Le sectarisme (religieux) comme pouvoir, ou bien le pouvoir du sectarisme ? – Salamé Kaileh / الطائفية كسلطة أو سلطة الطائفية؟ – سلامة كيلة

Article  •  Publié sur Souria Houria le 30 juin 2012

 

La situation de la révolution syrienne soulève à nouveau, le problème du sectarisme religieux, et débouche, de fait, sur le problème du pouvoir de ce point de vue. L’angle de vue détermine sans doute le résultat, probablement à l’avance. En effet, le regard sectaire voit en l’autre une entité sectaire. Et le regard de la forme s’appuie sur ce qui est apparent, en vue de définir le contenu. Dans tout cela, les sens se perdent, les idées se mélangent et les termes sont corrompus. Les confessions se mélangent avec le sectarisme ; et le pouvoir augure en partant de l’appartenance des sujets qui le détiennent.

Bien qu’elle s’y appuie, une confession est différente d’un sectarisme religieux. Cela signifie que le sectarisme est l’idéologie de la confession ; et il se transforme en un projet politique (ou plus précisément, un projet de classes) ; ce n’est donc pas la conscience publique qui dirige ses membres. En fait, la confession est une existence historique d’individus qui sont nés dans une religion déterminée et qui l’ont transmise en conséquence à leurs descendants non pas par conviction, mais par tradition. De plus, une tradition conservatrice est probablement plus puissante qu’une conviction, vu qu’elle exprime un attachement fort à des valeurs héritées. Cette existence historique peut générer des différences avec d’autres confessions ; elle reste néanmoins héritée et peut donc être dépassée à travers la conscience qui se constitue dans la société, ou à travers l’appartenance politique idéologique, vers lequel les individus penchent.

Le sectarisme, quant à lui, est une idéologie héritée lorsque cette idéologie se transforme en un projet politique (de classes) actuel ; auquel cas, le sectarisme est élevé au rang de «conviction absolue » et devient le fondement de « la conscience intrinsèque » et de la relation intrinsèque ; ainsi que le fondement de la conscience d’autrui et en voie de conséquence, le fondement de la relation avec l’autre. L’autre devient l’adversaire conformément à la lutte des temps passés, autrement dit, celle des temps très anciens. De même, cette lutte devient la priorité qui dirige le point de vue de la catégorie qui adhère à cette idéologie ; et enfin, le fondement de la définition-même de l’existence.

Les groupes fondamentalistes sont ainsi. Le parti du « Hezbollah », le parti de « Addaawa » (la Prédication) et le mouvement « Amal » sont ainsi. « Al-Qaïda » en fait également partie, ainsi que tous les groupes fondés sur une religion déterminée ou sur une confession précise.

Maintenant, quelle est la situation en Syrie ?

Prise sous ce sens de sectarisme religieux, le pouvoir n’est pas sectaire, bien qu’il s’appuie dans ses articulations fondamentales et dans sa structure dure, sur des individus appartenant à cette communauté. Ici, le « dogme » qui gouverne n’est pas celui de la confession, mais celui de l’argent. La raison de « l’installation confessionnelle » (autrement dit, celle qui provient d’une communauté bien déterminée à savoir la communauté alaouite) dans la structure du pouvoir, ne s’est pas réalisée en raison de la soumission à l’idéologie de la confession, car les « fondateurs » étaient des nationalistes ; plus encore, la communauté alaouite était probablement la moins attachée aux idées qui se sont éclaircies dans l’histoire et qui ont fondé l’alaouisme comme confession. Mais force est pour nous d’étudier du point de vue sociologique, l’environnement duquel est issue la catégorie qui a gouverné au nom du parti Baas, depuis l’année 1963. A cette époque, le coup d’état du parti Baas reflétait bien plus la province que le propre « esprit du Baas », province dans laquelle le parti Baas a réussi à s’infiltrer ; et qui est devenue la base « dure » du pouvoir pendant les décennies suivantes.

Si la pauvreté que connaît la côte syrienne a encouragé les Alaouites à s’engager dans l’armée, pour y trouver un moyen de subsistance (une fonction), ces derniers constituent la masse la plus grande parmi les officiers, selon les régions. C’est la raison pour laquelle ils ont joué un rôle fondamental dans le coup d’état de mars 1963 ; puis, dans celui de février 1966 jusqu’au coup d’état de l’année 1970 qui a fondé le régime actuel. Dans une situation pareille, nous remarquerons que le lien entre les personnes est un lien de région et de « d’environnement » avec sa conscience traditionnelle ; et que la confiance est bâtie entre les membres du même environnement. C’est la raison pour laquelle, « la structure dure » s’est constituée à partir de cet environnement. Ceci s’est passé dans tous les pays qui ont été gouvernés par des forces « rurales » et la confession de l’individu était la dernière chose qui était regardée.

Les transformations réalisées dans la structure du pouvoir, ont imposé la sélection par rapport à la catégorie sociale à travers les vols commis, qui ont abouti à l’accaparement des richesses par une minorité et l’appauvrissement de la société indépendamment des « confession ». La catégorie qui a détenu les richesses et le pouvoir entre ses mains, comptait toujours sur cette « structure dure ». De plus, elle l’a préparée pour en faire une force de frappe pour mettre en œuvre le dépouillement de classes. Enfin, elle lui a joint des catégories qui se sont activées dans « le travail noir », exerçant au départ, leur autorité sur les régions côtières (les Chabbihas). Enfin, elle ne constituait pas la seule force pour défendre le pouvoir.

En effet, la catégorie détentrice du pouvoir et des richesses a procédé à des recrutements dans toutes les différentes communautés, en fonction de l’intérêt qu’elle en retirait (à partir du travail le plus simple, jusqu’au travail le plus important).

Aujourd’hui, nous constaterons que la révolution a imposé un nouvel ordre, ou a imposé au pouvoir un nouvel ordre, se manifestant dans la distinction à faire entre la majorité et les minorités, dans le sens religieux du terme. Et si la catégorie dominante bâtit ses forces fondamentales à partir de l’environnement alaouite, suite à ce que nous venons de citer, il ne reste pas moins vrai qu’elle a besoin d’attirer la couveuse qui comprend « sa structure dure » à savoir la communauté alaouite (ainsi que toutes les minorités religieuses et nationales). C’est la raison pour laquelle elle a eu besoin de l’intimidation confessionnelle et ce, en présentant la révolution comme un mouvement « sunnite» fondamentaliste, ressemblant à ce qu’il y avait eu lieu dans les années 1979/1982 ; et que cette révolution constitue en fait, une réaction de l’écrasement de ce dernier mouvement, et une manière de le venger.

Là, le pouvoir utilise (les membres de) la communauté, dans le but de conserver l’autorité de la catégorie qui s’accapare les richesses, aussi bien ceux-là qui font partie de « la structure dure », que l’ensemble de la communauté qui constitue la couveuse de ces derniers. Plus précisément,  le pouvoir veut utiliser cette dernière, pour conserver l’autorité et accaparer le pouvoir et les richesses.

Cela ne répond évidemment pas au problème de la non-séparation de la structure fondamentale de la confession et du pouvoir. Ou du moins, sa non-participation à la révolution, malgré les mauvaises conditions économiques qu’elle connaît. Je pense que cela constitue une partie des formes de la révolution elle-même, et non pas le résultat d’un engagement confessionnel qui n’a d’ailleurs jamais existé. Je vise particulièrement la coïncidence du jeu que l’autorité pratique avec « les meurtres » que certains éléments de l’opposition ont commis, et qui partent effectivement d’une lutte instinctive dans le cadre de réponse aux évènements qui se sont déroulés dans les années 1979/1982 et qui constituent le détonateur pour ces derniers, vues d’un point de vue sectaire patent.

Il appert à travers la logique sectaire qui a gouverné la communauté, que le problème correspond à une réponse à donner à une communauté et non pas à une autorité qui a pillé, corrompu et tyrannisé ; générant la création d’un sentiment que ce qui est proposé par l’opposition est une autorité sectaire qui demande des comptes à rendre, à la communauté pour ce que l’autorité elle-même a commis.

Ce sentiment explique sans doute « l’attachement » à l’autorité qui, à ses débuts, avait au moins, réalisé pour eux quelque chose ; de fait, la présence de cette autorité les protègerait contre un avenir effrayant, avenir que l’opposition même perturbe ; et dont la définition est devenue nécessaire plus que jamais.

 

 

الطائفية كسلطة أو سلطة الطائفية؟

سلامة كيلة

وضع الثورة السورية أعاد طرح مسألة الطائفية، وفتح على مسألة طبيعة السلطة من هذا المنظور.

ولا شك في أن زاوية النظر تحدد النتيجة مسبقاً ربما. فالنظرة الطائفية ترى في الآخر طائفياً، والنظر الشكلي يتكئ على ما هو ظاهر من أجل تحديد المضمون. وفي كل ذلك تضيع المعاني وتختلط الأفكار وتتشوه  المصطلحات. تختلط الطوائف بالطائفية، وتنوسم السلطة انطلاقاً من انتماء أفرادها المسيطرين.

فالطائفة هي غير الطائفية وإنْ إتكأت عليها. وهذا يعني بأن الطائفية هي أيديولوجية الطائفة وهي تتحوّل إلى مشروع سياسي (أو بالأدق طبقي)، وليس الوعي العام الذي يحكم أفرادها. حيث الطائفة هي وجود تاريخي لأفراد ولدوا على دين معيّن فتوارثوه لا اقتناعاً بل تقليداً. والتقليد المحافظ ربما يكون أشدّ من الاقتناع، لأنه يعبّر عن التمسك الشديد بقيم موروثة. وهذا الوجود التاريخي يمكن أن يوجد فروقات عن طوائف أخرى، لكنه يظل موروثاً، أي يمكن تخطيه عبر الوعي الذي يتشكل في المجتمع، أو عبر الانتماء السياسي الأيديولوجي الذي يميل إليه الأفراد.

لكن الطائفية هي هذه الأيديولوجية الموروثة حينما تتحوّل إلى مشروع سياسي (طبقي) راهن. هنا ترفع إلى مرتبة « القناعة المطلقة »، وتصبح أساس « الوعي الذاتي » والترابط الذاتي، وأساس وعي الآخر، وبالتالي أساس العلاقة معه. ويصبح الآخر هو الخصم وفق الصراع الماضوي، أي الذي كان في تاريخ مغرق في القدم. كما يصبح هذا الصراع هو الأولوية التي تحكم نظر الفئة التي تعتنق هذه الأيديولوجية، وأساس تحديد الوجود.

الجماعات الأصولية هي كذلك. حزب الله وحزب الدعوة وحركة أمل هم كذلك. القاعدة هي كذلك. وكل المجموعات التي تقوم على أساس دين معيّن أو طائفة محددة.

الآن، ما هو الوضع في سورية؟

بهذا المعنى للطائفية ليست السلطة طائفية، وإن كانت تعتمد في مفاصلها الأساسية وفي بنيتها الصلبة على أفراد من هذه الطائفة. فليست « عقيدة » الطائفة هي التي تحكم هنا بل المال. إن سبب « التمركز الطائفي » (أي القادم من طائفة معينة هي العلوية) في بنية السلطة لم يأت نتيجة خضوع لأيديولوجية الطائفة، حيث كان « المؤسسون » قوميين في أفكارهم، وأيضاً ربما كانت الطائفة العلوية هي الأقل ارتباطاً بالأفكار التي تبلورت في التاريخ وأسست العلوية كطائفة. لكن لا بد من أن نلحظ سوسيولوجيا البيئة التي أتت منها الفئة التي حكمت باسم البعث منذ سنة 1963. فقد عبّر انقلاب البعث آنئذ عن الريف أكثر مما عبّر عن « فكر البعث » ذاته.  الريف الذي استطاع حزب البعث التغلغل فيه، والذي أصبح القاعدة « الصلبة » للسلطة طيلة عقود تالية.

وإذا كان الفقر الذي يشهده الساحل السوري قد أفضى إلى ميل العلويين للانضمام إلى الجيش كوسيلة عيش (وظيفة)، فقد ظهر أنهم الكتلة الأكبر بين الضباط حسب المناطق، ولهذا كان لهم دور أساسي في انقلاب آذار سنة 1963، ومن ثم شباط 1966 وصولاً إلى انقلاب سنة 1970، الذي أسّس النظام الحالي. في هذا الوضع سنلمس بأن الرابط بين الأشخاص هو رابط المنطقة و »البيئة » بوعيها التقليدي، وأن الثقة تُبنى بين أفراد البيئة ذاتها. ولهذا أخذت « البنية الصلبة » تتشكل من هذه البيئة. وحدث ذلك في كل البلدان التي حكمت فيها قوى « ريفية »، وكانت طائفة الفرد الحاكم هي آخر من نُظر إليه.

وإذا كانت التحوّلات في بنية السلطة قد فرضت الفرز الطبقي بفعل عملية النهب التي مورست وقادت إلى تحكّم قلة بالثروة وإفقار المجتمع بكل « طوائفه »، فإن الفئة التي مركزت الثروة والسلطة بيدها ظلت تعتمد على هذه « البنية الصلبة ». وأخذت تعدها كقوة ضاربة وهي تحقق هذا الفرز الطبقي. كما ضمت إليها فئات نشطت في « العمل الأسود » وكانت تمارس سطوتها على مناطق الساحل أصلاً (الشبيحة). دون أن تكون وحدها هي القوة التي تدافع عن السلطة، فقد ضمت من كل الطوائف وفق الفائدة التي تجنيها (من أبسط عمل إلى أكبره).

الآن، سنلمس بأن الثورة فرضت اصطفافاً جديداً، أو فرضت على السلطة أن تقيم اصطفافاً جديداً، تمثّل في التمييز بين الأغلبية والأقليات بالمعنى الديني. وإذا كانت الفئة المسيطرة تبني قواها الأساسية من البيئة العلوية نتيجة ما ذكرنا للتو، فقد أصبحت بحاجة إلى جذب الحاضنة التي تضم « بنيتها الصلبة »، أي الطائفة العلوية (وكل الأقليات الدينية والقومية). ولهذا كانت بحاجة إلى التخويف الطائفي من خلال تصوير الثورة كحراك « سنيّ » أصولي، شبيه بما حدث سنوات 1979/ 1982. وأنها ردة فعل على سحق تلك الحركة، ومن أجل الانتقام لها.

السلطة هنا تستخدم الطائفة من أجل الحفاظ على سيطرة الفئة التي تحتكر الثروة، سواء أولئك الذين هم جزء من « البنية الصلبة » أو مجموع الطائفة التي هي الحاضنة لاولئك. أو بالأدق تريد استخدامها في الحفاظ على السطوة واحتكار السلطة والثروة.

طبعاً هذا لا يجيب على مسألة عدم انفصال البنية الأساسية للطائفة عن السلطة. أو على الأقل عدم مشاركتها في الثورة رغم ظروفها الاقتصادية السيئة. أظن بأن هذا هو جزء من إشكال الثورة ذاتها وليس نتاج ارتباط طائفي، هو غير موجود أصلاً. وأقصد هنا بالتحديد توافق لعُب السلطة مع « جنايات » قامت بها بعض أطراف المعارضة، التي هي فعلاً تنطلق من صراع غريزي في إطار الرد على ما جرى سنوات 1979/ 1982 التي كانت هي المفجّر لها من منظور طائفي واضح.

فقد ظهر من خلال المنطق الطائفي الذي حكم الطائفة بأن المسألة تتعلق بالرد على طائفة وليس على سلطة نهبت وأفسدت واستبدت. الأمر الذي خلق الإحساس بأن ما هو مطروح من قبل المعارضة هو سلطة طائفية تحاسب الطائفة على ما ارتكبته السلطة ذاتها. هذا الاحساس ربما كان في أساس « التعلق » بالسلطة، التي على الأقل حققت لهم، في بدايتها، شيئاً ما، وبات بقاؤها يحميهم من مستقبل مخيف. هذا المستقبل الذي تشوشه المعارضة ذاتها، والذي اصبح تحديده ضرورة حاسمة.

 Source : http://alhayat.com/Details/402227

Date : 6/5/2012