Syrie : Stop aux disparitions forcées – Pétition

Article  •  Publié sur Souria Houria le 31 août 2012

Syrie : Stop aux disparitions forcées

Un homme montrant une photo de ses proches

Le militant syrien Haytham al Hamwi montrant une photo de ses proches, victimes de disparition forcée

Bien qu’en Syrie, l’utilisation de la disparition forcée remonte à plusieurs décennies, Amnesty International a constaté une intensification spectaculaire du recours à cette pratique par les autorités depuis le début du soulèvement en février 2011.

La disparition forcée vise directement des milliers de militants et de dissidents et sème, en même temps, le désespoir et la peur parmi les familles et amis des disparus.

Aujourd’hui, Amnesty International se mobilise pour 22 hommes syriens qui ont disparu depuis le début des soulèvements. Ces disparitions constituent des crimes au regard du droit international.

Pour en savoir plus, voir notre page spéciale.

PASSEZ À L’ACTION

Signez la pétition pour demander au gouvernement syrien de libérer immédiatement les victimes de disparitions forcées et de révéler toutes les informations sur leur sort. 

Monsieur le Président,

Je vous écris pour vous faire part de ma grande inquiétude concernant l’augmentation du nombre de Syriens soumis à une disparition forcée perpétrée par les forces de sécurité et les autorités syriennes et pour vous appeler à veiller à ce que le sort et la localisation des personnes disparues soient portés à la connaissance de leurs proches sans délai.

J’ai connaissance en particulier des cas de 22 hommes qui ont disparu depuis leurs arrestations respectives. Ces hommes sont : Mohamed Bachir Arab, arrêté à Alep le 2 novembre 2011, Anas al-Shogre, arrêté à Banias le 14 mai 2011, Muhammad Yassin Al Hawmi, arrêté à Daraya le 4 mai 2012, Abd al Akram al Sakka, arrêté à Daraya le 15 juillet 2012, Hussein Essou, arrêté à al Hasakah le 3 septembre 2011, Imad Walid Kharsa, arrêté à Hama le 24 août 2011, Mazen Darwish, Hussein Gharir, Hani al Zitani, Mansour al Omari et Abd al Rahman Hamada, tous arrêtés le 16 avril 2012 à Damas, Yahya Shurbaji, Ma’an Shurbaji, Mazen Zyadeh et Mohamed Tayseer Khoulani, tous arrêtés le 16 avril 2012 à Daraya, Mahmoud Al Refaai, arrêté le 16 février 2012 à Damas, Mohamed Osama Abdulsalam Al Baroudi, arrêté le 18 février 2012 à Damas, Shibal Ibrahim, arrêté le 22 septembre 2011 à Qamishly, Salam Othman, arrêté le 28 août 2011 à Alep, Ammar al Aabsi, arrêté en décembre 2011 à Alep, Dhia al-Din al Aabsi, arrêté en février 2012 à Alep et Ahmad Hani Bakhsu, arrêté le 25 juin 2012 à Anadan.

Ainsi que vous le savez, l’arrestation, la détention ou l’enlèvement de personnes par l’État ou des agents commandités par l’État, qui nient ensuite détenir cette personne ou refusent de révéler où elle se trouve, la privant de ce fait de la protection du droit, est un crime au regard du droit international. Étant donné que les disparitions forcées sont perpétrées en Syrie par des agents de l’État et s’inscrivent dans le cadre d’une attaque généralisée et systématique contre la population civile, elles constituent également des crimes contre l’humanité.

Ainsi, je vous exhorte, ainsi que les autorités syriennes, à :

 

  • Communiquer immédiatement aux familles et aux avocats de toutes les personnes ayant été victimes de disparition forcée toutes les informations concernant leur sort, leur localisation et leur statut juridique ;
  • Veiller à ce que toutes les personnes disparues bénéficient sans délai d’un accès à leur famille et à un avocat de leur choix, ainsi qu’à tout traitement médical dont elles pourraient avoir besoin ;
  • Libérer immédiatement et sans condition toutes les personnes détenues uniquement pour avoir exercé pacifiquement leur droit à la liberté d’expression, de réunion et d’association ;
  • Libérer tous les autres prisonniers sans délai, dès lors qu’ils ne sont pas inculpés d’une infraction prévue par la loi et jugés en conformité avec les normes d’équité des procès.

Une copie de cette lettre est également envoyée à Messieurs les Ministres, le Major Général Mohamad Ibrahim al-Shaar, ministre de l’Intérieur et Imad al-Fraij, ministre de la Défense.

Source: http://www.amnesty.fr/AI-en-action/Violences/Justice-internationale/Actions/Mettons-fin-aux-disparitions-forcees-en-Syrie-5985