Le président de la Coalition syrienne exprime son inquiétude quant au manque de clarté de la stratégie américaine [en Syrie] – Interview de M. Hâdî al-Bahra par Râghida Darghâm – traduction de l’arabe par Marcel Charbonnier

Article  •  Publié sur Souria Houria le 5 octobre 2014

New York. Le président de la Coalition nationale syrienne (opposition), M. Hâdî al-Bahra, a demandé à l’alliance internationale et arabe d’assurer une couverture aérienne aux forces de l’Armée Syrienne Libre (ALS) dans les régions d’où l’organisation de l’Etat Islamique (Dâ‘esh) serait contrainte de se retirer afin que les forces de l’ALS ne soient pas exposées aux bombardements aériens des forces du [toujours] président syrien Bachar al-Assad. Il a insisté sur la nécessité de « libérer à nouveau les régions passées sous la coupe de Dâ‘esh afin que la Coalition nationale syrienne puisse remplir les vides créés par le retrait de celle-ci ».

Au cours d’une interview accordée à Al-Hayat, à New York,, M. Al-Bahra a exprimé son inquiétude devant le manque de clarté de la vision politique des Etats-Unis et de la coalition internationale en ce qui concerne la prochaine étape, critiquant dans le même temps le fait que les forces de l’opposition syrienne n’aient pas été suffisamment soutenues militairement pour être à même d’affronter concomitamment Dâ‘esh et l’armée d’Al-Assad. Il a notamment déclaré que la Turquie va sans doute participer aux frappes aériennes que les forces alliées ont d’ores et déjà mises en œuvre en Syrie. Il a par ailleurs considéré que la Russie est susceptible de cesser de soutenir Assad dans le cas où l’équilibre militaire changerait sur le terrain. Voici le texte intégral de cette interview.

Tout le monde vous fait confiance, sur le terrain, au sein de la coalition internationale de lutte contre Dâ‘esh. Vous êtes en quelque sorte devenus des fantassins pour cette alliance qui s’engage à procéder à des frappes aériennes en Syrie. Etes-vous satisfait du degré de soutien que vous recevez de la part de l’alliance internationale, à commencer par celui des Etats-Unis ?

Bien entendu, si nous parlons des niveaux de soutien actuels, nous n’en sommes aucunement satisfaits : en effet, le niveau actuel de cette aide ne correspond en rien à l’ampleur des tâches qui incombent à l’ALS et à la Coalition nationale syrienne en termes d’offre des services fondamentaux dont le peuple syrien a impérieusement besoin. En ce qui concerne l’ALS, celle-ci menait depuis le début de l’année 2014 de front deux batailles : une contre Dâ‘esh et l’autre contre le régime Assad, avec un niveau d’aides ne correspondant nullement à l’ampleur du fardeau qui lui était ainsi imposé. Mais malgré cela, l’ALS a réalisé une progression indéniable dans le nord de la Syrie, en particulier dans la région d’Idlib (au nord-ouest du pays) et elle a expulsé Dâ‘esh de la localité de Ma‘arat al-Nu’mân et de nombreuses autres localités, de même qu’elle a l’a expulsée de nombreuses localités du département d’Alep (dans le nord de la Syrie). De plus, depuis deux mois, nous avons planifié l’expulsion de Dâ‘esh de la Ghouta orientale (oasis de Damas). C’est en raison de ce manque de soutien que la situation s’est dégradée et que l’organisation (Dâ‘esh) a pu s’étendre au point de devenir une menace tant pour la région que pour le monde entier. Bien entendu, si l’ALS avait été soutenue comme il l’aurait fallu depuis le début, nous n’en serions pas arrivés à la situation dans laquelle nous nous trouvons aujourd’hui.

 

Vous parlez donc de succès à propos de l’ALS ?

Comme je l’ai indiqué, au sein de la Coalition, nous avons dès le début proclamé notre position politique en ce qui concerne Dâ‘esh, dès septembre 2013, et nous avons lancé des avertissements répétés à la communauté internationale autour de la nécessité de trouver une solution, répétant que le principal problème était la prolongation indéfinie du régime Assad, celui-ci misant principalement sur un certain nombre d’organisations extrémistes en Syrie afin de placer le monde entier devant des choix lui conférant (du moins est-ce ce qu’il pense) un rôle qu’il serait susceptible de jouer à l’avenir.

 

Aujourd’hui, une alliance internationale s’est formée contre Dâ‘esh et ses semblables. Par conséquent, pensez-vous que cela risque de contribuer au maintien du régime à Damas, ou bien considérez-vous que cette alliance entraînera nécessairement la défaite de Dâ‘esh ? Quelle est votre vision du lendemain de cette éventuelle défaite ?

En ce qui concerne les réactions actuelles de la communauté internationale, nous avons fait part de notre position à tous et nous avons explicité notre position selon laquelle, pour en finir avec le terrorisme et l’extrémisme, il est indispensable d’agir au moyen d’un programme cohérent et complet – et pas seulement en procédant à des opérations armées isolées. Il faut surtout s’attaquer aux causes de ces deux phénomènes.

 

Qu’en est-il de vos rencontres à New York ?

L’éclaircissement de notre position était très important pour les Etats-Unis, la France, la Grande-Bretagne et tous les pays qui nous soutiennent. Nous avons insisté sur la nécessité de se doter de programmes multiples afin de prendre ce problème à bras-le-corps. Nous avons répété qu’il serait impossible d’éradiquer le terrorisme si nous ne solutionnions pas le problème principal qu’est la perpétuation du régime tyrannique en Syrie. Nous avons reçu des assurances claires de la part de l’administration américaine en ce qui concerne la nécessité de sa coordination avec les instances dirigeantes politiques comme militaires de l’opposition syrienne et le fait que ces instances joueront un rôle fondamental dans ces programmes d’action. De même, des pays comme la France, la Grande-Bretagne, la Turquie et les autres pays qui nous soutiennent, notamment l’Arabie saoudite et le Qatar, ont maintenant une bonne compréhension de notre position. Tous ces pays partagent avec nous une même vision des choses selon laquelle nous ne pourrons rien réaliser si nous ne nous dotons pas de ces programmes d’action complémentaires et complets, ainsi que d’une coordination dans tous les domaines.

 

Qu’entendez-vous par « programmes d’action complets » ?

Des programmes complets, cela signifie que nous devons avoir la capacité de proposer une vision politique globale. En fin de compte, au bout du chemin, nous devons être en capacité d’exercer une pression allant dans le sens d’une solution politique qui restitue au peuple syrien ses droits fondamentaux légitimes. Mais, au premier chef, il faut libérer à nouveau les régions aujourd’hui tombées aux mains de Dâ‘esh, remplir le vide dans ces régions via la remise en fonctionnement des institutions de l’Etat et des services sociaux et économiques de manière coordonnée, et créer une force armée disciplinée obéissant aux ordres du commandement national de l’Armée Libre Syrienne.

 

Vous vous êtes rendu à plusieurs reprises à Washington, où vous avez rencontré à plusieurs reprises les responsables américains. La nécessité que l’Armée Libre Syrienne reprenne le contrôle des territoires tombés sous la coupe de Dâ‘esh fait-elle également partie de la conception américaine ?

Les Américains partagent notre point de vue en ce qui concerne la nécessité d’œuvrer à la mise en place d’un cadre politique en mettant à profit la situation actuelle pour créer ce cadre politique permettant de restituer ses droits au peuple syrien. Mais est-on en présence d’une vision claire (chez les Américains, ndt) ? Non. Il n’y a pas actuellement de vision claire, mais tous sont unanimes sur le fait qu’il existe aujourd’hui une opportunité d’exercer une pression sur le régime actuel pas de nombreux moyens, aux fins d’avancer vers des négociations sérieuses susceptibles d’aboutir à une dévolution complète du pouvoir au peuple syrien.

 

Un retour au processus de Genève ? Cela est-il possible, aujourd’hui, dans le cadre d’un Genève 3 ou d’une reprise du processus déjà engagé à Genève ? Ou bien y a-t-il aujourd’hui une proposition différente en raison des développements sur le terrain qui focalisent tous les regards sur Dâ‘esh avant toute chose, même si la bataille pour en venir à bout doit prendre trois ou quatre ans (voire plus, comme le disent les Américains) ?

Il y a plusieurs processus incontournables. L’un d’entre eux est assurément la dimension militaire visant à renforcer l’Armée Libre Syrienne, à élargir son déploiement et à renforcer les capacités administratives et institutionnelles de la Coalition Nationale Syrienne pour gérer les régions libérées et pour que les principales forces internationales, notamment celles des pays membres permanents du Conseil de Sécurité de l’Onu, puissent exercer une sérieuse pression politique sur le régime (Assad).

 

Qui exercera cette pression ? Vous tentez de le faire, mais vos partenaires internationaux ne vont pas jusqu’au bout. Qui exercera des pressions ? La Russie reste entichée de sa position consistant à soutenir Assad. De notre point de vue, ce régime dispose d’une légitimité internationale. Nous pensons, de même, que l’Iran est une puissance régionale et mondiale. Aucun recul n’a été constaté dans le soutien au régime Assad. Selon certains observateurs, nous assistons aujourd’hui à un renforcement du régime de Damas en raison du dévoilement de la sauvagerie de Dâ‘esh et du fait que cette organisation s’en prend à lui. Qu’en pensez-vous ?

Je commencerai par répondre au dernier aspect de votre question multiple. Ceux qui répandent cette version des faits n’ont manifestement pas lu l’histoire de l’expansion de l’organisation terroriste Dâ‘esh en Syrie. Dâ‘esh n’était absolument pas une force qui combattait le régime syrien. C’était au contraire une force qui combattait l’Armée Libre Syrienne et qui occupait les régions que celle-ci venait de libérer. Par conséquent, le régime syrien tirait profit de l’action de cette organisation, il se servait de Dâ‘esh. Je pense pouvoir dire que Dâ‘esh était un instrument dont le régime se servait pour marquer des points et susciter des divisions servant ses intérêts. Comme je l’ai également déjà indiqué, nous avons commencé notre combat contre Dâ‘esh seuls, sans aucune aide de quiconque. Par conséquent, toute aide qui nous serait apportée sur l’un des deux fronts sur lesquels nous devons combattre en même temps (le front de Dâ‘esh et celui du régime syrien, ndt) ne pourrait que renforcer notre position sur l’autre.

 

Qu’est-ce qui pourrait susciter les craintes de la Russie en Syrie ? Qu’est-ce qui pourrait être de nature à modifier ses intérêts dans ce pays ?

La Russie a certes des intérêts particuliers en Syrie. Ces intérêts sont une composante du régime syrien. La Russie soutient-elle le régime par amour pour celui-ci ou bien le soutient-elle parce qu’elle a une analyse logique et parce qu’elle voit que ce régime lui apporte quelque chose et que, tout au moins à ses yeux, il doit continuer à exister ? Par conséquent, c’est là où est le problème. Premièrement, lorsque ce régime s’affaiblit militairement, les probabilités qu’il puisse être un élément apportant une garantie à quoi que ce soit s’affaiblissent elles aussi aux yeux de la Russie. Si l’équilibre politique et si les fardeaux politiques changent au point de rendre la conservation de ce régime trop coûteuse pour la Russie et que ce coût excède les avantages qu’elle en retire, la Russie modifiera sa position en ce qui concerne le régime syrien.

 

Et… l’Iran ?

Il existe des réalités sur le terrain. Celles-ci nous enseignent qu’il se déroule actuellement des combats en Syrie auxquels participe le Hezbollah, des milices confessionnelles (chiites, ndt) irakiennes, des conseillers militaires iraniens et même des milices confessionnelles (chiites, ndt) iraniennes. En effet, il y a en Syrie des combattants iraniens. Nous, les Syriens, en tant que peuple, nous nous défendons contre ces pays. Oui, toute puissance participant à cette bataille fait l’objet, de notre part, d’une guerre d’attrition. Mais en ce qui nous concerne, nous, les Syriens, notre combat a pour but le recouvrement de nos droits humains et de nos droits constitutionnels, qui nous ont été confisqués. C’est pour nous un combat décisif, alors que pour ces puissances, il s’agit simplement d’une guerre d’agression sur une terre qui n’est pas la leur, d’une guerre s’assimilant à une occupation étrangère. Cela signifie que la présence de ces forces étrangères à l’intérieur de la Syrie équivaut à une occupation étrangère : l’Etat syrien est désormais soumis à l’occupation militaire de ces milices.

 

Qu’en est-il des partenaires arabes au sein de l’alliance ? Sont-ils dans une position qui leur permette, maintenant qu’ils font partie intégrante de celle-ci, d’apporter à la Syrie davantage d’aide qu’auparavant ?

Les partenaires arabes participent à l’alliance avec la même vision et les mêmes exigences (que les autres pays qui en sont membres, ndt), à savoir permettre aux unités de l’Armée Libre Syrienne et à ses bataillons d’agir efficacement en leur fournissant des armes qui leur permettent de défendre les populations civiles à l’intérieur de la Syrie et de se défendre eux-mêmes – notamment des armes de défense antiaérienne qu’ils puissent utiliser contre les barils d’une TNT et de shrapnells qui continuent à être utilisés encore aujourd’hui par Assad contre le peuple syrien. Ces bombardements monstrueux constituent une honte pour l’humanité dans son ensemble, qui a permis à l’aviation syrienne, à l’aviation de guerre du régime syrien, de bombarder des civils au moyen de barils d’une tonne de TNT sans que personne ne s’en prenne à ses avions et sans que l’on ait donné à l’Armée Libre Syrienne les moyens de défense anti-aérienne qui auraient pu empêcher ces bombardements.

 

L’alliance s’en prendra-t-elle désormais à l’aviation syrienne lorsque celle-ci bombardera (les localités syriennes) avec ses barils de TNT ? Ce nouveau développement se produira-t-il ?

Pour l’instant, au vu de ce que les pays membres de l’alliance font, ce point n’est pas encore clair et il continue à être discuté, de même qu’est discuté le point de savoir quelles seront les forces armées qui réaliseront une avancée sur le terrain. Ces forces seront-elles laissées à découvert, exposées aux bombardements de l’aviation du régime syrien ? La nouvelle alliance internationale va-t-elle laisser ces forces armées sur le terrain à découvert, faisant d’elles des cibles désignées pour l’aviation de guerre du régime Assad ? La communauté internationale et en particulier les pays participant à l’alliance doivent apporter des réponses précises sur ce point. Ils se doivent en effet, dès lors qu’une composante quelconque de leurs forces armées est présente sur le terrain, d’assurer à celle-ci une protection aérienne totale.

 

Les propos selon lesquels des forces arabes vous soutiendraient sur le terrain une fois que vous auriez reconquis sur Dâ‘esh des régions (que vous aviez libérées) de la manière que vous avez indiquée sont-ils sérieux ?

Il n’y a eu aucune discussion au sujet de la pénétration de forces terrestres arabes ou étrangères à l’intérieur du territoire syrien et nous ne le demandons d’ailleurs pas. Que les choses soient claires : nous sommes Syriens. C’est notre pays. Nous le défendrons et nous sommes capables de faire face et de payer le prix. Ce que nous voulons obtenir du reste du monde, ce sont deux choses : un soutien logistique et un soutien en équipement et en formation auxquels s’ajoute l’assurance d’une protection aérienne au-dessus des régions libérées (celles que nous tenons aujourd’hui et celles que nous avons perdues au profit de Dâ‘esh et où nous serons à nouveau présents).

 

La Turquie semble faire partie de l’alliance seulement par intermittence, car elle n’annonce pas toujours sa participation à telle ou telle opération. Quelle est aujourd’hui la position réelle de la Turquie, après la constitution de l’alliance internationale ?

En ce qui concerne la position de la Turquie, nous devons être logiques. Au début de la constitution de l’alliance internationale, tandis que la Turquie avait un grand nombre d’otages prisonniers de Dâ‘esh, il était de notre devoir de faire en sorte que nos prises de position ne mettent pas ceux-ci en danger. Mais la Turquie, depuis les débuts de la situation insurrectionnelle en Syrie, a toujours été un pays ami du peuple syrien. La Turquie assume un fardeau considérable du fait de son voisinage avec la Syrie. Elle ouvre ses frontières aux Syriens qui peuvent aller se réfugier chez elle en bénéficiant de facilités administratives et matérielles. La Turquie soigne gratuitement les réfugiés syriens malades et blessés dans ses hôpitaux, elle admet leurs enfants dans ses écoles et ses universités, là encore gratuitement. La Turquie ne peut qu’être une alliée du peuple syrien, et elle ne peut que faire partie également de cette alliance [elle a annoncé officiellement en faire partie le jeudi 2 octobre, ndt]. Ces derniers jours, elle a envoyé plusieurs signes allant en ce sens, vous en avez sans nul doute entendu parler. Il est même possible qu’elle participe aux frappes aériennes.

 

Le Liban (tant l’Etat libanais que son armée et son peuple) supporte lui aussi un fardeau écrasant du fait de la situation en Syrie. Or, l’on y entend des critiques à votre égard depuis que vous avez adressé un message à l’Organisation des nations unies condamnant l’armée libanaise ?

Tout d’abord, permettez-moi de dire qu’en ce qui me concerne personnellement, je suis responsable de la représentation du peuple syrien, de suivre ses problèmes et d’essayer de les régler dans toute la mesure de mes moyens hélas limités. Le message que j’ai adressé au Conseil de sécurité n’était pas une lettre condamnant l’armée libanaise en tant qu’institution. Il s’agissait de manière très claire de dénoncer certaines composantes de l’armée libanaise, et certainement pas l’armée libanaise en bloc. Il faut faire le distinguo entre certains membres de l’armée libanaise et l’institution.

 

Cette missive, à qui l’aviez-vous adressée : au Secrétaire général de l’Onu, ou au Conseil de sécurité ?

Je vais enquêter. En tous les cas, son contenu évoquait certaines composantes de l’armée libanaise, et non l’institution armée libanaise de manière globale. Comme nous le savons, dans toute armée, dans toute institution, il peut parfois y avoir un individu ou un petit groupe d’individus susceptible(s) d’avoir commis des erreurs, et ces erreurs doivent être corrigées. Mon message fait allusion à des erreurs qui ont été commises par des composantes de l’armée libanaise.

 

… par des composantes de l’armée libanaise ? Mais l’armée libanaise est l’armée d’un Etat, ça n’est pas une armée de libération, que je sache ?

Non, bien sûr. Mais ne prenez pas mes propos sur ce ton, je vous prie… Lorsque des soldats américains ont perpétrés de très graves fautes à l’encontre du peuple irakien en Irak même, dans la prison d’Abû Gharîb, qu’a-t-on constaté ? C’est l’ensemble de la communauté internationale qui a condamné ces agissements.

 

Mais aucune lettre de condamnation n’avait alors été envoyée au Conseil de sécurité ?

Pour nous, la communauté internationale a condamné ce que ce petit groupe de soldats américains avaient fait dans la prison d’Abû Gharîb. L’armée américaine elle-même a condamné ces exactions, ceux qui les ont perpétrés ont été jugés et condamnés, ils en ont payé le prix. Par conséquent, il n’y a aucune institution qui ne soit exposée au risque que certains de ses membres aient un comportement fautif, et des comptes doivent être demandés à ceux-ci, c’est là quelque chose d’habituel et de parfaitement normal. Nous avons traversé plusieurs épisodes, notamment au plus fort des affrontements qui se sont produits au Liban, à Aarsal, où nous avons apporté du renfort à l’armée libanaise et où nous avons prié pour l’âme des soldats libanais qui ont perdu la vie au début de ces événements, de même que nous avons prié pour le repos des âmes de nos martyrs tant civils que militaires qui ont perdu la vie dans ces affrontements. Nous sommes ensemble, nous sommes dans le même camp. L’armée libanaise, le peuple libanais et nous, nous livrons le même combat contre le terrorisme et contre les forces qui ne veulent aucun bien à notre région. A de multiples occasions, nous avons exprimé notre extrême respect pour l’inviolabilité des frontières du Liban, pour son unité territoriale et nous avons tout fait afin que le Liban ne soit pas entraîné dans le maelström syrien, car cela ne pouvait qu’avoir pour lui des conséquences désastreuses. Nous sommes opposés au fait que quelques forces armées que ce soit franchissent les frontières du Liban ou procèdent à une quelconque d’intervention armée à l’intérieur du Liban. Notre opposition à ces violations du territoire libanais est on ne peut plus claire. Nous espérons que le Liban sera à l’avenir clairement opposé à l’entrée en Syrie, à partir de son territoire, de forces armées et de milices qui vont [aider le régime Assad] à massacrer le peuple syrien.

 

 

Hâdî al-Bahra : « Une zone d’exclusion aérienne est indispensable. L’Armée Syrienne Libre doit être soutenue militairement afin qu’elle puisse combler les vides »

 

in Al-Hayat (Beyrouth), 30 septembre 2014

traduit de l’arabe par M. C.

source : http://www.alhayat.com/Articles/4843983/هادي-البحرة-لـ–الحياة—لا-بد-من-غطاء-جوي—-ودعم–الجيش-الحر–لملء-الفراغ

date : 30/09/2014