La conférence de Paris va aider l’Irak «par tous les moyens nécessaires»
«Il n’y a pas de temps à perdre»
Lors de cette réunion au Quai d’Orsay à Pariset qui aura duré près de 3 heures, les participants (27 pays arabes et occidentaux, trois organisations internationales), ont répété que Daesh (acronyme arabe de l’EI) était «une menace non seulement pour l’Irak mais aussi pour toute la communauté internationale».
Les participants «se sont engagés à soutenir, par les moyens nécessaires le nouveaugouvernement irakien dans sa lutte contre Daesh, y compris par une aide militaire appropriée» a déclaré Laurent Fabius à la fin de la rencontre, insistant la détermination à «faire reculer et disparaître» les «égorgeurs de Daesh». Un mouvement d’une «dangerosité extrême», qui n’est «ni un Etat, ni représentatif de l’Etat» a-t-il martelé.
«Il n’y a pas de temps à perdre», avait exhorté en préambule François Hollande, tandis que le président irakien Fouad Massoum, a pour sa part a appelé à «une intervention aérienne» rapide pour freiner l’avancée des de l’Etat islamique. «Si cette intervention et ce soutien à l’Irak tardent, peut-être que Daesh (EI) va occuper d’autres territoires.»
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Mais pas de mesures concrètes
Si les Etats-Unis interviennent déjà militairement en Irak depuis le 8 août, et que la France, qui arme déjà les combattants kurdes irakiens a annoncé être prête à participer à des frappes aériennes, les participants à cette conférence internationale n’ont pas annoncé de mesure concrète pour contrer l’EI. Laurent Fabius a juste dit qu’il fallait «tarir le financement de Daesh».
«Une conférence, c’est comme une grand-messe, un moment nécessaire de rassemblement et d’écoute, le but était de se mettre d’accord sur un message politique fort à destination du nouveau gouvernement irakien, de se mettre en ordre de combat» a commenté une source diplomatique française.
Plus tôt ce matin, invité de RTL ce matin, le ministre des Affaires étrangères avait rappelé qu’il n’était toutefois «pas question que des troupes soient envoyées au sol». Interrogé sur le risque terroriste avancé ce lundi dans les colonnes du Parisien par le directeur de l’Unité de coordination de la lutte antiterroriste Loïc Garnier, il avait répondu en langage de diplomate : «Nous prenons toutes les précautions mais il n’y a pas de protection à 100%. Il ne faut pas croire que parce que nous n’agirions pas, il n’y aurait pas de risque».
VIDEO. Fabius : il faut «tarir le financement de Daesh»
Irak: il faut « tarir le financement de Daesh… par afp
Plus de 40 pays prêts à s’engager, mais pas l’Iran
Selon les Etats-Unis, plus de 40 pays sont prêts à participer, d’une manière ou d’une autre, à la coalition contre l’Etat islamique. Sauf l’Iran, acteur régional majeur, qui a d’emblée rejetée la demande de coopération américaine. Grand absent de cette conférence internationale, l’Iran est effet opposé à une offensive en Syrie alors que le projet des Etats-Unis est d’y étendre leurs frappes aériennes contre les jihadistes.
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Les frappes en Syrie, où l’EI a établi sa base arrière, restent à l’heure actuelle «hypothétiques», a toutefois jugé une source diplomatique française. La stratégie officielle de Paris étant de renforcer l’opposition «modérée» combattant à la fois les jihadistes et le régime de Bachar al-Assad.
Après la décapitation du travailleur humanitaire David Haines, le président américain Barack Obama a réaffirmé sa volonté de travailler avec «une large coalition de nations» pour «anéantir la menace» que constitue l’EI. La décapitation de ce Britannique de 44 ans est la troisième d’un Occidental en un mois, après celle de deux journalistes américains également enlevés en Syrie, James Foley et Steven Sotloff.
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