Même en Syrie, dix trêves locales ne font pas une réconciliation… – par Ignace Leverrier
La houdna, la trêve, est actuellement un terme à la mode en Syrie. Pour ne pas réserver à la population syrienne l’heureuse nouvelle des « armistices conclues ces derniers jours dans la majorité des localités autour de Damas », la propagande officielle utilise le relais des agences de presses internationales. Elles sont considérées plus crédibles que l’agence officielle SANA, alors que leurs correspondants à Damas, tous Syriens, ne disposent de guère plus de liberté d’expression que leurs collègues de la presse locale. Tout est ainsi fait pour donner à penser que la mousalaha, la fameuse « réconciliation »… qui a en Syrie un ministère mais n’a pas de réalité, est en marche. Or ce n’est pas le cas. D’ailleurs, Ali Haydar, ministre en charge de la Réconciliation nationale, brille par son absence dans cette campagne où il a été contraint de céder la place devant les caméras aux gouverneurs des régions concernées.
De quoi s’agit-il alors ?
Il s’agit d’une simple suspension des activités militaires. Conclu entre les forces de sécurité du régime et des quartiers ou des villes entières, grâce à la médiation de personnalités locales les unes favorables au pouvoir et les autres acquises à la révolution, cet arrêt des affrontements est destiné à permettre aux habitants des lieux de recevoir la nourriture et les médicaments dont ils ont été privés par un blocus implacable de plusieurs mois, et parfois de plus d’une année.
A quelques détails près, les termes du contrat sont partout les mêmes. La procédure débute par le remplacement, sur un point dominant ou un bâtiment public, du drapeau de l’indépendance, emblème de la révolution, par celui de la Syrie baathiste. Au terme d’un délai de 24 à 72 heures, les forces du régime allègent le siège de la ville et autorisent son approvisionnement. En échange, les combattants de l’Armée libre qui la défendent doivent remettre les armes lourdes – chars, blindés, canons… – dont ils se sont emparés dans les dépôts de l’armée ou lors des combats. Ils peuvent conserver leurs armes légères, qu’ils devront toutefois remettre pour bénéficier d’une amnistie. En revanche, ils doivent expulser les « étrangers » engagés à leurs côtés, non seulement les détenteurs d’une nationalité autre que syrienne, mais également leurs compatriotes dont les noms ne figurent pas dans les registres locaux de l’état-civil. Cette clause vise en priorité, évidemment, les djihadistes du Front de Soutien (Jabhat al-Nousra) et de l’Etat islamique d’Irak et du Levant (Da’ech).
Outre la levée de l’encerclement de la ville ou la fin du blocus du quartier, les militaires et les moukhabarat s’engagent pour leur part à alléger et éloigner leurs dispositifs de contrôle, auxquels ils peuvent éventuellement associer des combattants locaux. Ils doivent libérer les activistes et les opposants originaires des lieux n’ayant « pas de sang sur les mains », régler le problème des déserteurs qui pourront être réintégrés dans leurs unités d’origine, laisser les habitants en situation régulière entrer et sortir librement, et autoriser les malades et blessés à aller bénéficier ailleurs des soins non dispensés chez eux. Les différentes administrations doivent rétablir les services publics interrompus – eau, électricité, transports… – et l’Etat entamer aussitôt la reconstruction des infrastructures détruites – routes, écoles, hôpitaux, palais de justice…-.
On relèvera qu’aucune disposition ne prévoit l’organisation d’un dialogue, une étape pourtant indispensable pour inscrire cet échange de bons procédés dans la recherche d’une entente politique, et pour lui donner au moins l’apparence d’une réconciliation.
Des populations épuisées et abandonnées
Les témoignages recueillis auprès des habitants des villes entrées dans la trêve depuis l’été 2013 montrent que c’est faute d’alternative, contraintes et forcées mais non sans débats, que les populations ont accepté après des mois de résistance les conditions qui leur étaient proposées. En plus d’un endroit, à Douma par exemple,dans la Ghouta orientale, la décision s’est heurtée au refus de toute trêve par les combattants, décidés à lutter jusqu’au bout par fidélité à la mémoire de leurs camarades tombés en martyrs. Ailleurs, comme au camp du Yarmouk, désespérés par la mort de leurs proches et en particulier des nourrissons et des enfants, les civils exsangues ont convaincu les groupes armés de l’inutilité de souffrances supplémentaires. A Ma’damiyet al-Cham, des appels en faveur de la trêve sont également venus d’habitants désireux de regagner les domiciles qu’ils avaient fuis, faute d’avoir pu trouver un refuge ailleurs. Épuisés physiquement par les pénuries, ébranlés nerveusement par les bombardements, ils ont pris acte partout de l’incapacité des défenseurs des villes voisines à leur venir en aide et du total désintérêt à leur endroit de la communauté internationale.
Pour faire plier les agglomérations qui s’obstinaient à refuser l’armistice qui leur était « proposé », le régime a eu recours à divers procédés. Il a cherché ici à accroître les destructions et les pertes en vies humaines. Il a tenté ailleurs de manipuler les populations. Ainsi, pour hâter les choses à Daraya, dont l’encerclement hermétique de plus d’un an et demi n’avait pas altéré la résolution des habitants, des hélicoptères ont largué sur la ville, à la fin du mois de janvier, près de 40 barils de TNT en 48 heures. Cela n’ayant pas suffi, les services de renseignements de la Garde républicaine ont été chargés d’infiltrer des éléments dans la ville, afin de semer la discorde entre les différentes coordinations et les brigades de combattants. A Deïr al-Asafir, où le pouvoir avait déjà opté pour cette méthode, les habitants ont expulsé une demi-douzaine de jeunes gens dont ils avaient découvert qu’ils s’apprêtaient secrètement, de connivence avec les moukhabarat, à annoncer une réconciliation avec le régime conclue à l’insu de la population.
Les limites de la puissance des forces armées régulières
Si la conclusion des trêves montre que les habitants avaient partout atteint et souvent dépassé les limites de leurs capacités de résistance, elle illustre aussi l’impuissance des forces armées et des services de sécurité du régime. En dépit d’un recours de leur part à une violence et une barbarie extrêmes, et bien qu’épaulés dans la guerre contre les populations par des dizaines de milliers de mercenaires et de miliciens, ils se sont révélés incapables de rétablir partout l’autorité de l’Etat. Certes, en levant le drapeau de la Syrie baathiste, les villes en trêve offrent au pouvoir la satisfaction symbolique que celui-ci réclame. Mais il ne s’en satisfait que faute de pouvoir obtenir davantage. Pour sauver la face, il qualifie de « retour à la patrie » – dans son langage : « d’allégeance envers le régime » – ce qui ne constitue de la part des Syriens renvoyés à des modes de vie primitifs qu’un ultime moyen de survie et une formalité. Il sait toutefois que le problème posé par les villes et les quartiers « libérés » n’est pas réglé, et qu’ils resteront pour lui une épine dans le pied qu’il devra extirper demain, faute de pouvoir le faire aujourd’hui.
Incapable de se battre sur tous les fronts, l’armée régulière est en effet obligée de composer. Elle est contrainte de hiérarchiser ses priorités. Alors que l’entrée en vigueur des trêves nécessite toujours son accord in fine, elle ne les propose, elle ne tente de les imposer ou elle ne les accepte qu’avec les villes qu’elle a choisies, celles dont la neutralisation lui suffit ou lui est nécessaire à un moment donné. Elle pourra alors récupérer les hommes dont elle a besoin ailleurs, pour s’emparer d’autres agglomérations ou pour se déployer dans d’autres régions d’importance stratégique… auxquelles elle se garde bien de faire de telles offres.
– Ainsi, une trêve était nécessaire et suffisante à Ma’adamiyet al-Cham, puisqu’elle permettait de sécuriser la route menant de Damas vers Yafour, la Ghouta occidentale et le Liban, et de faciliter les déplacements entre la capitale et les villes – Jdaïdet Artouz, Qatana… – abritant d’importants casernements.
– Des trêves pouvaient également suffire à Babilla, Yelda et Beït Sahem, puisqu’elles atténuaient les menaces pesant sur Sayyida Zaynab, où se regroupent une part notable des milices chiites arrivées en renfort, et qu’elles autorisaient à désengager des troupes pour faire face aux menaces croissantes en provenance du sud.
– Des trêves étaient utiles à Barzeh et Qaboun, et elles le seraient aussi à Jobar, Harasta et Douma, pour ouvrir les différentes voies de circulation en direction du nord du pays, par la route du Qalamoun pour les trois premières, par l’autoroute internationale pour les deux dernières.
– En revanche, une trêve ne peut être envisagée à Yabroud, dont seules la conquête ou la destruction permettront aux forces du régime de tenir la frontière séparant la Syrie du Liban, de disposer d’une deuxième voie d’accès au nord du pays sur les hauteurs, et de rassurer le Hizbollah en interdisant l’accès des « rebelles » à la ville sunnite d’Arsal, dans la Bekaa libanaise.
– Peuplé principalement de Palestiniens, le camp du Yarmouk posait un autre problème qui a longtemps retardé la mise en œuvre de la trêve que ses habitants réclamaient après avoir vu mourir de faim plus d’une centaine d’entre eux : l’acceptation du contrôle des lieux par les hommes du Front de Libération de la Palestine – Commandement général, l’une des factions palestiniennes créées par le régime syrien et entièrement vassalisées par le pouvoir en place.
La nécessité de rassurer les partisans du pouvoir
La conclusion des trêves a donné lieu, dans la plupart des cas, à des mises en scène bruyamment orchestrées par le régime. La présence des gouverneurs y était destinée à mettre en exergue le rôle central et l’engagement de l’Etat dans ces armistices et à suggérer que l’affaire ne se limitait pas à un simple adieu momentané aux armes. Ainsi, dans plusieurs villes de la Ghouta orientale, dont Babilla, « le régime a proposé à ceux qui se battaient pour défendre les lieux de se rendre aux autorités, de sortir avec leurs armes, de les remettre, de se présenter devant les caméras des chaines satellitaires et de déclarer qu’ils étaient bien des « terroristes » mais qu’ils avaient « réintégré la patrie ». Ils auraient alors l’autorisation d’envoyer les membres de leurs familles dans des lieux moins exposés. Eux-mêmes seraient momentanément emmenés pour interrogatoire dans des centres d’internement d’où ils seraient rapidement relâchés ».
Lorsque la trêve a finalement été conclue, le 17 février, à Babilla, dans des conditions revues à la baisse de la part du pouvoir, les habitants ont pu constater que l’opération ne visait pas à mettre fin à leurs épreuves mais à rassurer les partisans du régime sur ses capacités. En dépit des promesses faites par le gouverneur de Damas-Campagne, dont la délégation avait pénétré pour l’occasion dans la ville escorté par toutes les télévisions syriennes, ils n’ont pas été autorisés à quitter les lieux pour chercher refuge ailleurs, et ils n’ont rien reçu avant plusieurs jours des produits alimentaires et des médicaments dont l’arrivée leur avait été annoncée « dans les deux heures ». Entre-temps, les images tournées sur les lieux de la manifestation avaient été diffusées sur les chaînes locales…
De telles images ont sans doute un effet régénérateur sur le moral des troupes, auxquelles elles peuvent donner le sentiment d’avoir enregistré de grandes victoires. Elles ont aussi un impact dans l’esprit des partisans du régime qui, acquis à son maintien, sont plus ou dubitatifs sur l’adéquation des mesures – le blocus imposé aux villes, les bombardements des populations, le recours aux barils d’explosifs… – aux buts officiellement recherchés – la lutte contre les « terroristes »-. Elles sont enfin de première importance dans la perspective des élections présidentielles du printemps 2014, dont la date exacte n’a pas encore été fixée, mais auxquelles on sait queBachar al-Assad est déjà candidat, non seulement parce que le peuple le veut, comme il le déclarait en octobre 2013, mais tout simplement parce qu’il tient à poursuivre « son œuvre »…
Un compromis insatisfaisant à la viabilité douteuse
Les populations des villes engagées à contrecœur dans les trêves observent avec préoccupation, et parfois exaspération, les agissements du pouvoir. Elles constatent en effet que, loin de s’en tenir à ses engagements, celui-ci se livre à toutes sortes de manœuvres qui correspondent à la recherche, par des moyens autres que les armes, de divers objectifs.
– Elles regrettent d’abord d’avoir dû signer avec lui, comme il le voulait, des accords de trêves séparés, alors qu’une concertation entre villes assiégées, rendue malheureusement impossible par la multiplication des groupes armés, le manque de moyens du Haut Etat-major de l’Armée syrienne libre, le morcellement de l’opposition et l’inexistence d’une unique instance de décision au sein de la révolution, aurait peut-être permis de meilleures conditions et offert de meilleures garanties.
– Elles sont irritées d’entendre les médias officiels entretenir l’ambiguïté et parler de mousalaha là où de simples trêves, qui sont par nature réversibles et n’impliquent à ce stade ni négociations avec le pouvoir, ni renoncement au principal slogan de la révolution – le renversement du régime de Bachar al-Assad et le démantèlement de son appareil sécuritaire -, ne laissent encore rien augurer de tel.
– Elles constatent que, tout en présentant localement les trêves comme une « victoire de la Syrie », les responsables s’empressent de la décrire dans les médias comme un succès pour le pouvoir, et que les militaires, suivant leurs penchants naturels ou se conformant aux ordres reçus, se comportent aux entrées des villes et des quartiers comme des vainqueurs auxquels la victoire offrirait tous les droits.
– Elles relèvent que, au lieu de laisser les produits pharmaceutiques et la nourriture entrer librement dans les villes, les postes de contrôle qui n’ont pas été levés s’évertuent au contraire à en restreindre et en retarder l’accès. Il ne leur échappe pas qu’ils cherchent ainsi à la fois à entretenir la dépendance des habitants à leur égard, à les maintenir dans un état de faiblesse et d’insécurité chronique, et à provoquer des tensions entre les bénéficiaires et les laissés pour compte, qui pourraient éventuellement dégénérer en affrontements internes.
– Elles observent que, loin de rester l’arme au pied, comme le stipulent les accords, moukhabarat et chabbiha tentent régulièrement de pénétrer dans les villes en trêve par des voies détournées, imposant à leurs défenseurs une vigilance de tous les instants et un recours ponctuel aux armes qui pourrait à tout moment être qualifié par les propagandistes du pouvoir de violation de leurs engagements.
A Qoudsaya, au mois de septembre 2013, la population a chèrement payé le prix de son excès de confiance : plus d’une vingtaine de ses habitants, pris en otages par des miliciens des quartiers voisins de Masaken al-Haras et de Jabal al-Ward, ont été utilisés comme boucliers humains dans une attaque de la ville puis égorgés.
A Nebek, l’armée a profité du repli des combattants de l’Armée libre qui conditionnait l’autorisation d’entrée de nourriture dans la ville, pour récupérer sans coup férir certains quartiers et y commettre des assassinats et d’autres actes de froide vengeance.
– Elles redoutent un écroulement soudain de la trêve, dont la cause pourrait être un accident délibérément monté en épingle afin d’offrir à l’armée le prétexte de pénétrer dans des lieux aux défenses allégées. Comme à Qoudsaya, où un officier a été tué, dimanche 22 février, alors que, entré en voiture dans la ville avec son arme en violation des accords, il avait écrasé un enfant avant d’ouvrir le feu sur les personnes accourues pour porter secours à la victime.
– Elles déplorent, à Ma’adamiyet al-Cham par exemple, que la remise en marche des services publics n’ait jamais été menée à bien et que, deux mois après la cessation des hostilités entre défenseurs de la ville et forces du régime, aucune des promesses dans ce domaine n’ait été tenue.
– Elles expriment tout haut leur réprobation pour le maintien en détention de plusieurs centaines d’hommes qui avaient quitté la même ville de Ma’adamiyet al-Cham, sur la foi des assurances données par les forces du régime. Alors qu’ils s’étaient livrés aux services de renseignements et qu’ils auraient dû être relâchés puisqu’ils n’avaient jamais pris part aux combats, ils continuent d’être soumis à la torture dans les centres de réfugiés où ils ont été accueillis.
Qui veut aujourd’hui en Syrie d’une réconciliation politique ?
Aussi durables soient-elles, les trêves conclues à ce jour ou en voie de finalisation ne déboucheront pas sur une réconciliation entre les populations et le régime. Aucune des deux parties n’y est disposée.
Condamnés à accepter une cessation de leur longue résistance, faute de ressources et de soutien, les habitants des villes et des quartiers désormais neutralisés ne croient pas aux bonnes intentions du régime. Ils savent que celui-ci n’a jamais eu pour habitude, avant-même le début de la révolte populaire, de manifester une quelconque compréhension et encore moins de tolérance envers ceux qui contestaient l’autorité du pouvoir en place, surtout les armes à la main. Si celui-ci affecte aujourd’hui une certaine retenue, il n’est certainement pas dans ses intentions d’en rester là : ce qu’il n’a pu mener à son terme aujourd’hui, il l’achèvera demain. Cette conviction interdit à ceux qui ont déjà payé trop cher leur volonté de changement de renoncer à leurs revendications et de cesser d’exiger le départ de celui qui a immédiatement répondu par un déchaînement de violence à leur désir de liberté, de justice et de dignité.
La création d’un ministère de la Réconciliation nationale par Bachar al-Assad ne doit pas abuser. Depuis 1963, la « réconciliation » est bannie de la culture politique syrienne. Elle n’intéresse actuellement personne à la tête du régime. Elle ne fait pas davantage partie du programme du gouvernement que la justice, la culture, l’information ou les affaires sociales, qui ont toutes, elles aussi, leur ministère mais pas de réalité en Syrie. Ce qu’il veut, c’est l’allégeance à sa personne, l’acceptation par tous les Syriens de la mainmise de son entourage familial sur les ressources du pays, et leur soumission à l’ordre établi que les services de sécurité ont pour mission de contrôler et de faire respecter. La trêve n’est donc pas une expression de sa clémence ou de sa miséricorde. Elle est un aveu implicite de faiblesse momentanée. Il ne manquera pas d’y remédier dès qu’il le pourra.
Faute de pouvoir gagner les cœurs et les esprits de ses compatriotes, une entreprise qui demanderait une générosité et une grandeur d’âme qui lui font défaut, et pour être en mesure de faire croire qu’il aura pour une fois été élu par ses concitoyens reconnaissants et non par les moukhabarat, Bachar al-Assad en est réduit à acheter les ventres. Après avoir menacé, dès le printemps 2011, « Bachar al-Assad ou nous brûlons le pays », ses partisans ont placé leurs frères Syriens devant un nouveau dilemme : « la faim ou la soumission ». Cumulant les armes du blocus, de la privation de nourriture et de médicaments, des bombardements aveugles, des destructions systématiques, de la condamnation à l’errance… le régime a contraint les révolutionnaires syriens à ravaler leurs revendications politiques.
Il aurait tort de jurer qu’ils les ont oubliées.