Le système Assad est condamné – Pierre Rousselin

Article  •  Publié sur Souria Houria le 22 juin 2011
Bachar el-Assad n’est pas un réformateur. S’il l’était, cela se saurait. Et il n’en serait pas à créer des commissions pour prévoir des réunions où l’on étudiera comment on pourrait peut-être faire des réformes en Syrie.
Trois mois après le début de la révolte et après que son armée eut fait plus de mille trois cents morts, le président syrien dénonce encore un complot ourdi par des « saboteurs ». Il annonce que 64000 de ses concitoyens sont recherchés pour avoir semé le chaos et attenté à l’unité nationale. Pour lui, les responsables du bain de sang sont ceux qui le subissent. Bachar el-Assad n’a rien compris. Il tient un discours d’un autre temps.
Le dictateur syrien est au pouvoir depuis onze ans. Il a eu tout le temps de montrer ce dont il est capable. Ce n’est ni la faute de son frère, ni celle de son cousin ou de son beau-frère. C’est tout un système, clanique et mafieux, qui est condamné. Il ne peut plus se maintenir que par une extrême brutalité, jusqu’au jour où il sera lâché par sa propre armée.
La menace de veto russe complique la marche à suivre au Conseil de sécurité de l’ONU. Elle n’empêche pas l’Union européenne de durcir ses sanctions, ou d’aider l’opposition démocratique à s’organiser et à faire entendre sa voix. Comme le régime Kadhafi, celui de la famille Assad est bien un exemple emblématique de ces système totalitaires que le monde moderne ne peut plus tolérer.

Source : Blog Le Figaro
Date : 20/6/2011
http://blog.lefigaro.fr/geopolitique/2011/06/le-systeme-assad-est-condamne.html