« Je ne suis pas minoritaire mais Syrien… » – par Ignace Leverrier
Des militants de l’organisation Jeune Révolutionnaire Syrien, qui réunit des représentants de toutes les régions et de toutes les religions en Syrie, ont procédé, jeudi 18 octobre au matin, à la distribution de « tracts de la liberté » dans le secteur de Bab Touma, à Damas. Ils n’ont pas été dissuadés par la présence sur les lieux de comités de chabbiha. Leurs papiers incitaient les hésitants à rejoindre le mouvement révolutionnaire, à contribuer au renversement du régime et à l’unité de la population syrienne.
Leurs papiers se lisent ainsi :
« Nous sommes les descendants de Fares al-Khoury, de Sultan Pacha al-Atrach, du cheykh Saleh al-Ali et d’Ibrahim Hanano. Nous ne sommes pas les produits du Mouvement Rectificatif ».
« A ceux qui hésitent à rejoindre le mouvement révolutionnaire nous disons : personne ne peut prétendre être totalement juste et libre. Mais la révolution a définitivement conduit à plus de libertés et de droits que le régime n’en a détruits ».
« Comment pourrais-je abandonner la révolution pour m’occuper de mon avenir ? Où serait cet avenir sans une patrie libre ? » (Basel Chahadeh, informaticien et cinéaste, mort en martyr en 2012)
« Pour rester unis, nous devons supprimer les divisions. Nous devons faire chuter le régime ».
« C’est pour TA liberté avant la NÔTRE que nous voulons renverser le régime ».
« Les dictateurs sont comme les records : un jour vient où fatalement ils tombent » (Mohammed al-Maghout, poète syrien décédé en 2006)
« Je suis Syrien. Je ne suis pas minoritaire. Et ce que je revendique, c’est la liberté ».
Le même rassemblement avait déjà procédé, quelques jours plus tôt, dans la nuit du 13 au 14 octobre, à une opération identique dans le quartier kurde de Rukneddin, à Damas.
Le mouvement Jeune Révolutionnaire Syrien a été lancé au début du mois de mai 2012 pour être un ferment d’unité et contribuer à la réalisation d’un avenir plus radieux pour les générations futures.
Il revendique le droit de tous à la citoyenneté. Il réclame une complète séparation des pouvoirs législatif, exécutif et judiciaire, et la mise en place d’un Etat laïc dont nul ne soit exclu. Il appuie la récupération par la Syrie du Golan occupé et la reconnaissance des droits des Palestiniens. Il veut que la loi garantisse la liberté et la dignité de tous et de chacun, qu’elle assure la liberté de presse et d’information, qu’elle favorise l’initiative et qu’elle permette un développement économique du pays qui profite aux Syriens dans tous les domaines, à commencer par ceux de l’enseignement et de la santé.
Pour Jeune Révolutionnaire Syrie, la Syrie appartient à tous et elle est leur commune patrie.
source : http://syrie.blog.lemonde.fr/2012/10/18/je-ne-suis-pas-minoritaire-mais-syrien/