La révolte en Syrie déchaîne les violences au nord du Liban – Par LeFigaro.fr
13 Mai 2012
Des militaires déployés dans le quartier de Bab al-Tabene, à Tripoli.Crédits photo : STRINGER/REUTERS
Des affrontements entre fidèles et opposants au président syrien Bachar el-Assad ont fait au moins trois morts à Tripoli, la grande ville du nord du Liban.
En fin d’après-midi dimanche, le premier ministre Najib Mikati a rencontré des responsables politiques, des services de sécurité et religieux pour tenter de calmer la situation. Il a été convenu de déployer l’armée dans tous les quartiers touchés.
Depuis le début du soulèvement contre Bachar el-Assad, la révolte déborde à Tripoli, la grande ville du nord du Liban, située à une petite centaine de kilomètres de Homs, épicentre de la contestation en Syrie. En février, des affrontements avaient déjà fait trois morts et une vingtaine de blessés en moins d’une semaine. Les heurts étaient déjà concentrés entre le quartier à majorité sunnite de Bab al-Tabene, où se sont réfugiés des opposants syriens, et celui de Djebel Mohsen, où se concentrent les alaouites sympathisants du régime voisin.
Des drapeaux de l’indépendance syrienne
Ces deux quartiers limitrophes, où les accrochages étaient déjà fréquents depuis l’occupation syrienne, illustrent les divisions d’un Liban entre l’opposition soutenue par Washington et hostile au régime syrien, et le camp du Hezbollah qui domine le gouvernement et qui est appuyé par Damas et Téhéran. Les autorités syriennes ont à plusieurs reprises affirmé que des armes et des combattants passaient clandestinement depuis le Liban pour venir en aide aux rebelles, après 14 mois de révolte réprimée dans le sang.
Samedi, une centaine de jeunes islamistes avaient dressé un camp à l’entrée sud de Tripoli et planté des drapeaux noirs sur lesquels était écrite la profession de foi musulmane, ainsi que des drapeaux de l’indépendance syrienne. Ils s’étaient rassemblés pour réclamer la libération de Chadi al-Mawlawi, 27 ans, arrêté selon les autorités pour «lien avec une organisation terroriste». Des tirs ont ensuite éclaté lorsque ces jeunes, également sympathisants de la révolte syrienne, ont tenté de s’approcher d’un bureau du Parti social nationaliste syrien (PSNS), une formation libanaise pro-Assad.
(avec AFP et Reuters)