a faim, la mort dans des quartiers de Damas assiégés – par Diaa Hadid (traduction de l’anglais par Souria Houria)

Article  •  Publié sur Souria Houria le 18 janvier 2014
Les terribles conditions au camp de Yarmouk sont un exemple frappant de la catastrophe se déroulant au sein de zones détenues par les résistants bloquées par le gouvernement syrien. Les diplomates américains et russes disent lundi que les partis guerriers considèrent l’ouverture de corridors humanitaires pour laisser entrer l’aide et construire la confiance en amont de la conférence de paix internationale sur la Syrie.
Les entretiens avec les habitants et les officiels des Nations Unis, comme les photos et vidéos fournis par l’Associated Press, révèlent le déploiement d’une tragédie dans le camp tentaculaire, où des dizaines de milliers de réfugiés palestiniens et syriens déplacés sont piégés dans un blocus intensifié depuis un an.
46 personnes sont décédées depuis Octobre de faim, maladies exacerbées par la faim ou parce qu’elles ne pouvaient obtenir d’aide médicale, disent les habitants.
« Il n’y a plus de personne à Yarmouk, seulement des squelettes avec des peaux jaunes », dit une habitante de 27 ans Umm Hassan, la mère de 2 tout petits.
« Les enfants pleurent de faim. L’hôpital n’a pas de médicament. Les gens sont juste en train de mourir », dit elle au téléphone à l’AP, ajoutant que sa fille de 3 ans et son fils de 2 ans perdaient rapidement du poids par absence de nourriture.
Les morts incluent Isra Al Masri, un tout petit émacié qui est décédé samedi, emmailloté dans un sweater en laine, ses yeux perdus, sa peau noircie, sa langue gonflée coincée entre ses dents. L’enfant a été filmé quelques minutes avant sa mort, clignant des yeux doucement alors qu’elle était porté par une femme inconnue dans une vidéo envoyée à l’AP par un habitant de 25 ans Sami Alhamzawi.
« Regardez cet enfant! Regardez la! » la femme crie dans la vidéo, poussant l’enfant face à la caméra.  » Qu’a-t-elle fait pour mériter cela ? »
Les autres morts suggèrent l’étendue du désespoir parmi les habitants : l’adolescent Mazen Al-Asali s’est pendu fin décembre après être rentré à la maison sans nourriture pour nourrir sa mère crevant de faim. Un vieil homme a été battu à mort par des voleurs qui ont pillé sa maison, cherchant nourriture et argent.
Des morts ont été enregistrés par les groupes d’opposition, les activistes et les Nations Unies.
Des chiffres similaires de victimes ont été dénoncés par l’Observatoire Syrien pour les droits humains basé en Grande Bretagne, qui documente les victimes syriennes à travers un réseau d’activistes sur place. Les Nations Unies ont confirmé 15 morts, mais le porte parole Chris Guness a dit qu’il était impossible de savoir le véritable chiffre à cause des accès restreint.
« Il y a une souffrance profonde civile à Yarmouk, avec une malnutrition répandue et une absence de soins médicaux » Guness a dit. « Les enfants souffrent de maladies liées à sévère dénutrition ».
Le camp et d’autres quartiers bloqués pose un défi rigide pour le gouvernement syrien et l’opposition, qui est d’accord pour considérer l’ouverture d’un passage humanitaire en amont de la conférence de paix la semaine prochaine en Suisse qui va ramener les parties ensemble pour la première fois.
Discutant au milieu de la série des 2 jours de réunions à Paris, le ministre des affaires étrangères russe Sergey Lavrov et le Secrétaire d’Etat américain John Kerry ont dit qu’ils faisaient aussi pression pour un cessez le feu et des échanges de prisonniers entre les partis en guerre.
Mais l’espoir parait mince.
Le responsable de l’aide humanitaire des Nations Unies a dit le mois dernier qu’une estimation de 250 000 personnes des communautés assiégées en Syrie étaient au delà du rayon atteint par l’aide. Le gouvernement a gardé l’aide extérieur extrêmement limitée. Les routes clé humanitaires sont de plus en plus coupées par les combats, et les kidnappings des travailleurs humanitaires sont en augmentation. A la fois les forces d’Assad et les résistants ont utilisé les blocus pour punir les civils.
Les efforts répétés pour apporter de la nourriture à Yarmouk ont échoué. Plus récemment, lundi, 6 camions chargés par les Nations Unies- des dons alimentaires pour nourrir 10 000 personnes ont du rebrousser chemin après des coups de feu sur le convoi, a cité Alhamzawi.
Quelques 160 000 palestiniens habitant autrefois Yarmouk, une prise stratégique pour les résistants et les forces d’Assad pour sa très grande proximité de Damas. Ils sont restés pour la plupart neutres quand le soulèvement a commencé contre la loi d’Assad en mars 2011.
Mais des clash ont fait éruption entre pro et Palestiniens en arme anti Assad en décembre 2012 et la plupart des habitants a fui. Les plus pauvres, environ 18 000 personnes sont restées sur place, selon les estimations des Nations Unies, avec des dizaines de milliers de syriens déplacés des zones tenues par les résistants reprises par le régime.
Les factions Pro-Assad palestiniennes ont installé des points de contrôles autour de Yarmouk et progressivement serré en blocus la zone. En septembre, elles ont empêché les habitants de partir, ou la nourriture d’entrer.
Cela signifiait que les habitants ne pouvaient atteindre l’aide des Nations Unies qui était distribuée hors du camp. Les Nations Unies ont arrêté les opérations à l’intérieur de Yarmouk en décembre, à cause des combats.
Après des mois, les plus pauvres de Yarmouk se sont trouvé sans nourriture, selon les habitants et les Nations Unies.
Les familles dissolvent maintenant les épices dans l’eau et nourrissent leurs enfants avec comme des soupes. Quelques unes ont trouvé des aliments pour animaux, mais les habitants souffrent d’empoisonnement après les avoir ingérés.
Une femme désespérée de nourrir ses enfants a fouillé un champs entouré par des snipers syriens pour fouiller et trouver de la mauve, une herbe verte. Elle a été visée à la jambe et à la main, a t elle dit dans une vidéo tournée par des activistes.
Allongée sur un lit, la main en sang de la femme tremblait alors qu’elle pleurait, racontant comment ses enfants imploraient pour de la nourriture. Elle s’est ruée sur le champ mais a entendu le coup de feu et est tombée au sol, ensanglantée et blessée. « Pour quelques mauves, » elle pleura, » pour nous sauver de la mort ».
Les vidés semblent véritables et cohérentes avec le reportage AP sur Yarmouk.
A l’intérieur du camp, la misère côtoie la peur et la défiance. Les civils se réfugient chez eux au crépuscule, quand les hommes en armes parcourent les rues.
Plus tôt cette semaine, des voleurs ont battu un habitant âgé, qui plus tard est mort à l’hôpital, Alhamzawi répondait à l’AP au téléphone. Ils ont volé son argent, et sa nourriture. » C’est le chaos » a t il dit.
Des commerçants donnent des pots de vin aux hommes armés pour fouiller pour la nourriture, mais la vendent à des prix exorbitants. Un kilo de riz coûte 50 $- environ la moitié d’un salaire mensuel, disent les habitants.
Malgré les difficultés, les parents continuent à envoyer leurs enfants affamés à l’école, où des professeurs affamés leur enseigne, d’après Umm Hassan.
« Les officiers disent que nous devrions arrêter parce que les enfants sont étourdis et s’évanouissent, mais nous avons refusé », dit elle.
Ces derniers mois, des trêves locales ont partiellement résolu des blocus dans d’autres zones détenues par les résistants, avec des hommes armés acceptant le désarmement en échange d’entrée nourriture pour les habitants.
Le blocus de Yarmouk semble être encore le plus sévère, et le moins négociable. Des mois de négociations pour que les activistes désarment ont échoué, disent les habitants.
Un officier de la faction pro Assad palestinienne imposant le blocus a dit qu’il ne pourrait être levé avant qu’environ 3000 résistants désarment.
 » Les forces du régime ne vont pas lever le siège sur le camps tant que les militants y restent, et les militants ne vont pas partir » a dit l’officier, Husam Arafat.
Pendant ce temps, les palestiniens de West Bank ont mené une campagne pour attirer l’attention sur le siège.
Des manifestants se sont rassemblés en face du bureau du Président Palestinien Mahmoud Abbas à West Bank ville de Ramallah, exigeant qu’il trouve une solution.
« L’histoire vous damnera si vous permettez que la population de Yarmouk meure de faim » disait un panneau.
L’Associated Press Reporters Albert Aji à Damas, Mohammed Daraghmeh à Ramallah, et Lara Jakes et Lori Hinnant à Paris ont participé au reportage.
source : http://www.heraldtribune.com/article/20140113/API/1401130549?p=1&tc=pg#gsc.tab=0
date : 13/01/2014