Syrie: la paix semble lointaine, de la Fête de l’Humanité

Article  •  Publié sur Souria Houria le 20 septembre 2012

Photo Tiahara Paofai-CE3P

Alors que de violents combats et bombardements ont eu lieu à nouveau ce samedi à Damas et à Alep, Shadi Abu el Fakher, un des fondateurs des coordinations de Damas et Pascal Boniface, spécialiste en géopolitique, et Jacques Fath, responsable des relations internationales au PCF, sont pessimistes pour un retour rapide à la paix dans le pays, lors d’un débat au Village du monde de la Fête de l’Humanité.

Shadi Abu el Fakher, militant syrien raconte « La révolution syrienne a commencé comme en Tunisie ou en Egypte, dans l’optique d’obtenir une société citoyenne, la démocratie et un état civil. Les premières manifestations étaient pacifiques, elles réclamaient des réformes, notamment sur les libertés, la levée de l’état d’urgence… Mais tout a basculé dans la violence face à la réponse du pouvoir en place. »

« Je doute que la paix soit proche »

« On espère toujours la paix. Cependant, je doute qu’elle soit proche, particulièrement tant que le pouvoir ne se résilie pas à arrêter les massacres dont le peuple syrien est victime. » termine le cinéaste, non sans une note d’espoir dans la voix.

Sur le terrain, Lakhdar Brahimi lui donne raison. Le médiateur international de l’ONU, qui rencontrait pour la première fois le président Bachar al-Assad ce samedi, a prévenu que le conflit en Syrie est une « menace pour le monde » mais qu’il n’avait aucun plan préétabli pour un règlement de la crise.

La Libye aux sources du conflit syrien

Pascal Boniface, directeur de l’Institut des Relations Internationales et Stratégiques (IRIS) affirme  que la militarisation du conflit provient de Bachar al-Assad. « On n’est plus dans un scénario tunisien ou égyptien mais désormais dans une guerre civile » soutient-il.

Selon lui, il serait maladroit de rejeter la faute sur la Chine ou la Russie qui ont voté contre une intervention militaire sur le territoire. « Les Syriens paient aujourd’hui la guerre dans laquelle nous nous sommes lancés en Libye. Dorénavant, ça bloque au conseil de sécurité. Il n’existe donc pas de solution rapide. » explique le géopolitologue. « Le risque, c’est que le nombre de morts ne cesse d’augmenter quotidiennement. » a-t-il ajouté.

« Pour que la paix soit possible, il faut que Bachar al-Assad tombe, c’est l’unique solution » appuie Jacques Fath, responsable des relations internationales au PCF.

Date :  15/09/2012