Le président de la Ligue syrienne des droits de l’Homme arrêté – Par LEXPRESS.fr avec AFP

Article  •  Publié sur Souria Houria le 12 août 2011

Des soldats de Bachar Al-Assad défilent devant la presse dans les rues de Hama, le 10 août 2011. Les autorités ont organisé une visite dans cette ville après dix jours d’offensive sanglante. Hama était silencieuse jeudi: magasins fermés, rues quasi-désertes portant encore les traces des violences, véhicules carbonisés, façades criblées de balles, selon un journaliste de l’agence turque Anatolie qui a participé à cette visite.

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La contestation ne s’essoufle pas en Syrie et en plus des défilés quotidiens pendant le ramadan, les militants ont appelé sur Facebook à une forte mobilisation ce vendredi.

Le président de la Ligue syrienne des droits de l’Homme, Abdel Karim Rihaoui, a été arrêté jeudi. « Une patrouille des services de sécurité a pénétré dans le café Havana à Damas et a arrêté M. Rihaoui avec une journaliste », a expliqué Ammar Qorabi, chef de l’Organisation nationale des droits de l’Homme. « M. Rihaoui a été arrêté en vertu de la loi d’urgence, ce qui prouve que cette loi n’a pas été supprimée et que l’Etat manque ainsi à ses promesses de réformes ». La France a demandé sa libération immédiate ce vendredi, a indiqué le ministère des Affaires étrangères. 

Agé de 43 ans, Abdel Karim Rihaoui dirige la Ligue syrienne des droits de l’homme depuis 2004. Militant très actif, particulièrement depuis le début de la révolte populaire, mi-mars, contre le régime du président Bachar al-Assad, il n’avait jamais été arrêté auparavant. 

Grâce à son réseau de militants, la Ligue syrienne des droits de l’Homme est une source essentielle d’informations pour la presse étrangère, dont les mouvements sont très limités en Syrie (lire à ce sujet l’article de l’ancien diplomate Ignace Leverrier sur son blog). 

Appel sur Facebook à une forte mobilisation ce vendredi

Deux civils ont été tués vendredi matin par des tirs des forces de sécurité, l’un près de Damas et le deuxième dans le nord-ouest du pays, a annoncé l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH). Jeudi, la poursuite de la répression de la révolte contre le régime a fait au moins 16 morts. Pourtant la contestation ne s’essoufle pas et en plus des défilés quotidiens pendant le ramadan, les militants ont appelé sur Facebook à une forte mobilisation ce vendredi, autour du slogan « Nous ne nous soumettrons qu’à Dieu ». 

Parallèlement, la communauté internationale a haussé le ton contre la Syrie. Le président américain Barack Obama et le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan ont évoqué jeudi soir la nécessité « d’une transition démocratique » en Syrie, et la secrétaire d’Etat américaine Hillary Clinton a appelé à une intensification de la pression sur le régime de Bachar al-Assad. Elle a encouragé la Chine et l’Inde à imposer des sanctions à la Syrie dans le domaine de l’énergie, et la Russie à cesser ses ventes d’armes au régime de Damas.

 

« L’armée va se fracturer »

Lire l’entretien avec Haitham el-Maleh, le président du Conseil de salut national syrien, qui rassemble plusieurs figures de l’opposition. Ce dissident historique est convaincu que les jours de Bachar el-Assad à la tête du pays sont comptés. 
 
Date : 12/08/2011