Nightmare experience – par Isabelle Durant

Article  •  Publié sur Souria Houria le 9 mai 2014

Imaginez que nous soyons en guerre depuis 3 ans, persécutés par l’armée belge, à qui des armées étrangères auraient prêté main forte mais aussi par des groupes terroristes.

Imaginez que plus de la moitié de la population belge soit déplacée au sein même de la Belgique ou se soit réfugiée en France (on a déjà connu cela,il n’y a pas si longtemps : ça a été le cas de mes parents et de dizaines de milliers de familles belges), aux Pays-Bas, au Luxembourg.

Imaginez la déstabilisation politique, sociale, économique de ces 3 pays qui avaient laissé ouvertes leurs frontières et dont la population a augmenté brutalement de près d’un quart, sans que le flot de réfugiés ne se tarisse.

Syrie

Imaginez qu’aux Pays-Bas, on ouvre un second grand camp de réfugiés aussi peuplé que la ville d’Eindhoven et que les écoles de Diekirch, Éch-sur-Alzette, et bien d’autres petites villes du grand duché fonctionnent en 3 séquences de 8 à 11h, de 11 à 15h et de 15 à 18h, question d’accueillir tous les enfants belges dans les petites classes d’enfants luxembourgeois. Et que l’Espagne, la Grèce, le Portugal, l’Italie n’acceptent qu’au compte goutte quelques milliers de réfugiés pour des raisons de politique intérieure.

Imaginez qu’à la veille de ce 1er mai, une école ait été bombardée et que 30 enfants comme des milliers d’autres avant eux, aient perdu la vie.

Imaginez que la prison de Lantin ait été transformée en centre de tortures dans lequel des centaines de belges capturés auraient été affamés, tués, répertoriés et photographiés et à la famille desquels on aurait dit qu’ils étaient morts d’accident ou de maladie.

Imaginez que depuis 3 ans, malgré les conférences des amis de la Belgique et les déclarations de toutes sortes, la situation ne cesse de s’aggraver et le nombre de victimes d’augmenter. Même décider de couloirs humanitaires pour exfiltrer les civils en danger serait totalement impossible !

Imaginez enfin que dans ce pays déchiré et dévasté, on organise des élections…

Tout cela est évidemment impossible. Nous sommes en Europe et c’est de cela que l’Europe nous a protégé jusqu’ici et continuera de nous protéger si on lui en donne les moyens.

Mais ce qui est possible, c’est que nous européens, nous n’arrivions pas à faire quoi que ce soit pour bouger les lignes, pour empêcher non seulement les massacres quotidiens, mais aussi cette mascarade électorale de juin prochain…