Les chabbiha et autres voyous syriens à l’œuvre à Paris

Article  •  Publié sur Souria Houria le 27 août 2011

Les chabbiha et autres voyous syriens à l’œuvre à Paris

Alors qu’une manifestation de soutien à la révolution syrienne se déroulait, dans la soirée du vendredi 26 août, sur la Place du Chatelet à Paris, une dizaine de perturbateurs partisans du président Bachar Al Assad se sont infiltrés parmi les manifestants, les défiant, les injuriant et frappant certains d’entre eux. Au cours de la bagarre qui s’est ensuivie, plusieurs personnes des deux camps ont été blessées. La police est intervenue pour séparer les protagonistes, emmenant avec elle pour enquête l’ensemble des agresseurs et trois des animateurs de la manifestation.

Un provocateur prêt à en découdre

Les policiers ont été surpris de constater que six des neuf contre-manifestants qui avaient agressé les participants étaient porteurs de passeports diplomatiques syriens. Conformément aux règles en usage, ils ont été contraints de les remettre en liberté. Selon des opposants, il s’agissait pour la plupart de membres de la famille Jad’an. Originaire de Deïr al Zor, la famille Jad’an est étroitement apparentée au clan présidentiel, via le mariage de Manal Jad’an avec Maher Al Assad.

Lorsque les trois manifestants, deux jeunes gens et une femme, ont été relâchés à leur tour, ils ont été à nouveau agressés. Ils ont été entraînés dans une rue secondaire proche du commissariat par les passagers de deux voitures de l’ambassade de Syrie à Paris, auxquels se sont joints d’autres voyous appelés par eux en renfort. Sévèrement passés à tabac, ils souffrent de blessures plus ou moins graves. Elles ont nécessité l’hospitalisation des deux jeunes gens.

Une « menhabbekjiyeh » particulièrement raffinée

Ce n’est pas la première fois que le régime syrien montre chez nous son savoir-faire en matière de perturbation des manifestations hostiles à son endroit. Au début des années 1980, alors qu’une manifestation de protestation contre les crimes commis dans la ville de Hama se déroulait sur le boulevard Saint Germain, l’ambassade de Syrie avait lancé contre eux des dizaines de casseurs, dont certains appartenaient aux tristement célèbres « Brigades de défense » de Rifaat Al Assad. Armés de bâtons, de couteaux, de chaînes et même pour certains d’armes à feu, ils avaient fait des dizaines de blessés.

D’une génération à l’autre les choses en Syrie ne changent décidément pas. Le régime de Bachar Al Assad paraît soucieux de démontrer que, à l’intérieur de ses frontières aussi bien qu’à l’extérieur, il a repris les méthodes à l’honneur du temps son père, et qu’en réponse aux demandes pacifiques ou aux mouvements de protestation, il ne sait, ne peut ou ne veut avoir recours qu’à un seul et unique moyen : la force brutale.

Cette agression devrait contribuer à ouvrir les yeux de ceux qui, niant l’évidence, persistent à affirmer que les forces de l’ordre n’interviennent en Syrie que « pour porter secours aux populations victimes de groupes terroristes islamiques »… Si cela ne suffit pas, ils seraient bien inspirés, du moins pour ceux d’entre qui lisent l’arabe, de se reporter à une information publiée ce jour sur le site All4syria. Elle dénonce l’agression dont a été victime, tôt ce samedi matin à Damas, le cheykh Ousama Al Rifa’i, l’une des références de l’islam sunnite damascène, imam et prédicateur de la Mosquée Al Rifa’i de Kafr Sousseh. Selon le site, des fidèles se rendent actuellement en masse à son chevet, à l’Hôpital Al Andalous, pour s’assurer de sa santé et, surtout, pour empêcher qu’une tentative d’enlèvement par les moukhabarat ne succède à son agression par des chabbiha.

Le cheykh Ousama Al Rifa après son agression

Les Français et Syriens désireux d’apporter leur soutien aux justes revendications de la population syrienne, dans son combat pour la liberté et la dignité, sont invités à participer, samedi 27 août, à partir de 17h30, à un nouveau rassemblement sur la Place du Châtelet.

 

http://syrie.blog.lemonde.fr/2011/08/27/les-chabbiha-et-autres-voyous-syriens-a-l’oeuvre-a-paris/
Date : 27/8/2011