« La démocratie n’est pas une maladie, c’est un remède » – Manuela Salvi

Article  •  Publié sur Souria Houria le 15 août 2011

Un printemps de sang: celui des martyrs du peuple syrien. Les manifestants ne lâcheront pas. Les mots d’ordre sont clairs: pas de violence, plus de liberté et plus de démocratie. Et surtout pas d’ingérence étrangère armée. Jusqu’où ira la schizophrénie du pouvoir?
Invité: Salam Kawakibi, Syrien, politologue, directeur de recherche à l’Arab Reform Initiative.

pour écouter l’interview : http://www.rsr.ch/#/la-1ere/programmes/haute-definition/

Le président syrien Bachar el Assad réprime durement tout en proposant des réformes et un dialogue national. Or, réformer, c’est signer la fin du régime! Le drame syrien marquera-t-il la fin des révolutions arabes? La fin de la contagion démocratique? « La démocratie n’est pas une maladie, corrige Salam Kawakibi qui préfère parler d’imitation, c’est un remède », insiste-t-il, « et le peuple syrien fait preuve de « maturité politique ». L’imitation est en marche. Rien n’arrêtera l’histoire. Et Salam Kawakibi d’invoquer le dialogue entre sociétés civiles pour faire avancer l’idée de démocratie -entre les sociétés civiles du Nord et celles du Sud. Car « les élites et les institutions occidentales ne sont plus crédibles ».

Biographie

Son nom évoque l’astronomie et la science. Salam Kawakibi ne lit pourtant pas dans les astres les révolutions arabes, il suit presque minute par minute les évènements qui secouent le pays où il est né: la Syrie. Ce chercheur en sciences politiques et relations internationales, qui aime à briser les idées reçues sur le monde arabe, a fait ses études en France. En 1995, il a obtenu un Diplôme d’ Etudes Approfondies en sciences Politiques comparatives « Monde Arabe et Musulman » à l’Institut d’Études Politiques (IEP) d’Aix-en-Provence. Puis en 1993, c’est à l’Université d’Alep qu’il a obtenu un Diplôme d’études supérieures en relations internationales. De 2000 à 2006, il a dirigé l’Institut Français du Proche-Orient à Alep, en Syrie. Depuis 2009, il participe à l’Arab Reform Initiative. Il est également chercheur à la Faculté des sciences sociales et politiques à l’Université d’Amsterdam.

 

A lire de Salam Kawakibi:
« Syrie: entre contestation civile et politique », Etats des résistances dans le Sud », Centre Tricontinental, Bruxelles, 2010.
« L’émergence de la société civile en Syrie et le partenariat euro-méditerranéen », CIDOB, Barcelone 2007.

Source : Le site de la Radio Suisse Romande: info, sport, météo, divertissement, programmes et podcast
Date : 14/8/2011