Après avoir participé à la révolution syrienne, vous avez été contraint à l’exil en juillet 2013 lorsque votre ville natale, Raqqa, a été prise par l’Etat islamique. L’un de vos frères, Firas, est détenu par Daech. Votre femme, Samira al-Khalil, a été enlevée avec l’avocate Razan Zaitouneh, sans doute par l’organisation Jaish al-Islam dans la banlieue de Damas. Aujourd’hui, comment expliquez-vous le virage fondamentaliste et nihiliste d’une partie de l’opposition à Bachar al-Assad ?
Cette tentation nihiliste en Syrie a été favorisée par trois facteurs. D’abord la violence inouïe du régime d’Assad. Assassinats, tortures, massacres, viols, déplacements de populations. La société syrienne est devenue l’exemple même d’une société qui n’a plus confiance en personne et dont (…)