France Diplomatie : Déclarations officielles de politique étrangère du 03 mars 2017

Article  •  Publié sur Souria Houria le 4 mars 2017

6 – Syrie

Q – Avez-vous une réaction au tout dernier veto russe à l’ONU sur les armes chimiques ?

R – Je vous renvoie à la déclaration de Jean-Marc Ayrault à ce sujet :

«Avec les États-Unis et le Royaume-Uni, la France a présenté au conseil de sécurité des Nations unies un projet de résolution visant à sanctionner les auteurs des attaques chimiques que le mécanisme conjoint d’enquête et d’attribution (JIM) a confirmées en Syrie. La Russie a décidé d’opposer son veto à ce texte. Il s’agit d’une lourde responsabilité vis-à-vis du peuple syrien et du reste de l’humanité.

En adoptant la convention sur l’interdiction des armes chimiques (CIAC), la communauté internationale a voulu bannir à jamais la mise au point, la fabrication, le stockage et l’emploi de telles armes de destruction massive. Ce régime de non-prolifération doit à tout prix être préservé. Il s’agit d’un enjeu essentiel pour la paix et la sécurité internationales.

En Syrie, l’utilisation d’armes chimiques par le régime et par Daech, y compris contre les populations civiles, est intolérable. Il est crucial de ne pas laisser impunis les crimes de ceux qui choisissent d’utiliser de telles armes. C’est la raison pour laquelle la France a pris l’initiative, avec ses partenaires, de ce projet de résolution. Elle regrette vivement que le conseil de sécurité n’ait pas été en mesure de s’unir pour tirer les conséquences de tels actes.

La France ne se résignera pas aux exactions qui continuent à s’abattre sur le peuple syrien. Elle poursuivra ses efforts, avec ses partenaires, pour lutter contre l’impunité et le recours aux armes chimiques. Elle souhaite que les Nations unies et l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques restent pleinement mobilisées dans cette perspective.»

Q – Est-ce que vous avez un commentaire sur ce qui se passe à Genève par rapport aux négociations qui traînent depuis des jours, sans issue jusqu’à aujourd’hui ?

R – L’actuelle session de négociations inter-syriennes sous l’égide des Nations unies devrait s’achever d’ici la fin de la semaine. Elle a permis à l’envoyé spécial du SGNU d’engager un dialogue avec les deux parties en vue d’une transition politique, conforme à la résolution 2254 du conseil de sécurité. Nous réitérons à nouveau notre plein soutien au processus de Genève et à M. Staffan de Mistura.

L’opposition réunie au sein de la délégation du Haut comité des négociations fait preuve d’une attitude constructive. Elle a formé une délégation représentative et inclusive, et s’est engagée de bonne foi dans les discussions. Il faut que le régime en fasse de même et accepte enfin de négocier sérieusement.

Pour garantir la poursuite de négociations crédibles dans les semaines à venir, il faut que la cessation des hostilités soit respectée et l’accès humanitaire garanti. Nous appelons le régime à cesser ses violations répétées de la trêve et à garantir dans les faits l’acheminement sans délai de l’aide humanitaire de façon sûre, immédiate et sans entrave aux populations dans le besoin. Nous appelons ses soutiens à faire pression en ce sens.

Il n’y aura pas de solution militaire au conflit. Seule une solution politique permettra une paix durable pour la Syrie. La feuille de route des négociations, agréée collectivem