L’arrestation de l’artiste syrien, en arts plastiques Youssef ABDELKÉ

Article  •  Publié sur Souria Houria le 21 juillet 2013

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L’arrestation de l’artiste syrien, en arts plastiques
Youssef ABDELKÉ

Arrêtez la politique de « la disparition forcée »

Le Centre Syrien pour l’Information et la Liberté d’Expression

Le 19/07/2013

Les Forces du gouvernement syrien ont procédé le jeudi 18/07/2013, à l’arrestation de l’artiste syrien en arts plastiques (Youssef ABDELKE, né en 1951 à EL-QAMICHLI), à un point de contrôle situé à l’entrée de la ville côtière de TARTOUS, et tenu par des éléments de la branche de la sécurité politique ; ainsi que Adnane DEBESS et Tawfiq OMRAN. Jusqu’à ce jour, aucune information portant sur les raisons de leur arrestation, n’est parvenue.

Sachant que ABDELKE avait déjà été arrêté à la fin des années soixante-dix (Mai 1978 – Février 1980) sous le régime de l’ancien président Hafez AL-ASSAD et ce, avec comme toile de fond, son appartenance à la « Ligue de l’Action Communiste ». Après sa libération, ABDELKE quitte la Syrie au début des années quatre-vingt pour se rendre en France où il réside en tant qu’immigré, près d’un quart de siècle ; puis, il rentre en Syrie en 2005.

ABDELKE obtient un diplôme de l’Académie des Beaux Arts de Damas en 1976 ; et un diplôme de sculpture, de la Grande Ecole Nationale des Beaux Arts de Paris, en 1986 ; puis, un Doctorat de l’Université Paris VIII, en 1989.
Youssef ABDELKE est considéré parmi les artistes sculpteurs les plus réputés dans le monde arabe.

Youssef ABDELKE fait partie des premiers artistes syriens qui ont manifesté leur solidarité avec la « mobilité révolutionnaire » en Syrie, insistant sur l’importance de garder cette « mobilité » pacifique, et de refuser la militarisation.

Nous, dans le « Centre Syrien pour l’Information et la Liberté d’Expression », réclamons aux autorités compétentes, de dévoiler immédiatement le sort de l’artiste ABDELKE et de celui de ses deux camarades ; et leur faisons porter la responsabilité de leur sécurité corporelle.

De même, nous appelons le gouvernement syrien, à cesser la pratique de la politique de « la disparition forcée » comme un moyen pour terroriser et punir des activistes pacifistes, des intellectuels, des défenseurs de la liberté d’opinion et toute personne qui tente de pratiquer son droit constitutionnel de liberté d’opinion et de liberté d’expression. D’autant que la politique de « la disparition forcée » a touché nombre d’activistes pacifistes, d’intellectuels et de juristes en Syrie pendant la période précédente notamment l’année dernière. Parmi les cas les plus significatifs, notons celui de l’avocat des Droits de l’Homme (Khalil MAATOUK – 53 ans) qui faisait partie des avocats parmi les plus imminents qui ont travaillé pour défendre les détenus pour la liberté d’expression et les détenus politiques et ce, depuis les procès des années quatre-vingt-dix jusqu’à la révolution syrienne. Il a été arrêté le 2/10/2012, bien qu’il soit dans un état de santé fébrile, vu que ses deux poumons sont atteints à 60% ; en conséquence, il a besoin d’être médicalement suivi de près et d’une manière permanente. Notons également le cas de la disparition de l’activiste politique, le Docteur (Abdelaziz EL-KHAYER, né en 1951 à AL-QUERDAHA) ; il occupait la fonction de membre au Secrétariat Général dans « L’Organisme National de Coordination des Forces du Changement Démocratique en Syrie ». En date du 21/09/2012, il a été procédé à l’enlèvement d’EL-KHAYER ainsi que de ses deux camarades dans l’Organisme de Coordination à savoir, Maher TAHAN et Iyas AYYACH, alors qu’ils quittaient l’aéroport international de Damas. Aucune information relative à tous les disparus, n’est parvenue à ce jour.