A Homs, tous les opposants ont été évacués – Hala Kodmani
Lundi matin, un ultime contingent de 2 500 personnes a quitté le dernier quartier rebelle de la ville pour les régions frontalières de la Turquie.
Les derniers habitants du dernier quartier rebelle de Homs ont été déplacés lundi matin vers le nord du pays. La troisième ville syrienne, surnommée «capitale de la révolution» en 2011 a été décrétée «ville vide de toute arme» par les forces du régime de Bachar al-Assad, qui en reprennent le contrôle total. Progressivement, elle s’est vidée de la majorité de sa population d’un million d’habitants.
Les 2 500 personnes du dernier contingent au départ du quartier de Waer s’ajoutent aux quelque 15 000 autres qui les ont précédées depuis deux mois. Une dizaine de convois d’autobus remplis de combattants de l’opposition et de leurs familles ont été successivement déplacés vers les régions frontalières de la Turquie. Une minorité d’habitants a choisi toutefois de rester à Waer, y compris des combattants. Estimés à un millier, ils doivent rendre leurs armes aux forces du régime et seront soumis à la conscription obligatoire.
Dernière défaite symbolique pour les rebelles
L’évacuation du quartier populaire de Waer, contrôlé par l’opposition armée syrienne et assiégé pendant près de deux ans, a fait l’objet d’un accord conclu en mars sous l’égide de la Russie. Une centaine d’hommes de la police militaire russe supervisent d’ailleurs sur le terrain l’application de l’accord, en épaulant les forces du régime pour la reprise du territoire. En décrétant Homs «ville vidée de toute arme», le régime de Damas marque son contrôle sur la totalité d’une zone située au cœur de la «Syrie utile», au carrefour nord-sud et est-ouest du pays.
La perte totale de Homs marque une dernière défaite symbolique pour la rébellion syrienne, évincée d’un bastion après l’autre depuis la reprise d’Alep-Est en décembre. Comme nombre d’accords similaires ces derniers mois, celui pour l’évacuation de Waer permet à Damas de reprendre le contrôle de parties du pays longtemps aux mains de l’opposition, mais qui étaient assiégées par l’armée syrienne et ses alliés russe et iranien.
Appelés «accords de réconciliation» par le gouvernement syrien, les reprises des zones rebelles assiégées aboutissent à chaque fois à une évacuation massive des habitants. Assimilées à un «déplacement forcé de population» par les organisations de défense des droits de l’homme, ces transferts permettent d’éloigner les opposants et leurs familles vers la frontière turco-syrienne.
Source: http://www.liberation.fr/planete/2017/05/22/a-homs-tous-les-opposants-ont-ete-evacues_1571425