Chanson « La dame de Damas » par CatherineVincent

Article  •  Publié sur Souria Houria le 15 mai 2013

La Dame de Damas est un poème de Jean-Pierre Filiu
Mis en musique par Catherine Vincent
Merci à tous les participants et vive la Syrie libre !

 

Je suis né sous le père, j’ai grandi sous le fils
J’ai dû chanter leur gloire, j’ai enduré leurs vices
Jamais de jamais je n’aurais cru voir leur fin
Jamais de jamais je n’aurais cru vivre enfin
Ce fut une longue nuit, longue de quarante ans
Ce fut l’ère du mensonge, le règne des brigands
J’ai perdu mes amis, j’ai langui mes parents
J’ai ruminé ma peine, j’ai enterré l’instant

La dame de Damas s’est levée ce matin
Liberté dans les cœurs, aube à portée de main

Ce ne sont pas des lions, ce ne sont que des chiens
Aboyeurs enragés, ivres de leur venin
La Syrie leur est due et nous sommes leurs serfs
Un pays aux Assad, et pour nous la misère
Nous n’étions que deux cents quand le mur est tombé
Le mur de cette peur longtemps accumulée
Un cri de nos poitrines en écho a vibré
Nous ne voulons que Dieu, Syrie et liberté

La dame de Damas s’est levée ce matin
Liberté dans les cœurs, aube à portée de main

C’était au mois de mars, deux mille onze est l’année
Nous n’étions que deux cents, sur nous ils ont tiré
Cette armée surarmée ne sait qu’est la pitié
D’un vendredi à l’autre nous devînmes des milliers
Il portait un couffin vers la ville assiégée
Les marches étaient de paix en rameaux d’oliviers
Il n’avait que treize ans, ils l’ont défiguré
Hamza est son prénom de toute éternité

La dame de Damas s’est levée ce matin
Liberté dans les cœurs, aube à portée de main

C’est une guerre civile, martelait le tyran
De sa voix haut perchée de bourreau négligent
Le concert des nations endossa le postiche
Remplissez les charniers, on ne prête qu’aux riches
Les mots pâlissent face à ce fracas d’horreur
Carnages et maisonnées emportées avant l’heure
Gare aux dénonciateurs frémit chaque Syrien
Les fantômes torturent au nom d’Assad ou rien
La dame de Damas s’est levée ce matin
Liberté dans les cœurs, aube à portée de main

Abandonnés du monde, nos larmes étaient de sang
Toujours porter le deuil, râles jetés au vent
Pourtant oui tenir bon, résister résister
Peu à peu progresser, et l’étau desserrer
Mais tout a une fin, même la barbarie
Nous en tremblons le jour, nous en rêvons la nuit
Dans leur haine sans fond, ils veulent nous plonger
Nous serons plus forts qu’eux, nous saurons pardonner

La dame de Damas s’est levée ce matin
Liberté dans les cœurs, aube à portée de main

Cette dame je la chante, c’est la Révolution
Sur les murs de Syrie j’écris partout son nom