échantillons rapportés de Syrie. Elle a été menée par leCentre d’études du Bouchet – seul laboratoire en France équipé pour produire des résultats certifiés dans le domaine des armes chimiques et qui dépend de la Délégation générale de l’armement –, et confirme les résultats, rendus publics le 4 juin par le ministre des affaires étrangères français, Laurent Fabius, et par Le Monde, des trois premiers échantillons analysés.

Ces résultats complémentaires ont l’intérêt de donner de nouvelles indications. D’abord, la présence de sarin est détectable non seulement dans les urines analysées précédemment, mais jusque dans les cheveux ou les habits portés par les personnes exposées à des attaques chimiques. Par exemple, un pantalon et un pull blanc et bleu se révèlent positifs : leurs propriétaires sont inconnus, mais les habits ont été ramassés sur le front de Jobar au moment des attaques chimiques, à la période où les envoyés spéciaux du Monde se trouvaient à proximité de ce quartier de Damas où les forces rebelles combattaient les troupes gouvernementales. Selon une source bien informée, une personne sur laquelle des échantillons ont été prélevés serait morte par la suite, ce que les envoyés spéciaux duMonde ignoraient au moment où ils entraient en possession de cet échantillon.

 

 

Des échantillons de cheveux rapportés de Syrie.

 

 

De Syrie, nous avons ramené vingt-et-un échantillons analysés par le Centre du Bouchet, ainsi que des seringues que le laboratoire a jetées tant le sang était coagulé et des flacons d’urine dont certains s’étaient ouverts pendant un trajet particulièrement difficile entre les lignes gouvernementales. Des vingt-et-un lots transmis au laboratoire, sept se sont révélés impossibles à analyser ou négatifs. Quatorze échantillons, concernant treize victimes, se sont révélés positifs, mettant en évidence la présence de sarin dans de l’urine (huit fois), dans des cheveux (deux fois), des vêtements (trois fois), et du sang pour l’une des victimes déjà testée positive sur un habit.

L’intégralité de l’article dans Le Monde daté du 29 juin, et dans l’édition abonnés du Monde.fr, en cliquant ici.

 

 

 

Des seringues que le laboratoire du Bouchet a jetées tant le sang était coagulé.

source : http://www.lemonde.fr/proche-orient/article/2013/06/28/des-analyses-confirment-l-ampleur-de-l-usage-de-sarin-en-syrie_3438187_3218.html

 

Des échantillons d'urine ont été ramenés de Syrie par les reporteurs du "Monde". Leur analyse confirme l'utilisation de gaz sarin par le régime de Damas. | Laurent Van Der Stockt Pour Le Monde

date : 28/06/2013