Campagne mondiale de solidarité avec les étudiants de l’université d’Alep en Syrie

Article  •  Publié sur Souria Houria le 8 mai 2012

Appel pour observer une minute de silence en hommage aux étudiants des universités syriennes tombés en martyrs.

Quatorze mois après la première étincelle qui a déclenché la révolution syrienne, et les différents types de répression qu’elle a rencontrés – aucunautre régime n’ayant fait usage de tant de sauvagerie à l’égard de son peuple qui réclame la liberté, la démocratie et la fin de décennies de despotisme et de corruption- révolution qui a recouru tous les moyens pacifiques, à un point tel qu’elle a mis dans l’embarras les piliers mêmes du régime et sesmédias, se manifestant d’abord dans la rue avec la spontanéité et l’innocence que cela implique, jusqu’aux lieux de prière, les instituts et les universités dans toutes les villes syriennes, et augmentant de pugnacité face à la répression et à la sauvagerie croissantes du régime.

En dépit de toutes les interventions, le régime n’a eu de cesse d’ignorer les avis contraires à son plan de paix. Ainsi, face aux médiations arabes, régionales voire internationales, face à l’initiative arabe puis l’initiative onusienne ; le régime n’a eu aucune réaction garante d’un arrêt de l’effusion du sang et n’a manifesté aucune prise en considération sérieuse des réclamations légitimes du peuple syrien avec toutes ses composantes, générant de fait, près de 15000 morts, des dizaines de milliers de blessés et d’émigrés hors du pays, femmes, enfants et personnes âgées, sans compterles arrestations indénombrables en raison de l’occultation médiatique, de l’absence des déclarations des autorités judiciaires, et la crainte de certainsde les déclarer.

Les universités syriennes constituaient une des tribunes de la révolution et son moteur, concrétisés par le travail pacifique, pris au plein sens du terme, des étudiants. L’université d’Alep y avait la grande part, en elle et à partir d’elle.

Ce qui s’est passé les 3 et 4 mai constitue un crime commis à l’encontre des étudiants dont les contestations pacifiques ont été violemment réprimées par des coups, des gaz lacrymogènes, et jusqu’à des arrestations, voire des tirs à balles réelles, certains ayant été jetés du haut des immeubles par les appareils de la sécurité et les troupeaux des Chabbiha du régime, générant 7 morts, des dizaines de blessés et plus que 200 détenus dont les domiciles ont été vidés de force et leurs effets jetés dans la rue, tout cela avant l’annonce de l’arrêt des études pour une durée illimitée.

Nous, en notre qualité d’étudiants syriens, nous appelons nos camarades dans tous les instituts et les universités des différents pays du monde, à exprimer leur indignation et ce, en observant, sur les places de leurs universités, une minute de silence en hommage aux âmes de leurs camarades dans les instituts et les universités syriennes ; et pour approuver les réclamations légitimes de ces derniers ; et ce, le jeudi 10 mai 2012 à 12h(midi) à l’occasion de la célébration de la semaine de leur mort.

 

Immortalité pour les martyrs.

Démocratie pour la Syrie et pour tous les peuples qui aspirent au printemps de la dignité.

Vers un monde dépourvu de tyrannie et de répression.