Le mot du président

page  •  Publié sur Souria Houria le 1 décembre 2015

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Juin 2016 – Farouk Mardam Bey (Président de l’association Souria Houria)

Au nom du conseil d’administration sortant, je suis très heureux de vous accueillir à cette assemblée générale de Souria Houria (Syrie Liberté).
Je vous remercie chaleureusement d’avoir été nombreux à répondre à notre invitation.
Par votre présence et, je l’espère, par votre participation active à la discussion des rapports qui seront présentés par mes collègues, vous nous apportez un inestimable soutien.

Vous trouverez dans ces rapports, rapport d’activités et rapport financier, toutes les informations que vous souhaitez connaitre sur nos différents engagements durant notre mandat : sur ce que nous avons accompli, ce que nous avons entrepris et ce que nous proposons ou suggérons au prochain conseil d’administration. Je me contenterai pour ma part de quelques considérations générales sur l’expérience de Souria Houria dans le contexte particulier où elle s’est développée.

Souria Houria est née en mai 2011, deux mois seulement après le déclenchement du soulèvement syrien. Aujourd’hui, cinq ans plus tard, force est d’abord de constater qu’elle a tenu bon, malgré les nombreuses difficultés, objectives et subjectives, sur lesquelles je reviendrai. Plus encore, elle a réussi à intensifier son action et à la diversifier avec une remarquable régularité. Cette pérennité est due pour l’essentiel à l’exigence et à la persévérance des premiers conseils d’administration, notamment leur noyau central que je me permets de saluer – je peux le faire car je n’en faisais pas partie !

Le deuxième mérite de Souria Houria aura été, et reste, sa disponibilité. Je ne pense pas exagérer en disant qu’elle a été, sinon de toutes, certainement de presque toutes les actions de soutien à la révolution syrienne et qu’elle les a toujours relayées sur le plan de la communication, notamment dans son site internet et à travers les réseaux sociaux. Le site n’a d’ailleurs cessé, depuis son lancement, d’être amélioré aussi bien dans son contenu que dans sa forme ; il donne à lire une sélection d’articles pertinents en français, en arabe et dans d’autres langues.

Par sa présence, en tant qu’association ou par l’intermédiaire de tel ou tel de ses membres, partout où elle a été sollicitée, en France ou dans des pays limitrophes, Souria Houria affirmait la priorité selon elle, pour les Syriens et leurs amis quelles que fussent leurs sensibilités idéologiques, de mener des actions communes, politiques et humanitaires, de solidarité avec le peuple syrien. Car l’une des principales difficultés que j’ai évoquées, outre l’incompréhension, l’indifférence ou la lassitude qui caractérisent l’attitude d’une bonne partie de l’opinion publique française à l’égard des causes lointaines, réside, il faut le reconnaitre, dans notre propre dispersion, dans le désespoir et la démobilisation de beaucoup d’entre nous, et dans la méfiance que le régime des Assad avait inculquée dans l’esprit de chaque Syrien vis-à-vis de ses compatriotes. C’est pourquoi je considère que la tâche prioritaire de Souria Houria durant les prochains mois devrait être l’intégration autant que possible, dans un ou plusieurs cadres souples, en vue d’actions communes, des trois générations de Syriens résidant en France qui se reconnaissent dans les mots d’ordre de liberté, dignité et justice sociale.

Chers amis,
Je pense inutile de vous rappeler la situation particulièrement tragique dans laquelle se trouve la Syrie, dont l’avenir en tant qu’Etat-nation est désormais incertain. Personne n’est même en mesure de prévoir quand ni comment les puissances internationales et régionales qui ont pris les Syriens en otage, et toutes celles qui les ont laissé faire, se décideraient à imposer, enfin, un véritable cessez-le-feu suivi de véritables négociations. Raison de plus de nous mobiliser davantage, là où nous sommes, et avec les moyens dont nous disposons, pour expliquer inlassablement notre cause : nous ne dénoncerons jamais assez les massacres et les exactions commis quotidiennement par les forces de la contre-révolution, qu’il s’agisse du régime et de ses protecteurs russes et iraniens, ou des différentes formations djihadistes ; nous n’exprimerons jamais suffisamment notre solidarité avec les dizaines, peut-être les centaines de milliers de prisonniers politiques qui subissent les pires tortures et toutes sortes d’humiliations; nous ne parviendrons jamais à nous hisser au niveau du malheur qui frappe ne serait-ce qu’un seul enfant syrien.

Plus encore que durant les cinq dernières années, nous sommes conscients que Souria Houria est appelée à intervenir sans relâche auprès d’un grand nombre d’interlocuteurs (l’administration française, les partis politiques, les médias, les organisations de défense des droits humains, la communauté syrienne, et plus largement auprès de l’opinion publique démocratique), et qu’elle devra par conséquent s’élargir et se rajeunir pour pouvoir mener à bien les tâches qu’elle s’est proposées. Cette assemblée générale offre l’occasion, non seulement de formuler des recommandations et des propositions à l’intention du prochain conseil d’administration, mais aussi d’adhérer à l’association et de se porter candidat pour faire partie de son instance dirigeante. J’espère vivement que cet appel que nous avons lancé à plusieurs reprises sera entendu.

A l’ouverture de cette assemblée générale, toutes nos pensées vont vers nos concitoyens qui résistent vaillamment au régime assadien infâme et à l’agression irano-russe, vers les familles affligées par la perte d’un parent, vers les handicapés et les blessés de guerre, vers les détenus, les déplacés et les réfugiés. Notre souhait le plus cher est de réussir à faire entendre leur voix, et nous savons que nous pouvons compter pour y arriver sur nos amis, institutions ou individus, qui n’ont jamais lésiné dans leur solidarité avec le peuple syrien, et à qui j’adresse, pour terminer, l’expression de notre reconnaissance et nos plus vifs remerciements.

Farouk Mardam Bey

19 juin 2016


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مُلخّص الخطاب الافتتاحي

بعد الترحيب بالحاضرين من أعضاء الجمعيّة ومن أصدقائها الذين استجابوا، مشكورين، لدعوتنا.

تأسّست جمعيّة « سورية حرية » في أيار 20111، أي بعد شهرين من انطلاق الثورة، وتميّزت في غضون السنوات الخمس الماضية بأمرين:

الأوّل هو ديمومتها ومثابرتها واتّساع نشاطها وتفرّعه وانتظامه، على الرغم من الصعوبات الموضوعيّة والذاتية التي يُعاني منها العمل السياسي السوري.

والثاني هو حضورها ومشاركتها الفعّالة، إن لم يكن في جميع ففي أكثر النشاطات السياسية والإنسانية والثقافية السورية في فرنسا، وأحياناً في الدول المجاورة.

لم تكفّ « سورية حرّيّة » عن تأكيد إيمانها بضرورة العمل المشترك، وتدعو إليه جميع المنضوين تحت علم الثورة، الذين لم تتبدّل قناعتهم بشعاراتها الأولى: الحرية والكرامة والعدالة الاجتماعيّة، على اختلاف قناعاتهم الفكريّة الأُخرى.

تعترض عملنا مصاعب كثيرة، منها الموقف المُتردّد، المُحبَط والمُحبِط، الذي نتلمسه كلّ يوم في الأوساط الفرنسيّة المختلفة إزاء جميع القضايا التي تبدو لها بعيدةً عن همومها المباشرة. إلّا أنّ كبرى العصاعب هي تفشّي روح الشرذمة في صفوفنا نحن، والحذر من الآخر الذي عمل النظام بدأبٍ على زرعه في قلوب السوريّين. ولذلك أعتقد أنّ علينا قبل كل شيءٍ أن نسعى إلى ابتداع أطرٍ تُفعّل الحوار بين السوريّين، وتندمج فيها الأجيال الثلاثة المُقيمة في فرنسا لإنجاز مهمةٍ ما، ونشاطاتٍ تتوجّه إلى فئةٍ عُمريّة مُحدّدة كالطُلاب على سبيل المثال.

لا حاجة إلى التذكير بالأوضاع المأساوية في بلدنا وغموض معالم المستقبل، وهي تدعونا إلى المُثابرة في فضح الجرائم الفظيعة التي يرتكبها النظام وحماته الإيرانيون والروس كلّ يوم، وإلى التضامن بجميع الوسائل المتوفّرة مع المقاتلين، ومع المنكوبين والمُعوّقين والأسرى والمُهجّرين وعائلاتهم. وغاية ما نطمح إليه أن نتمكّن من إيصال أصواتهم إلى الرأي العام، بفضل جهود جميع أعضاء سورية حرية، القدماء والجدد، ودعم أصدقائنا الفرنسيّين وغيرهم، من مؤسّساتٍ وأفراد. إلى هؤلاء، يُسعدني أن أتوجّه اليوم، باسم مجلس الإدارة الذي انتهت ولايته. بتحيّةٍ حارّة تُعبّر عن شكرنا ومحبّتنا واحترامنا.

فاروق مردم بك

19 حزيران ٢٠١٦