Pour mieux appréhender les enjeux de la révolution syrienne par F. Duhamel

Article  •  Publié sur Souria Houria le 9 mai 2014
Un homme pleurant la mort d’un proche suite à un bombardement, par les forces du régime, du quartier Al-Mowasalat d'Alep, le 27-04-2014. L’ancienne capitale économique syrienne est divisée depuis juillet 2012 entre le régime al Assad et les rebelles. AFP - See more at: http://www.lecourrierdelatlas.com/706328042014Pour-mieux-apprehender-les-enjeux-de-la-revolution-syrienne.html#sthash.T5PcYcza.dpuf

Un homme pleurant la mort d’un proche suite à un bombardement, par les forces du régime, du quartier Al-Mowasalat d’Alep, le 27-04-2014. L’ancienne capitale économique syrienne est divisée depuis juillet 2012 entre le régime al Assad et les rebelles. AFP

Dimanche (27 avril), l’association Souria Houria lançait « Les dimanches de Souria Houria », une série de tables rondes, débats… ayant pour but de mieux appréhender les enjeux de la révolution syrienne. 

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Ziad Majed : « Maintenir les doutes par rapport à la révolution syrienne, en « faire » un complot islamiste permet aux pays occidentaux de garder leurs distances ».

« Les dimanches de Souria Houria » entendent renforcer les liens entre les Syriens résidant en France et la société civile française. Des rendez-vous lors desquels seront mises en avant l’histoire, l’économie mais aussi les productions culturelles syriennes. Pour cette première édition, l’association Souria Houria a invité deux auteurs, qui, chacun à sa façon, décrypte un aspect du conflit syrien.

Plus d’une centaine de milliers de morts

« Maintenir les doutes par rapport à la révolution syrienne, en « faire » un complot islamiste permet aux pays occidentaux de garder leurs distances » accuse Ziad Majed, auteur de l’essai Syrie, la révolution orpheline. Une non-intervention de l’Europe qui se traduit par plus d’une centaine de milliers de morts et un « niveau industriel de la mort ». Si un tel massacre est aujourd’hui possible, c’est aussi à cause d’un travail antérieur selon l’auteur : « Hafez al Assad a « effacé » la société civile syrienne (…) C’est donc plus facile aujourd’hui de noyer la révolution dans des intérêts géostratégiques ».

Retour du peuple syrien

« La Syrie m’a rattrapée. Avec la révolution, nous nous sommes retrouvées. Un peuple à nouveau ensemble, alors que la Syrie était sortie de moi » explique Hala Kodmani, journaliste et auteure de La Syrie promise. Dans cet essai qui traite des différentes révolutions arabes, la Syrie occupe la moitié de l’ouvrage. Un livre qu’elle a tardé à finir : « J’aurais voulu conclure le livre par la victoire de la révolution syrienne, mais elle a tardé à venir … et elle tarde encore ».

Echec de la révolution ?

« L’acte révolutionnaire du peuple syrien s’est fait par la prise des armes mais aussi par la déconstruction de l’ancien discours » pour Ziad Majed. Hala Kodmani va dans son sens : « C’est l’échec de l’arabité. Arabité dans le sens de nationalisme arabe. Arabité récupérée par le Régime pour écraser le peuple ». Pour Ziad Majed, le simple fait qu’il y ait une révolution change la donne : « Parfois les révolutions sont suivies d’une phase d’incertitude, voire de guerre civile (…) Parfois les révolutions ne marchent pas. Mais la révolution est un acte de renaissance ».

Un débat riche sur un conflit loin d’être terminé. L’association Souria Houria donnera ainsi la parole à la société civile syrienne tous les derniers dimanches du mois.

F. Duhamel

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Hala Kodmani : « La Syrie m’a rattrapée. Avec la révolution, nous nous sommes retrouvées. Un peuple à nouveau ensemble, alors que la Syrie était sortie de moi ».

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