Syrie: les habitants de Homs craignent l’assaut final

Article  •  Publié sur Souria Houria le 22 février 2012

Au moins 27 personnes ont été tuées ce mardi en Syrie. Cela fait maintenant 18 jours que la ville de Homs, bastion de la rébellion contre le régime, est pilonnée par les bombardements de l’armée syrienne.

Plusieurs quartiers de la ville de Homs en Syrie, étaient pilonnés sans relâche, ce mardi, tandis que les opposants se préparaient à un assaut final de l’armée pour écraser la contestation dans le principal foyer de la rébellion contre le régime.

Seize personnes, dont une femme et trois enfants, ont trouvé la mort dans le bombardement intensif du quartier de Bab Amr, pilonné depuis 18 jours, où de nouveaux renforts de troupes étaient acheminés, selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH). « Nous n’avons ni électricité, ni mazout. Les gens ont très peur qu’il y ait un assaut. La situation est pire que quiconque puisse imaginer. Il n’y a même plus de farine. Le blocus est total », a déclaré un activiste qui se trouvait dans le quartier.

Baba Amr sera la Misrata de la Syrie

« Mais Baba Amr sera la Misrata de la Syrie (…) Ils bombardent sans oser entrer, car le dédale des ruelles de Baba Amr sert les opposants », a ajouté le manifestant en référence à la ville « martyre » de la révolution libyenne.

A Qousseir, proche de Homs, cinq civils, dont un enfant, ont également été abattus par des tirs des forces de sécurité, notamment à la mitrailleuse lourde, selon l’OSDH.

L’assaut final?

Un convoi de 56 véhicules militaires dont des chars et des transports de troupes a été vu sur une route menant à Homs, selon l’ONG, faisant craindre aux militants un assaut final prochain.

A Alep, un homme d’affaires a été assassiné, mais les autorités et les opposants se rejettent la responsabilité de ce meurtre. Selon l’agence officielle Sana, Mahmoud Ramadan, 43 ans, qui dirigeait une compagnie hôtelière, a été abattu devant chez lui par des « groupes armés ». Mais l’opposition a accusé le régime d’être à l’initiative de ce meurtre, car il s’agit du frère d’Ahmad Ramadan, membre du bureau exécutif du Conseil national syrien (CNS), la plus importante coalition de l’opposition. Selon des sites d’opposition, la famille avait reçu des menaces pour faire pression sur Ahmad Ramadan afin qu’il renonce à ses activités.

Moscou continue de dire non

Sur le plan diplomatique, la Russie ne participera pas à une « conférence des amis du peuple syrien » organisée vendredi en Tunisie. « Nous n’avons été informés ni de la composition de ses participants, ni de son ordre du jour. Mais ce qui est le plus important, l’objectif réel de cette initiative n’est pas clair (…). Compte tenu de ces circonstances, nous ne voyons pas de possibilité de participer à la conférence de Tunis », a déclaré le porte-parole du ministère, Alexandre Loukachevitch. La Chine, pour sa part, n’a pas encore fixé sa position.

Pékin et Moscou avaient apposé leur veto début février à une résolution condamnant les violences exercées par le régime de Bachar al-Assad contre la population syrienne.

source: http://www.lexpress.fr/actualite/monde/proche-orient/syrie-les-habitants-de-homs-craignent-l-assaut-final_1084966.html