La petite Malaak,raconte la douleur de tous les Syriens… La politique dans le langage des enfants !!!

Article  •  Publié sur Souria Houria le 27 janvier 2014

La petite Malaak, du village Al-Zara dans la province de Homs, raconte la douleur de tous les Syriens… La politique dans le langage des enfants !!!

Malaak : moi aussi je veux parler.

L’instituteur : Que veux-tu dire ? Lève-toi.

Malaak : monsieur… monsieur… l’oncle de maman est sorti un matin. Il conduisait sa voiture. Un autre homme, un fonctionnaire, l’accompagnait… puis… puis… les shabbiha les ont vus et les ont arrêtés… Ils les ont torturés durant trois jours…d’abord, ils leur ont coupé les doigts… puis… puis… ils ont marqué leurs corps avec… et puis… et puis… ils les ont attachés par là (elle indique son cou)… puis…puis… ils les ont tués en les frappant avec une machette… il a 4 enfants et une femme… les shabbiha voulaient leur prendre de l’argent…

L’instituteur : que souhaites-tu dire à celui qui les a tués ?

Malaak (en sanglots) : qu’ils subissent ce qu’ils leur ont fait subir….

Une voix off : Malaak est un exemple des enfants qui voient leur enfance assassinée, leur innocence tuée et leurs rêves détruits… aujourd’hui, loin d’être occupés par leurs jouets, ils sont emportés par le tourbillon de la politique.

Malaak : ce que je veux, c’est que nous puissions dire « nous ne voulons pas de celui-là » sans qu’ils nous tuent, sans qu’ils nous exécutent et sans qu’ils nous jettent en prison… nous avons le droit de faire entendre notre voix en Syrie… nous ne voulons pas qu’ils nous gouvernent comme ils veulent, sous le prétexte de la constitution ou de je ne sais quoi… je ne sais pas… d’autant que contrairement à ce qu’il croit en pensant qu’il agit en cachette ou qu’il se dissimule, tout se passe sous nos yeux… nous sommes au courant de tout…

L’instituteur : que veux-tu dire par là ? je te sens très en colère. pourquoi ?

Malaak : parce qu’ils nous frappent bien que nous n’ayons rien fait… nous vivons sous « qalhet Al-Hosn » (le Crac des Chevaliers), à Al-Zara ; et là, ils nous frappent en prétextant que nous ravitaillons les autres…

Une voix off : ce qui rend cette enfant si malheureuse, c’est de se trouver loin de son école et de voir son avenir se détruire en Syrie :

Malaak : moi… moi… en fait, moi, j’aime apprendre à l’école…

La voix off : et tu ne peux pas apprendre à cause de la guerre ?

Malaak : oui… je suis une bonne élève ; et à l’école, je suis très appréciée… mais eux, ils nous l’interdisent…

Avant, nous savions ce qu’était un pétard… mais maintenant, nous connaissons tout : les balles… les roquettes… les kalach… Malaak se tait.

Traduit par Léa pour Souria Houria