Déclarations officielles de politique étrangère du 18 décembre 2013
1. Point de presse du porte-parole – Participation de M. Laurent Fabius au conseil Affaires étrangères de l’Union européenne – RDC/Attaque contre des civils dans l’Est – Soudan du Sud – Irak/Attentats – Liban – Syrie – Ukraine – Russie – Processus de paix – Corée du Nord (Paris, 17/12/2013)
6 – Syrie
Q – Qu’a-t-il été dit au conseil Affaires étrangères sur la crise syrienne ?
R – Les ministres ont fait le point sur la préparation de la conférence de Genève II, la destruction de l’arsenal chimique syrien et la situation humanitaire.
Q – Laurent Fabius a indiqué avoir des doutes sur la tenue de Genève II.
R – Comme l’a indiqué le ministre des affaires étrangères, «autant la conférence de Genève II est souhaitable, autant elle est très difficile dans les résultats». Notre souhait est que cette réunion se tienne le plus vite possible pour mettre un terme au bain de sang en Syrie. M. Laurent Fabius a ajouté que «nous allons faire en sorte au maximum d’y avoir des résultats». La diplomatie française est mobilisée en ce sens.
Q – Qu’attendez-vous de la réunion de préparation qui se tiendra le 20 décembre autour de l’émissaire international Lakhdar Brahimi ?
R – Le travail diplomatique se poursuit. Nous prendrons bien entendu part à cette réunion qui se tiendra au niveau des directeurs politiques. Il faut avancer dans l’organisation de la conférence de Genève II avec un objectif, fixé dans les conclusions de Genève I et repris par le conseil de sécurité des Nations unies dans une résolution : le transfert des pouvoirs à un organe de transition doté des pleins pouvoirs exécutifs.
Q – Avez-vous moins confiance dans l’opposition syrienne qu’il y a quelques mois ?
R – Nous avons toujours considéré la Coalition nationale syrienne et l’opposition modérée comme l’interlocuteur politique légitime. Elle réunit l’ensemble des communautés et a pris un certain nombre d’engagements : renonciation aux armes chimiques, nécessité de protéger toutes les communautés, respect des droits de l’Homme et des libertés fondamentales.
Q – Ils ont pris quelques coups ces derniers temps…
R – Le ministre des affaires étrangères a rappelé que la situation était difficile : l’opposition modérée doit se battre sur deux fronts avec, d’un côté, le régime de Bachar Al-Assad qui ne veut pas le transfert de ses pouvoirs à un organe de transition et, de l’autre, les djihadistes qui se sont développés.
Q – Les Américains ont annoncé l’arrêt des livraisons d’armes à l’opposition. Et vous ?
R – S’agissant de notre aide, nous avons toujours dit qu’elle était non-létale. L’opposition est aujourd’hui en difficulté. Nous n’allons pas l’abandonner et elle a plus que jamais besoin de notre soutien.
Q – Les Américains cherchent à ouvrir un dialogue avec le Front islamique. Votre approche ?
R – Nous avons un interlocuteur : la Coalition nationale syrienne. Pour nous, c’est elle qui incarne la Syrie de demain. On ne mettra pas fin au bain de sang en dialoguant avec des djihadistes, qui sont en réalité l’autre face du régime de Bachar Al-Assad. Ce régime et les extrémistes poursuivent la même stratégie de terreur.
Q – Y a-t-il des divergences entre les Occidentaux ?
R – Il y a, au sein de la communauté internationale, la même volonté d’aboutir à la fin des violences en Syrie. Avec les États-Unis, nous avons un dialogue très approfondi et permanent pour y parvenir.
Q – Pour clarifier, le Front islamiste fait-il partie des djihadistes ou pas ?
R – Je ne vais pas qualifier les différents groupes. Nous soutenons et privilégions la Coalition nationale syrienne, qui constitue pour nous l’interlocuteur politique légitime.
Q – Donc vous ne discutez qu’avec la Coalition et l’Armée syrienne libre ?
R – Absolument. Ce sont nos interlocuteurs.
source : http://basedoc.diplomatie.gouv.fr/vues/Kiosque/FranceDiplomatie/kiosque.php?type=bafr