En Syrie, 26 personnes ont été abattues dans un stade, les yeux bandés
Les forces syriennes ont abattu 26 personnes les yeux bandés dans un stade, et au moins 2.000 au total, au cours de la répression par Damas des manifestations demandant la fin du régime d’Assad, ont déclaré des sources proches du Conseil de sécurité de l’ONU, qui s’est réuni jeudi soir.
Des responsables de l’ONU ont évoqué devant le Conseil de sécurité les détails de la répression menée en Syrie par le régime du président Bachar al-Assad, selon ces sources, alors que le président américain Barack Obama et ses alliés occidentaux ont appelé dans la journée le dirigeant syrien à partir.
D’après ce compte-rendu, un adolescent de 13 ans a été tué alors qu’il était emprisonné et des bâtiments publics comme des hôpitaux ont été pris pour cible.
Lynn Pascoe, secrétaire général adjoint de l’ONU chargé des affaires politiques, est l’un des responsables qui s’est exprimé devant le Conseil de sécurité.
Ce dernier a déclaré que 120 personnes avaient été tuées en Syrie au cours de la répression depuis que le sujet a été évoqué au Conseil de sécurité, le 10 août, selon les mêmes sources.
Une mission humanitaire à partir de ce week-end
Une mission humanitaire de l’ONU se rendra en Syrie à partir de ce week-end, a aussi annoncé le Bureau de coordination des affaires humanitaires (Ocha), qui cherchait depuis des semaines à accéder au pays.
«Nous avons obtenu la garantie que nous pourrions nous rendre partout où nous le souhaitons», a déclaré à la presse Valerie Amos, qui dirige Ocha.
Un rapport de l’ONU publié jeudi a dressé un catalogue glaçant de brutalités et violences contre la population civile qui pourraient relever de «crimes contre l’humanité», et appelé le Conseil à envisager une saisine de la Cour pénale internationale.
Malgré l’annonce par Bachar al-Assad de la fin des opérations militaires contre les contestataires lors d’une conversation téléphonique avec Ban Ki-moon mercredi, une ONG syrienne a affirmé que les opérations de perquisitions et d’arrestations se poursuivaient jeudi.
Appels au départ d’Assad
Des appels au départ de M. Assad, conjugués à de nouvelles sanctions économiques, ont été lancés quasi-simultanément par Barack Obama, ses alliés français, allemand, britannique, canadien et l’Union européenne.
«C’est tout de même étrange qu’au lieu d’offrir son aide pour appliquer son programme de réformes, Obama et le monde occidental cherchent à attiser la violence en Syrie», a réagi Rim Haddad, directrice des relations extérieures du ministère syrien de l’Information.
C’est la première fois que les Etats-Unis appellent explicitement au départ de M. Assad, dont le régime tente depuis le 15 mars de mater le mouvement de contestation en envoyant son armée et ses chars dans de nombreuses villes.
Dans une déclaration commune, le président français Nicolas Sarkozy, la chancelière allemande Angela Merkel et le Premier ministre britannique David Cameron ont eux aussi demandé à M. Assad de «quitter le pouvoir», se prononçant pour «de nouvelles sanctions fermes» contre son régime.
Une réunion du Conseil des droits de l’homme de l’ONU se tiendra lundi lors d’une session spéciale dédiée à la Syrie, à la demande de 24 des 47 pays du Conseil, dont quatre pays arabes (Jordanie, Koweït, Qatar et Arabie Saoudite).
L’attitude du pouvoir syrien sera mise à l’épreuve vendredi. Les militants pro-démocratie ont appelé, comme chaque semaine depuis le début de la contestation, à de grandes manifestations dans les villes du pays.