Les Arméniens de Syrie arrivent en masse à Erevan
Selon des informations contradictoires, ce ne sont pas des centaines d’Arméniens de Syrie qui arrivent en Arménie, mais des milliers, fuyant le chaos qui s’est installé dans leur patrie de naissance. Selon nos informations les vols Alep-Erevan sont au complet jusqu’au mois d’octobre. Dans ces conditions les émigrants n’ont que la ressource d’emprunter une navette d’autocars les transportant jusqu’à Erevan, tandis que les consulats de France des États Unis et du Royaume Unis refusent la délivrance de visas.
En Arménie le Ministère de la Diaspora a déclaré suivre la situation des Arméniens en Syrie et s’est engagé à aider tous ceux qui désirent se réinstaller à l’Arménie.
Le Ministère n’est pas entré dans les détails quant à ce que le gouvernement envisage de prendre comme mesures pour faciliter le processus d’intégration.
De nombreuses questions se posent aux nouveaux arrivants, dont la plupart ne trouvent pas de travail et dont le dialecte est différent de celui de la mère patrie.
Madeleine Sepetjyan, 59 ans, explique qu’elle souhaite quitter la Syrie, mais elle n’arrive pas à vendre sa maison.
“Il ya quelques mois ma maison a été volée. Heureusement j’ai eu de la chance, je n’étais pas à la maison. Ils m’auraient tué “, dit-elle. “Ils ont pris toutes mes économies et mon or, et je ne peux pas aller en ’Arménie jusqu’à ce que je puisse vendre ma maison. Nous attendons des acheteurs tout le temps, mais personne ne vient dans ce climat.
Selon Artsvik Minasyan, un membre du Parlement, “le problème est qu’il n’y a pas de stratégie unique pour l’arrivée des Arméniens qui ont besoin d’aide de l’Etat, d’assistance sur les questions économiques, sociales et financières, et des questions d’organisation liées à la citoyenneté », a-t-il dit.
Vartan Oskanian, ancien Ministre des Affaires étrangères, explique qu’il est en contact avec ses amis et parents. “Hier, j’ai appris que pas un seul fonctionnaire arménien ne s’est rendu en Syrie depuis au moins huit mois », ajoutant que les habitants ne sentent pas le soutien de la patrie.
Il est clair que l’Arménie ne s’attendait pas à un afflux si massif en provenance de Syrie, mais qui, dans le contexte de fuite d’autres compatriotes, ne pourrait qu’engendrer un nouvel élan au pays…si tant est que les arméniens du Moyen-Orient (Iraq, Iran, Syrie) trouvent leurs marques dans une Arménie sous contrôle…
Selon le site d’informations lragir.am, Arthur Tashchyan, membre du centre culturel arménien Pashkovski de Krasnodar, les jeunes de Syrie se sentent comme des étrangers en Arménie. Inquiets par la situation socio-économique, ils souhaitent malgré tout obtenir un passeport arménien pour jouir de la double nationalité.
Arthur Tashchyan note que si les autorités arméniennes ne font pas obstacle, de nombreux représentants de la diaspora investiront en Arménie. Mais pour Arin Ghazaryan de Beyrouth, ce dernier affirme qu’après seulement 2 semaines au pays, il a déjà compris qu’ il est difficile d’y vivre et d’y travailler.
Source : http://www.armenews.com/article.php3?id_article=81085