L’ONU appelle à aider la « génération sacrifiée » d’enfants réfugiés syriens

Article  •  Publié sur Souria Houria le 15 décembre 2013

Enfant syrien dans la file d'attente pour se faire enregistrer au Haut-Commissariat aux réfugiés de l'ONU, dans la vallée de la Bekaa au Liban, en novembre. | AFP/JOSEPH EID

Ils représentent la moitié des 2,2 millions de réfugiés syriens enregistrés dans la région : toute une génération d’enfants syriens traumatisés, isolés et privés d’éducation. « Si nous n’agissons pas rapidement, une génération d’innocents sera sacrifiée à cause de cette guerre épouvantable », a mis en garde le haut-commissaire des Nations unies pour les réfugiés, Antonio Guterres, dans la présentation, vendredi 29 novembre, de la première étude approfondie du HCR sur les enfants syriens depuis le début du conflit, en mars 2011.

Selon le rapport, environ 294 300 enfants syriens ont trouvé refuge en Turquie, 385 000 au Liban, 291 200 en Jordanie, 77 120 en Irak, 56 150 en Egypte et plus de 7 600 en Afrique du Nord. Plus de 3 700 d’entre eux sont non accompagnés ou séparés de leurs deux parents. En outre, plus de 70 000 familles réfugiées syriennes vivent sans le père.

TRAVAIL DES ENFANTS

Les auteurs de l’étude, qui n’ont pu interviewer des enfants qu’en Jordanie et au Liban, indiquent avoir reçu des informations sur de jeunes garçons formés au combat en vue d’un retour en Syrie. En outre, ils ont constaté que de très nombreuses familles réfugiées sans ressources financières envoient leurs enfants travailler pour assurer leur survie.

En Jordanie et au Liban, les chercheurs ont constaté que des enfants, certains âgés de sept ans seulement, travaillent de longues heures pour un maigre salaire, parfois dans des conditions dangereuses. Ainsi, dans le camp jordanien de Zaatari, la plupart des 680 commerces emploient des enfants. Et une étude effectuée dans onze des douze gouvernorats de Jordanie montre que près d’un ménage réfugié sur deux survit en partie ou totalement grâce au salaire d’un enfant.

APPELS À L’ACCUEIL DES RÉFUGIÉS

Du coup, une majorité d’enfants réfugiés syriens ne va pas à l’école. En Jordanie, ce sont plus de la moitié des enfants syriens en âge d’y aller qui sont déscolarisés, et au Liban environ 200 000 enfants. Autre symptôme inquiétant : le grand nombre de bébés nés en exil sans certificat de naissance – un document pourtant essentiel pour prévenir l’apatridie.

Après quasiment mille jours d’un conflit qui a fait plus de 120 000 morts, le HCR appelle la communauté internationale à soutenir les pays voisins de la Syrie pour qu’ils maintiennent leurs frontières ouvertes et améliorent leurs services d’accueil. M. Guterres demande aussi aux autres pays d’offrir davantage de places de réinstallation et d’admission pour motifs humanitaires aux familles de réfugiés avec des enfants gravement blessés, et à ceux qui sont en situation d’insécurité.

date : 29/11/2013