Paris : Colloque « Syrie, résiliences et regards croisés sur l’engagement citoyen »

Du 19 Au 20 novembre 2015

Évènements  •  Publié sur Souria Houria le 14 novembre 2015

colloque Syrie MDL & Ila Souria

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Deux associations membres de CODSSY (Syrie MDL et Ila Souria) organisent un colloque sur l’engagement citoyen, le 19 et 20 novembre 2015. Notre collectif CODSSY et ses activités seront également présentés dans la deuxième journée.

colloque Syrie MDL & Ila Souria
colloque Syrie MDL & Ila Souria

La « société civile » est le premier acteur humanitaire en Syrie. Au-delà des chiffres et des objectifs fixés par les organismes internationaux, les personnes engagées dans l’aide à leurs concitoyens subissent, tout autant que les victimes qu’elles tentent de secourir, la guerre et les conséquences d’un conflit ravageur qui dure depuis presque cinq ans. Ce colloque s’intéresse précisément aux civils engagés sur le terrain. Il tentera, dans un premier temps, d’aborder la question psychologique, rarement débattue, la problématique de la résilience, du déni, de la « fatigue de la compassion »… en croisant l’expérience syrienne avec celles d’autres zones de conflit telles que la Bosnie-Herzégovine ou le Rwanda. Durant la deuxième journée, nous entrerons au cœur de l’engagement citoyen en Syrie, pour en questionner le sens politique devant l’ampleur de la crise humanitaire et des développements géopolitiques. Nous verrons quel rôle tiennent les ONG et associations, leurs difficultés et les limites de l’action classique. Nous partagerons enfin les témoignages et les expériences de personnes qui ont tenté d’apporter leur aide dans des conditions extrêmes.

Le colloque aura lieu au :
Bâtiment Le France, 190 avenue de France 75013 Paris
6ème étage, Noyau A, salles 638, 640 et 641
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Avec le soutien du CCFD-Terre Solidaire & de Arab Reform Initiative

Inscription obligatoire : ici

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Jeudi, 19 novembre 2015

9h30-10h00 – Accueil des participants

10h00-12h30 – Session 1
« Psychologie : Comment faire face aux traumatismes et se reconstruire ? »

La population, premier acteur humanitaire en Syrie fait face à de nombreux défis. Parmi ceux-ci, le suivi psychologique est souvent relégué au second plan. Comment accompagner et soutenir, dans un contexte de vie marquée par la guerre et un conflit ravageur, les personnes (adultes et enfants), les collectivités et les citoyens engagés dans l’aide aux victimes ? Comment parler de ce qui jamais ne se dit ? Faire le récit, donner un sens aux souffrances, comprendre ?
Les personnes blessées sont contraintes à la métamorphose. Comment résiste-t-on à la souffrance, à la sienne, celle de ses proches, celle de son peuple ?
Au cœur de ce questionnement, entre autres, la résilience, le déni, le deuil, le syndrome du survivant, la « fatigue de compassion » pour comprendre et trouver une ouverture, un possible pour ne pas sombrer et surtout s’enliser dans les jeux psychologiques. Cette table ronde propose une conversation, une amorce de réflexion autour de ces éléments.

Modératrice :
Lise Noël, intervenante sociale, Centre Saint-Pierre, Montréal, Canada
Intervenants :
Michel Grappe, psychiatre
Représentant du Centre Primo Levi

12h30 – 14h00 – Pause déjeuner

14h00 – 19h30 – Session 2
« Expériences de reconstructions à travers des projets psychologiques et éducatifs »

14h00 – 16h30 : Session 2 – Table-ronde #1
« Rwanda, réconciliations ? »

Dans le cas du Rwanda, que signifie la réconciliation ? Et quelle relation a-t-elle avec le pardon ?
Bien que la réconciliation nous renvoie systématiquement à la notion de « pardon », peut-on imaginer un lien qui surmonte la déchirure sociale autre que celui du pardon, puisque ce dernier est un choix individuel qui ne peut être imposé ?
Dans un contexte de violence de masse, où les participants aux atrocités et leurs victimes sont compatriotes, à partir de quel moment peut-on parler de la réconciliation nationale ? Quelles conditions sociales et économiques offrir dans un processus de réconciliation ?
Lorsque les « personnalités collectives » se cristallisent autour de la binarité : bourreaux et victimes, et sachant que des individus s’identifient, de plus en plus, par leurs personnalités collectives ; comment ces individus pourraient avancer sur une voie de réconciliation, sans qu’ils se sentent systématiquement en train de trahir leurs personnalités collectives, surtout lorsque le crime est perçu comme un acte contre celles-ci ? Comment ces personnalités collectives pourraient jouer un rôle dans la convergence et non pas dans la divergence du tissu social déchiré ?
Dans les situations de violence mutuelle, où une extrême violence persistante génère une autre violence, comment travailler sur cette double déchirure où les sentiments de souffrance ne sont pas exclusifs pour une personnalité collective particulière ?
Lors de cette table ronde, nous poserons ces questions autour de l’expérience du Rwanda qui a subi un génocide en 1994 ; pendant lequel environ un million de personnes ont péri, en trois mois, laissant un pays dévasté.

Modératrice :
Julienne Mukabucyana, chargée de santé publique, spécialisée en gestion des conflits
Intervenants :
Honorine Uwababyeyi, psychologue de formation et fondatrice de l’association de réconciliation « Hope & Peace Foundation » au Rwanda
Benoît Guillou, journaliste et docteur en sociologie

16h30-17h00 – Pause

17h00- 19h30 – Session 2 – Table-ronde #2
« Bosnie-Herzégovine, vingt ans après : plaies de guerre et chantiers de paix »

De toute l’Europe, les chefs d’État et de gouvernement ont afflué à Sarajevo en juin 2014 pour commémorer le centenaire de la Première Guerre mondiale sur les lieux qui en virent le déclenchement. Les appels à la paix entre les peuples et à la concorde entre les nations ont aussi résonné lors d’un forum international convoqué par des organisations non gouvernementales, du 4 au 9 juin 2014 (Sarajevo Peace Event). Ils ont retenti de nouveau en juillet 2015, pour marquer le vingtième anniversaire des massacres de Srebrenica, perpétrés par les milices serbes au nom de la « purification ethnique ». Les incidents qui ont entaché cet événement ont cependant rappelé au monde que la Bosnie-Herzégovine reste profondément divisée, et ses populations meurtries par les épreuves de la guerre. Les accords de Dayton (signés le 14 décembre 1995) ont entériné la partition du pays en entités définies sur des bases ethniques et confessionnelles, au détriment des nombreux réfugiés. Si les façades des centres urbains ont fait peau neuve, les investissements s’arrêtent à la sortie des grandes villes, l’activité économique demeure faible et le chômage endémique. Contestant l’immobilisme de politiciens nationalistes et souvent corrompus, de nombreuses initiatives surgissent pourtant de la société civile pour tracer des perspectives d’espoir, à l’image de ces plénums de citoyens qui ont pris le relais des manifestations de l’hiver 2014 à Sarajevo et Tuzla, ou encore des associations qui promeuvent le rôle de l’éducation et de la création artistique dans le développement d’une culture de paix. Pour toutes ces raisons, l’expérience de la Bosnie-Herzégovine doit être examinée par quiconque souhaite favoriser les processus de reconstruction et de réconciliation dans les pays en proie à la guerre.

Modérateur :
Emmanuel Wallon, professeur de sociologie politique à l’Université Paris Ouest Nanterre
Intervenants :
Jovan Divjak, directeur exécutif de l’Association Education Builds B&H (« Construire la Bosnie par l’éducation »)
Bernard Dreano, président du Helsinki Citizen’s Assembly France (HCA)
Nermina Trbonja, animatrice des Plénums de citoyens de Sarajevo

Vendredi 20 novembre

9h30-12h00 – Session 3
« Du militantisme politique à l’action humanitaire : rapprochements et frontières »

« Aider ses concitoyens » est devenu pour un nombre croissant de Syriens une nouvelle forme de « résistance ». En l’absence de solution politique imminente et avec l’aggravation de la crise humanitaire, beaucoup de manifestants descendus dans la rue en 2011 ont progressivement pris le chemin de l’action humanitaire malgré les risques qu’ils encourent : aide aux populations déplacées, documentation des violations, construction d’écoles, secours aux blessés… Malgré le manque d’expérience et de moyens, beaucoup de projets et d’initiatives salutaires ont vu le jour et montrent une réelle volonté de construire la Syrie de demain.
Dans cette table-ronde, nous essayerons de comprendre ce que signifie l’engagement citoyen dans un pays comme la Syrie. Les acteurs humanitaires sont-ils visés de la même manière que les militants politiques ? De quelle marge de manœuvre disposent-ils ? A quels dangers font-ils face ? L’action humanitaire est-elle aussi une réponse politique à la répression et un moyen d’émancipation personnel ? Autant de questions sur lesquelles les universitaires, journalistes et spécialistes de cette région tenteront d’apporter leur éclairage.

Modératrice :
Hala Kodmani, journaliste
Intervenants :
Sofia Amara, journaliste
Ziad Majed, politologue, professeur, Université américaine à Paris
Jean-Pierre Filiu, historien, professeur, Sciences Po Paris

12h00 – 13h30 – Pause déjeuner

13h30- 15h30 – Session 4
« Rôle des ONG : Limites de l’action humanitaire en Syrie »

Avec les invités de ce débat, nous souhaitons questionner les difficultés de l’action classique des ONG et des associations impliquées sur le terrain en Syrie, ou dans les pays limitrophes. Jusqu’où peut-on aller dans le soutien aux initiatives humanitaires et comment maintenir des projets lorsque l’action sur le terrain est empêchée pour des raisons sécuritaires ? Comment protéger les acteurs humanitaires engagés ? Quels obstacles les ONG rencontrent-elles dans leur travail en Syrie : liens avec les autorités, confidentialités des données, communication… Comment contournent-elles ces difficultés ? Adopte-t-on des procédures et des méthodes particulières pour le travail en Syrie ? Les chargés de projets bénéficient-ils d’appuis particuliers de la part de leurs propres institutions : suivi psychologique, soutien logistique supplémentaire ?

Modératrice :
Racha Abazied, secrétaire générale du Collectif de développement et de secours syrien (CODSSY)
Intervenants :
Eléonore Fallot, chargée de mission pour le CCFD- Terre Solidaire
Franck Carrey, président de l’association Medina
Mathieu Routier, chargé des programmes pour le Réseau européen des droits de l’Homme (Euromed)

16h00-16h30 – Pause

16h00 – 19h00 – Session 5
« Expériences de terrain : inventer la résilience dans les zones difficiles »
(Session en langue arabe, avec traduction simultanée en français)

« L’espoir, les idées communes fédératrices, la représentation d’une société future, voilà ce qui nous aidait à tenir. À partir du moment où l’espoir semblait très loin, on a commencé à chercher le salut individuel, tu sais dans la résilience il y a une dimension identitaire aussi (…) » Ce sont les mots de l’un de nos intervenants décrivant son engagement d’après son vécu personnel. Entre espoir et désespoir, nous tenterons de questionner la société réinventée sous le siège. Que signifie le mot « solidarité » dans des situations extrêmes telle que la famine, la vie sous les barils explosifs ou les attaques chimiques ? L’engagement citoyen s’affaiblit-il dans des conditions pareilles, ou au contraire, se solidifie-t-il en devenant un besoin vital de survie collective ? Qu’est ce qui distingue celui qui résiste loin du terrain, de celui qui reçoit « les coups », sous le siège et subit les pénuries et la famine ?
Lors de cette table-ronde, nous partagerons les expériences et les implications d’ordre psychique et social de personnes ayant vécu et travaillé dans des conditions extrêmes. Venant d’horizons différents, nos intervenants se rejoignent tous par leur engagement dans différents domaines d’aide à la population.

Modératrice :
Nisrine Al Zhare, enseignante à l’université Paris 8
Intervenants :
Houda Atassi, représentante de l’ONG International Humanitarian Relief, travaillant dans le camp d’Ersal (Liban)
Majd Al Dik, acteur humanitaire de la ville assiégée de Douma (près de Damas)
Khalel Khalel, professeur syro-palestinien ayant organisé l’aide dans le camp Yarmouk

19h00-19h30 – Conclusions du colloque

Afin de donner suite à ces deux journées de réflexion, les deux associations organisatrices publieront sous forme imprimée, les « Actes du colloque ». Les tables rondes et débats seront également filmés et proposés sous forme de vidéos accessibles en ligne en arabe (versions doublées) et en français.

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Racha ABAZIED
Présidente et fondatrice de l’association Syrie MDL (Syrie moderne démocratique laïque), une plateforme culturelle et de soutien au peuple syrien. Elle est également secrétaire générale du Collectif de développement et de secours syrien (CODSSY) qui regroupe une dizaine d’associations syriennes issues de la société civile.

Majd AL DIK
Originaire de la ville de Douma, Majd Al Dik a interrompu ses études de droit pour s’engager activement dans le soulèvement pacifique au début de la révolution syrienne. Il a été arrêté durant plusieurs mois et à sa sortie, il a créé et dirigé plusieurs centres éducatifs offrant un soutien psycho-social aux enfants dans la Ghouta orientale (zone assiégée de la banlieue de Damas). Il a également géré un centre de soutien dédié aux femmes démunies qui se retrouvent seules à la tête de leurs familles. Il est en France depuis fin 2014 et tient un blog sur Médiapart.

Nisrine Al ZAHRE
Après un doctorat en sciences du langage, obtenu à l’université de Paris VIII, Nisrine Al Zahre est retournée en Syrie où elle a enseigné à l’université de Homs, puis à l’université de Damas.
Exilée en France depuis un an, elle est actuellement en poste à l’université de Paris VIII. Elle travaille à faire connaître la société civile syrienne dans laquelle elle était très investie et publie régulièrement des articles et analyses dans divers revues et médias arabes.

Sofia AMARA
Journaliste franco-marocaine, elle collabore depuis Beyrouth, en tant que grand reporter et réalisatrice, avec divers médias et sociétés de production comme LCI, France 24, Canal +, Arte, TSR, Radio Canada, Capa, Avanti Production et Magneto Presse. Considérée comme la première journaliste occidentale à être entrée en Syrie, elle reçoit, en décembre 2011, le Grand Prix Jean-Louis Calderon. Elle est l’auteur de plusieurs documentaires sur le monde arabe, dont trois reportages sur la Syrie. Son ouvrage sur la Syrie, Infiltrée dans l’enfer Syrien : du Printemps de Damas à l’Etat islamique, (éd. Stock, 2014), est un témoignage unique sur la situation de 2011 à 2014

Houda ATASSI
Houda Atassi est la première femme à organiser l’aide humanitaire dans le quartier d’Al-Khalidiyeh à Homs. Elle est présidente de l’association IHR (International Humanitarian Relief) qui gère plusieurs projets à l’intérieur de la Syrie mais surtout dans les camps de réfugiés au Liban, notamment dans le camp d’Erssal (à la frontière syro-libanaise), déserté par les grandes ONG, à cause de sa situation sécuritaire instable.

Franck CARREY
Médecin du travail à Bourges. Il a créé en 1998 l’association Medina dont il est le président. Cette association de solidarité internationale, indépendante de tout parti politique et de toute confession religieuse, a développé son activité sur des terrains difficiles : la Tchétchénie, la Bande de Gaza, et actuellement la Syrie, où l’association a créé une maternité qui fonctionne depuis janvier 2015. L’un des buts de l’association est de développer le lien entre les citoyens et la solidarité internationale.

Jovan DIVJAK
Jovan Divjak (né en 1937) est le directeur exécutif de l’association « Obrazovanje gradi BiH » (l’Éducation construit la Bosnie-Herzégovine) ayant pour devise « les enfants victimes de guerre – notre souci permanent » et pour objectifs : le soutien moral et matériel aux enfants qui ont perdu un ou deux parents, aux enfants invalides, enfants de la minorité rom et enfants aux besoins spéciaux.

Jovan Divjak est bosnien et herzégovien, cela fait 49 ans qu’il vit dans la capitale de Bosnie-Herzégovine. Militaire pendant la guerre en Bosnie-Herzégovine (1992-1995), il a organisé et mené la défense à Sarajevo et en Bosnie-Herzégovine, comme commandant adjoint de l’armée de Bosnie-Herzégovine.

Après la guerre, il a consacré sa vie au travail humanitaire et éducatif. Il a participé à plusieurs conférences, séminaires, tables rondes internationales lors desquels il a parlé du processus de la paix en Bosnie-Herzégovine, en Europe et dans le monde. Il s’est battu pour le respect des droits de l’homme et des enfants, pour une éducation de qualité, ainsi que pour la solidarité internationale envers les réfugiés issus des guerres en Afghanistan, Irak, Syrie, Lybie, etc.

Son leitmotiv est le suivant : il faut aider tout homme dans le besoin, parce que donner c’est recevoir.

Les éditeurs français et italiens ont publié son livre Sarajevo, mon amour ( Buchet-Chastel, 2004) dans lequel il parle de sa vie mais aussi des évènements au cours la guerre en Bosnie-Herzégovine.

Il a eu plusieurs récompenses pour son travail humanitaire dont les plus importantes sont : le Prix du 6 avril de la ville de Sarajevo , la Légion d’honneur de la République Française, la médaille de l’Ordre Lafayette, la Plaquette du Comité international de la Ligue internationale des humanistes (Sarajevo), le Prix Takunda (Italie), le prix Constructeur de la paix 2013 décerné par l’Institut Catalan International pour la Paix (ICIP).

Bernard DREANO
Président du Centre d’études et d’initiatives de solidarité internationale / Initiatives pour un autre monde (CEDETIM/IPAM) et cofondateur de l’Assemblée Européenne des Citoyens (AEC) et du réseau international Helsinki Citizens’ Assembly. Auteur notamment de La perle et le colonel, réflexions sur les révolutions arabes (éd. Non-Lieu, 2011) et de (In) sécurité humaine, les luttes pour la paix au XXIe siècle (éd. Non-Lieu, 2015).

Eléonore FALLOT
Après des études en histoire du monde arabe à la Sorbonne, Eléonore Fallot a obtenu son diplôme de sciences politiques à Lyon. Arabisante, elle a séjourné durant quatre ans au Caire où elle a travaillé pour plusieurs ONG locales. Elle occupe depuis début 2015 les fonctions de chargée de mission Moyen-Orient au sein de l’ONG CCFD-Terre solidaire.

Jean-Pierre FILIU
Professeur des universités à Sciences Po (Paris). Historien, arabisant, spécialiste de l’islam contemporain. Après une riche carrière diplomatique, il se consacre à ses recherches universitaires et occupe différents postes dans de prestigieuses universités américaines. Il est l’auteur de plusieurs ouvrages clés sur le Moyen-Orient et ses essais sont publiés dans une douzaine de langue. Dernières publications : La Révolution arabe : Dix leçons sur le soulèvement démocratique, (Fayard, 2011) ; Le Nouveau Moyen-Orient, (Fayard, 2013) ; Je vous écris d’Alep, (Denoël, 2013), Les Arabes, leur destin et le nôtre (La Découverte, 2015).

Michel GRAPPE
Psychiatre des hôpitaux : pédopsychiatre praticien hospitalier à l’hôpital de Ville-Evrard. Consultant en psychotraumatologie à l’hôpital Tenon. Enseignant à l’université Paris Descartes en psychotraumatologie de 1992 à 2000, il assume plusieurs missions humanitaires dans les Balkans auprès des réfugiés victimes de guerre. De 1997 à 2004, il est responsable de la cellule d’urgence médico-psychologique en Seine-Saint-Denis. Il a participé à plusieurs missions humanitaires auprès des victimes de catastrophe : tremblements de terre au Chili, en Turquie, inondations au Mozambique, auprès des personnes vivant en zone radioactive en Biélorussie. Il a plusieurs publications personnelles et collectives sur le psychotraumatisme à son actif.

Benoît GUILLOU
Journaliste et docteur en sociologie (EHESS). Rédacteur en chef du magazine d’Amnesty International en France durant dix-sept ans, il a effectué de nombreux reportages en Amérique latine et en Afrique. Il assure par ailleurs un séminaire sur l’analyse des génocides à l’Institut catholique de Paris.

Khalel KHALEL
Professeur d’arabe, il a enseigné deux ans et demi dans le camp palestinien assiégé de Yarmouk Banlieue de Damas) où il a dirigé une école accueillant un millier d’enfants. I y a organisé l’aide humanitaire pour une communauté (autogérée). Il est depuis peu exilé en France.

Hala KODMANI
Journaliste et reporter free-lance depuis 2009, pour plusieurs journaux, magazines et sites web français, américains et arabes sur l’actualité internationale et la culture. Hala Kodmani est aussi formatrice de journalistes et consultante média, elle a été rédactrice en chef du desk arabe de France 24 (TV et Web) pendant deux ans lors de la création de la chaîne. Elle a travaillé pendant plus de vingt ans dans la communication et l’information d’organisations régionales et internationales (Ligue arabe, Francophonie, Unesco…). Dernière publication : La Syrie promise (Actes-Sud, 2014).

Ziad MAJED
Chercheur et politologue franco-libanais. Il enseigne les sciences politiques et les études du Moyen-Orient contemporain à l’université américaine de Paris.
Il est auteur d’articles et d’études sur les réformes, les transitions démocratiques, les élections, la société civile et la citoyenneté au Liban, en Syrie et dans la région arabe. En 2006, il a publié en arabe un ouvrage intitulé Le soulèvement de l’indépendance et l’état inachevé (ed Dar Annahar, Beyrouth, 2006) et en 2014, il a publié en arabe et en français un essai sur la révolution syrienne intitulé la révolution orpheline (ed L’Orient des Livres, Beyrouth, et ed Actes Sud, Arles 2014).

Julienne MUKABUCYANA
Née au Rwanda, Julienne Mukabucyana a suivi des études d’infirmière, spécialisée en santé publique à Kigali. Elle a travaillé pour le ministère de la santé rwandais pendant une dizaine d’années avant son exil suite au génocide des Tutsis survenu en 1994. Elle s’est tout d’abord installée au Congo (RDC) où elle a travaillé dans les camps de réfugiés (pour l’UNICEF : prise en charge des enfants non-accompagnés et des personnes vulnérables), puis au Kenya, où elle a travaillé pour l’UNHCR et le JRS (Jesuit Refugee Service), pour les réfugiés de différentes nationalités. En parallèle, elle a suivi des formations sur la gestion des conflits, la médiation, la négociation.
Installée à Toulouse depuis une quinzaine d’années, elle a intégré en 2006 le centre de formation Métiers de la santé et du social tenue par la Croix Rouge française. Julienne Mukabucyana poursuit son engagement associatif et citoyen dans la région Midi-Pyrénées et au Rwanda avec des associations de femmes et de jeunes.

Lise NOËL
Intervenante sociale et formatrice au Centre Saint-Pierre à Montréal. Elle a développé une expertise dans les champs des processus qui favorisent la prise de parole et la prise en charge des citoyennes et des citoyens dans leur collectivité. Elle concentre son travail sur les espaces publics où se rassemblent des acteurs décidés à faire quelque chose pour eux-mêmes et pour la collectivité. Elle a obtenu une maîtrise en intervention sociale à l’Université du Québec à Montréal sur la thématique des identités collectives et du développement local. Ses expériences l’ont amené à toucher différentes facettes de l’intervention et de la formation (l’organisation communautaire, la concertation, l’accompagnement en développement organisationnel, le coaching individuel pour les praticiens) et la recherche.

Mathieu ROUTIER
Mathieu Routier est titulaire d’un diplôme de troisième cycle en droit international auprès de l’université Paris II (Panthéon-Assas) et diplômé en arabe moderne auprès de l’Institut des langues et civilisations orientales (INALCO). Il dispose d’une dizaine d’années d’expérience dans le domaine de la coopération internationale en tant que chargé de projet en ONG, dont des expériences de terrain au Liban et en Egypte. En 2009, il initie un programme régional de protection des acteurs des droits humains dans les pays du Sud et de l’Est de la Méditerranée pour le compte de Euromed Rights, une organisation régionale de défense des droits humains. Mathieu Routier est actuellement chargé de programme Afrique du Nord–Moyen Orient pour EuromedRights, et coordonne spécifiquement les activités de plaidoyer et de formation de l’organisation au sujet de la crise syrienne.

Nermina TRONBJA
Nermina Tronbja est chercheuse universitaire et militante de Sarajevo, Bosnie-Herzégovine. Ses recherches sont axées sur les études de genre, des conflits armés et sur la dynamique de l’aide humanitaire et interventions pour le développement et la consolidation de la paix. Elle travaille sur les politiques de technicisation, le processus de formation des identités collectives, la radicalisation au niveau du genre dans la société bosniaque d’après-guerre.
Elle a commencé sa carrière dans le programme des Nations-Unies pour le développement où elle a contribué à une série de recherches comparatives et des études d’évaluation en Europe du Sud-Est. Elle a acquis une solide expérience en travaillant avec les survivants des violations des droits de l’homme et les personnes déplacées lors des conflits armés.
Elle est co-fondatrice et secrétaire générale de la plateforme de recherche et action « Femme en Guerre », basée à Paris, et participe fréquemment à des conférences régionales et internationales sur les droits des femmes.
Elle est membre actif dans le groupe de travail de la Ligue Internationale des Femmes pour la Paix et la Liberté, notamment à l’initiative du projet : Des Femmes organisent le changement en Syrie et en Bosnie.

Honorine UWABABYEYI
Psychologue de formation, Honorine Uwababyeyi est fondatrice de l’association Hope & Peace Foundation. Rescapée du génocide perpétré contre les Tutsis en 1994, elle est orpheline de père et de mère et a aussi perdu ses dix frères et sœurs lors des massacres.
Honorine Uwababyeyi est la représentante légale de l’association Hope & Peace Foundation dont l’un des principaux objectifs est de recréer l’unité et la réconciliation entre les jeunes rescapés du génocide, les jeunes dont les parents ont participé au génocide, ainsi que les jeunes nés de viols commis lors du génocide.
Participante et intervenante aux différents ateliers et séminaires sur la thématique de la réconciliation, comme par exemple Séminaire sur la résolution des conflits, à Kigali en 2009, organisé par TROCAIRE Rwanda ; Parcours sur l’écoute active, à Kigali en 2011, organisé par ARCT-RUHUKA ; Séminaire sur l’unité et la réconciliation entre les jeunes au Rwanda, à Dakar en 2015. Elle participe également à des formations régulières sur les thématiques de l’unité et de la réconciliation, organisées par la Commission nationale de l’Unité et la Réconciliation, ainsi qu’aux ateliers et formations organisés par l’association Hope & Peace Foundation.

Emmanuel WALLON
Professeur de sociologie politique à l’université Paris Ouest Nanterre La Défense depuis 2005 et professeur invité en sociologie de la culture à l’Université de Louvain-la-Neuve (Belgique) depuis 2006. Spécialisé dans l’étude des politiques culturelles (européennes, nationales, territoriales) et dans l’analyse des rapports entre les arts et les pouvoirs à l’époque contemporaine, il publie régulièrement des ouvrages et des articles consacrés à ces thèmes, parmi lesquels Europe, scènes peu communes et Théâtre, fabrique d’Europe (Études théâtrales, Louvain-la-Neuve, n° 37, 2007, et n° 46, 2009), et Scènes de la critique (Actes Sud, 2015).
Ancien président de HorsLesMurs (Centre national de ressources pour les arts de la rue et du cirque), membre du comité de rédaction des revues Les Temps Modernes de 1995 à 2007, Études théâtrales depuis 1993, L’Observatoire, La revue des politiques culturelles depuis 2007 et Nectart depuis 2015, il est depuis 2012 membre fondateur du collectif « Pour l’éducation, par l’art ». Parmi les responsables du collectif national « Solidarité avec Solidarnosc » dans les années 1980, il fut également de 1993 à 1995, l’un des fondateurs et le vice-président de l’association Sarajevo capitale culturelle de l’Europe et de l’association Paris X-Sarajevo. En 2011, il a lancé avec Marcel Bozonnet et Jack Ralite l’Appel d’Avignon à la solidarité avec le peuple syrien.

[tab:Inscription]

Colloque : « Syrie : résiliences et regards croisés sur l’engagement citoyen »
Ila Souria & Syrie MDL
Jeudi 19 novembre 2015 à 09:30
Paris, France

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Contact

Par e-mail Syrie MDL

Adresse

Bâtiment Le France, 190 avenue de France 75013 Paris
6ème étage, Noyau A, salles 638, 640 et 641
M° Quai de la Gare (Ligne 6)