Syrie : Le chemin de Damas passe par Strasbourg – par Damien Roustel

Article  •  Publié sur Souria Houria le 12 décembre 2012

Jack Ralite

Strasbourg, envoyé spécial. Partis hier de Paris à bord d’un TGV spécial, des opposants au régime de Bachar 
Al  Assad et des acteurs de la société civile française ont été reçus au Parlement européen.

Paris, gare de l’Est, 10 heures du matin. Les photos en noir et blanc de Jane Birkin, Jean-Claude Carrière, Sandrine Bonnaire, Jacques Weber et de beaucoup d’autres acteurs de la scène culturelle française défilent devant les TGV. Des dizaines d’hommes et de femmes-sandwichs portent des pancartes sur lesquelles apparaissent les visages de ces signataires de l’appel d’Avignon en faveur du peuple syrien. Avec un même mot d’ordre : « Stop ». Sur le sol, des vêtements d’enfants ont été disposés autour d’une phrase écrite à la craie : « Syrie, et encore un mort. » Autour, les slogans fusent : « Bachar t’es foutu, les Syriens sont dans la rue. »

Cinquante minutes plus tard, près de 300 personnes montent dans un TGV spécial, baptisé « Train pour la liberté du peuple syrien », à destination de Strasbourg, siège du Parlement européen. Cette initiative fait suite à l’appel lancé dans l’Humanité et Libération par l’ancien ministre communiste Jack Ralite. Elle a été ­organisée par des associations d’opposants, comme Souria Houria (« Syrie Liberté ») ou Alsace-Syrie, avec le concours du Syrian Business Forum.

« Nous sommes ici pour ­soutenir les ONG. Nous ­dénonçons la torture et les mauvais traitements à l’œuvre ­depuis deux ans », indique ­Cécile Lanza, responsable d’Amnesty
­International Alsace, sur le quai de la gare de Strasbourg. À quelques stations de tramway de là, Jack Ralite ouvre un débat sur la Syrie au Théâtre national de Strasbourg. « Il ne s’agit pas d’une guerre civile mais d’une guerre contre les civils », lâche-
t-il. « Se solidariser avec le peuple syrien, c’est lutter contre Bachar Al Assad et les djihadistes », ajoute-t-il, avant de partir vers le Parlement européen.

Le sociologue Emmanuel Wallon fait partie de la délégation. Il détaille le plan d’action qu’elle va soumettre aux eurodéputés. « Il faut saisir la Cour pénale internationale pour juger les crimes du régime syrien, il faut lever l’embargo de l’Union européenne sur les armes pour aider l’opposition, il faut apporter plus d’argent pour aider les populations qui sont dans des camps de réfugiés, enfin il faut davantage reconnaître l’opposition unie », détaille-t-il.

La journée se termine par une session d’information ­devant des députés européens, animée par Patrick Le Hyaric, député européen de la Gauche unitaire (GUE/GVN) et directeur de l’Humanité. Les députés Eva Joly et Marielle de Sarnez ont apporté leur soutien à cette initiative. « Nous devrions recevoir ici l’opposition syrienne et faire encore plus, indique cette dernière. Cette initiative doit être un ­levier pour l’Europe. »

source : http://www.humanite.fr/monde/le-chemin-de-damas-passe-par-strasbourg-510822

date : 12/12/2012