Qui est derrière les attentats dans la capitale de la Syrie? – par Saad Khan

Article  •  Publié sur Souria Houria le 12 janvier 2012

Traduit de l’anglais par SouriaHouria

Les attentats suicide sont un phénomène complètement nouveau en Syrie. Durant les 10 mois de la longue lutte pour la démocratie, les activistes sont largement restés pacifiques en dépit de la répression inhumaine exercée par le régime d’Assad.
Les récents attentats – dont le dernier a eu lieu le vendredi, 26 personnes ayant alors été tuées dans la capitale – pourraient ne pas être l’œuvre d’al-Qaïda, que le régime est prompt à blâmer. Certaines autres forces pourraient être au travail.
L’ancien Premier ministre libanais Saad Hariri a imputé les attentats de l’année dernière à Damas au  régime d’Assad. Le Hezbollah, d’autre part, pensaient que les Américains et le lobby «sioniste»  étaient à blâmer. Le régime d’Assad a imputé les attaques à Al-Qaïda, malgré le fait que le groupe terroriste n’avait aucune présence antérieure dans le pays.
Le régime pourrait à nouveau impliquer Al-Qaïda, ou des groupes affiliés, à la récente attaque, mais  il ne dispose d’aucune preuve pour appuyer cela. L’opposition a accusé le régime syrien d’avoir orchestré les attentats du 23 décembre. Il a même parlé de produire des témoins devant une cour de justice. Le jeu du blâme a recommencé après le récent attentat suicide. Compte tenu du blocus quasi-absolu des médias en Syrie, il est difficile de vérifier ces allégations.
Pourtant, il est difficile de croire le régime. Après avoir tué plus de 5.000 civils, les dirigeants de la Syrie ont peu de crédibilité. Le timing n’aurait pas pu être meilleur pour eux. Les observateurs de la Ligue arabe visitent le pays et le régime pourrait avoir pensé à influencer leurs enquêtes. La mission d’observation est sous le feu des critiques de l’opposition en raison de son laxisme avec le régime. Dirigée par l’ancien chef du renseignement du Soudan controversé, Mustafa al-Dabi, la mission a fait peu de progrès, si ce n’est aucun.
Les observateurs ne jouissent pas non plus de la confiance du Parlement arabe, qui a déjà appelé à la fin de la mission. Même si les observateurs continuent leur travail, leur intégrité a été remise en question. Le régime d’Assad est pleinement conscient de l’issue possible. C’est pourquoi il est possible qu’il ait entammé une série d’activités de sabotage – avec la dissimulation habituelle – pour gagner la sympathie.
Il y a aussi une vague possibilité que le régime reçoive de l’aide de son intermédiaire libanais à cet égard. Ce dernier ne peut pas survivre sans le soutien de la Syrie et Hassan Nasrallah a été prompt à offrir son plein appui au régime d’Assad.
Puis, il y a l’ Iran. Il ne peut pas se permettre de perdre son seul allié arabe au Moyen-Orient. On a signalé des Gardiens de la Révolution iranienne aidant le régime à faire taire la contestation. A cet égard, l’Union européenne a même imposé des sanctions sur des équipements. Le gouvernement iranien a nié son implication mais les rebelles ont produit des preuves.
La Syrie est dans un bourbier et seul le régime d’Assad est à blâmer pour cela. Il a violemment réprimé son peuple au lieu de s’occuper des exigences véritables des manifestants. Dans cette affaire, la junte au pouvoir a perdu le peu de légitimité qu’elle possédait. La Syrie peut encore émerger de l’obscurité, si Bachar al-Assad voit l’avertissement et dit à ses forces – et à leurs partisans – d’accepter la défaite. Il ferait mieux de tirer quelques leçons de Kadhafi.
Source: http://www.huffingtonpost.com/saad-khan/syria-suicide-bombing_b_1189491.html