TV France 3 : « Bachar. Moi ou le chaos » lundi 22H30

Le 23 janvier 2017

Évènements  •  Publié sur Souria Houria le 21 janvier 2017
Le président syrien Bashar al-Assad à Damas, le 15 janvier 2015

Le président syrien Bashar al-Assad à Damas, le 15 janvier 2015

« Dictateur impénétrable à l’allure de cadre supérieur », dirigeant « timide », « charmant », qui se révèle progressivement en redoutable stratège accroché au pouvoir et sans état d’âme : un documentaire sur Bachar al-Assad diffusé lundi soir sur France 3 cherche à percer l’énigme du président syrien.

« Bachar. Moi ou le chaos » France 3, lundi 22H30

Ce film de 90 minutes retrace la carrière d’Assad, de son accession au pouvoir en 2000 jusqu’à aujourd’hui, où il continue à régner sur un pays dévasté par six ans d’une guerre qui a fait plus de 310.000 morts.

Le réalisateur Antoine Vitkine a interrogé les diplomates occidentaux ou anciens responsables syriens qui l’ont fréquenté, mais comme le résume Théodore Kattouf, ancien ambassadeur des Etats-Unis à Damas : « Personne ne sait qui il est ».

Bachar al-Assad a 34 ans lorsqu’il accède au pouvoir en 2000, presque fortuitement : c’est son frère aîné, mort dans un accident de voiture, qui devait succéder à Hafez al-Assad, le père qui a dirigé le pays d’une main de fer pendant 30 ans.

Le jeune homme, qui a étudié l’ophtalmologie à Londres, a une image moderne, réformiste, et plaît aux Occidentaux, dont les émissaires se succèdent à Damas. « Il était timide, empoté. Une grande carcasse », se souvient le sénateur français Philippe Marini.

Les Occidentaux, qui considèrent la Syrie comme un puissant allié contre le terrorisme, l’aident indirectement à asseoir son pouvoir au sein d’un système baassiste extrêmement complexe.

Mais les promesses de réforme font long feu, le clan Assad s’enrichit, joue double jeu avec les Américains en envoyant des jihadistes les combattre en Irak… l’assassinat du Premier ministre libanais Rafic Hariri en 2005, dont Damas est fortement suspecté, font d’Assad un pestiféré pour Paris et Washington.

Il se rapproche alors de l’Iran et de la Russie, grâce à qui il est toujours au pouvoir aujourd’hui.

C’est Nicolas Sarkozy qui le réhabilitera sur la scène internationale en le recevant à Paris avec tous les honneurs. Il fait la une des magasines, charme ses interlocuteurs. « C’est le genre de personne que vous inviteriez à dîner », constate Robert Ford, l’ancien ambassadeur des Etats-Unis en Syrie.

Lorsqu’en 2011, les ondes des printemps arabes atteignent la Syrie, Assad hésite avant d’opter pour une répression féroce.

« Il était convaincu que le peuple n’avait pas le droit de se révolter contre lui », analyse l’homme d’affaire syrien et ancien proche du régime, Firas Tlass.

« Il me disait : +Qu’importe à quel point ce sera douloureux, à la fin nous vaincrons+ », se rappelle sa fidèle conseillère Bouthaïna Chaabane.

Le président syrien met en place « une stratégie simple et meurtrière : s’accrocher au pouvoir », avec l’aide cruciale de ses alliés, commente le réalisateur.

« Il a réussi son examen de passage », conclut cyniquement le vice-ministre russe des Affaires étrangères Mikhaïl Bogdanov.

« Bachar. Moi ou le chaos » France 3, lundi 22H30

20/01/2017 13 :58 :30 –  Paris (AFP) –  © 2017 AFP