Où en est la situation, aujourdʼhui, en Syrie? – Salamé Kaileh / سلامة كيلة – إلى أين وصل الوضع السوري؟

Article  •  Publié sur Souria Houria le 30 juin 2012

Plus d’un an et trois mois après le début de la révolution, on peut se poser la question : où en est
aujourdʼhui, la situation en Syrie?
Le pouvoir tente de faire croire et annonce quʼil a résolu la question, alors quʼil ne cesse dʼ accentuer sa
violence, en recourant à la destruction systématique de certaines villes, en étendant les bombardements à
toutes les régions qui manifestent, en augmentant de manière drastique les arrestations, et en menant en
fait une guerre totale sur chaque parcelle de la Syrie. Cette réalité là, montre bien quʻil nʼa pas encore eu
raison de la révolution. Il est même apparu dernièrement, que cette charge, (« éradiquer la révolution ») est
plus portée par, lʼallié extérieur, La Russie, la Chine et lʼIran, que par les forces intérieures .
Il devient ainsi évident, que la question est plus celle du sort du pouvoir que celui de cette révolution dont
on voit, jour après jour, quʼelle continue. La révolution aujourdʼhui sʼétend presque sur lʼensemble du pays.
Les villes dʼAlep et deDamas sʼy sont aussi largement engagées, alors quʼelles étaient jusquʼà peu, le
symbole de la population qui soutenait encore le régime. Certaines régions nʼont pas encore pris part à la
révolution, de peur de la menace confessionnelle brandie par le pouvoir, et par crainte de voir arriver les
Islamistes remplacer le régime. Cette situation va cependant évoluer très prochainement, au vue de ce qui
se dessine à lʼhorizon même, de cette révolution.
Voilà la situation qui prévaut aujourdʼhui en Syrie, qui impose au pouvoir le choix de la guerre totale sur
lʼensemble du pays et le recours à l’appui extérieur de ses “alliés russes”.
A lʼintérieur, la guerre ne fera pas échouer la révolution. Elle peut affaiblir son caractère militaire, vue
lʼinégalité des forces en jeu. Mais elle ne pourra pas arrêter la contestation populaire, qui résiste, malgré la
répression sanguinaire. Pour limiter la contestation, le régime doit mobiliser tous ses services et recourir à
l’aide extérieure. Celà l’épuise, et, faute de financement, sape le moral de ses forces et les désagrège. De
plus, les Russes ne pourront pas le soutenir indéfiniment.
Cette situation n’a que deux issues : soit la répression recule, les appareils de répression sʼaffaiblissent, et
les révolutionnaires occupent les places ou alors, cʼest le pouvoir se disloque et une solution sera imposée,
pour arrêter les massacres et satisfaire les revendications de ce soulèvement populaire.
De lʼextérieur, les Russes ne pourront pas soutenir éternellement ce régime faible incapable de vaincre la
révolution. Leur soutien politique au régime syrien les rend pénalement co-responsables des tueries et
destructions et les met en porte à faux. Ils risquent de perdre “l’avancée” quʼils ont opéré avec la Chine en
imposant “un ordre mondial nouveau” face à “l’hégémonie américaine” au Conseil de Sécurité. Les Etats Unis,
qui ne veulent pas faire tomber le régime, laissent les Russes s’embourber en Syrie ( comme lʼUnion
soviétique en Afghanistan, mais sans intervention militaire) et apparaître défenseurs de la répression
sanguinaire dʼun régime barbare. Les Etats Unis (comme lʼEtat sioniste), ne veulent ni faire cesser la
répression en Syrie, ni faire triompher la révolution. Il veulent la canaliser avec les hommes dʼaffaires qui la
rejoignent. Ils veulent épuiser et discréditer les Russes par leur soutien improductif au régime syrien. La
Russie apparaîtra comme un impérialisme « crétin » incapable de réaliser ses intérêts, parce que dirigée par un
capitalisme mafieux. Même si les Russes renonçaient à leur veto au Conseil de sécurité, il nʼy aurait pas
dʼintervention militaire en Syrie. Au contraire, les pays impérialistes préfèrent plutôt que la situation
pourrisse. Et, finalement, la position russe: le “soutien” au régime, peut apparaître comme le moindre des
mal. Ceci permettra au conflit de durer sans que le pouvoir tombe. Mais la position russe va- t-elle changer?
Sans doute, et peut-être même quʼelle a commencé. Il faut toutefois remarquer, que son rôle sera affaibli. Si
la Russie a proposé à un certain moment, un règlement à la manière yéménite, à savoir: confier le pouvoir à
un vice-président et former un gouvernement “dʼunion nationale” ou un conseil transitionnel, pour diriger une
période transitoire, solution qui du reste fut refusée par le régime, tabler sur une degré de solution moindre
ou même conserver le statut quo, nʼest plus envisageable aujourdʼhui. Après lʼescalade des meurtres et
lʼinvasion militaire du pays par le pouvoir, avec une violence sans précédent, il nʼy a pas dʼautre solution
possible que le départ. Aucun contournement de la question de lʼunité nationale ne peut être réalisé. Le
conflit a dépassé toutes les variantes possibles dʼun règlement de façade qui pourrait être proposé. Il faut
une vraie solution. et la première question posée à la Russie, cʼest de laisser tomber ce “portage” du régime,
et la protection quʼelle lui assure à tort et à travers. Cela est possible, il est inutile de craindre une
intervention occidentale qui nʼaura pas lieu, ou dʼen agiter la menace pour justifier une politique qui est,
contre le peuple syrien.
Le régime a échoué, et nʼa pas pu vaincre malgré les sommités atteintes dans sa violence. Il a consumé sa
structure et sa cohésion, il est aujourdʼhui à la dérive. aucun “allié international” ne pourra le sauver, ni la
Russie, ni la Chine, ni le Hezbollah. Les effets dʼune année et trois mois de révolution montrent à lʼévidence
lʼisolement, lʼimpuissance et la faiblesse atteints par le pouvoir aujourdʼhui. Lorsquʼun peuple décide le
changement, personne au monde ne peut arrêter sa révolution, jusquʼà ce que sa volonté de changement
sʼaccomplisse. Ceci est une évidence que lʼHistoire nous a appris. Elle se dresse devant notre regard
aujourdʼhui, là où les bombes et le roquettes (qui nʼont pas été envoyés par Israel) détruisent quartiers et
villes. Lʼannée 2011 nʼʼest pas lʼannée 1980, et le plan qui avait réussi à lʼépoque est aujourdʼhui obsolète,
car ce nʼest plus une petite minorité confessionnelle qui mène le combat mais un peuple en entier.

traduit par souriahouria

                                          إلى أين وصل الوضع السوري؟        

سلامة كيلة

بعد أكثر من عام وثلاثة أشهر من بدء الثورة يمكن طرح السؤال: إلى أين وصل الوضع السوري؟

 السلطة حاولت أن تشيع بأنها حسمت الأمر، رغم أنها زادت من عنفها من خلال التدمير الممنهج لبعض المدن، وتوسيع القصف ليطال كل المناطق التي تشهد حراكاً كبيراً، ووسعت من حملات الاعتقال. وظهر بانها تخوض حرباً شاملة على كل رقعة سورية. وهو الأمر الذي يوضح أنها لازالت لم تستطع وقف الثورة. وظهر في الفترة الأخيرة أنها محمولة على « الحليف الخارجي »، أي روسيا والصين وإيران، أكثر مما هي محمولة على قوتها الداخلية.

لهذا يتوضح الآن بأن المسألة تتعلق بالمصير الذي سوف تؤول إليه هذه السلطة أكثر مما يتعلق بوضع الثورة الذي يتوضح كل يوم بأنها مستمرة. فقد باتت تشمل كل مناطق سورية تقريباً، وأصبح واضحاً بأن حلب ودمشق اصبحتا مشاركتين بشكل كبير، وهما المدينتان اللتين كانتا المثال لوقوف جزء كبير من الشعب مع السلطة. هناك بعض المناطق التي لم تشارك بعد نتيجة الخوف والتخويف الطائفي الذي مارسته السلطة، وأكثر الخوف من النظام البديل انطلاقاً من التخوّف العام من وصول « الإسلاميين » إلى السلطة. لكن هذا الأمر سوف يختلف في الفترة القادمة نتيجة الأفق الذي بدأ يتوضح للثورة ذاتها.

وهذا الوضع هو الذي فرض على السلطة الانتقال داخلياً إلى خوض الحرب الشاملة، وخارجياً الاتكاء على « الحلفاء الروس ».

داخلياً لن تفيد الحرب في هزيمة الثورة. يمكن أن تضعف الميل العسكري لها نتيجة عدم التكافؤ، لكنها لن تستطيع وقف الحاك الشعبي الذي بدأ وليس من الواضح بأنه يتراجع رغم كل العنف الممارس، وكل الدموية التي يواجه بها المنتفضون. ولا شك في أن إبقائه في « مستوى منخفض » يحتاج إلى استنفار كل أجهزة السلطة القمعية، والاستعانة بآخرين من هنا وهناك. وهو الأمر الذي يستهلك السلطة ويهلك الدولة نتيجة « العجز عن التمويل » طويل الأمد، وانهيار « الروح المعنوية »، وتفكك القوى التي تُدفع للحرب. ولكن أيضاً العجز عن استمرار توفير « الحماية الدولية » للسلطة من قبل الروس.

وهذا الوضع يفرض أحد أمرين، إما تراجع قدرة الاستنفار وتراخي الأجهزة القمعية، وهو الأمر الذي يقود إلى تصاعد الانتفاضة و »احتلال الساحات » كما يحلم المنتفضين، وبالتالي سقوط السلطة، أو تفكك داخلي كبير يطيح بالسلطة بشكل أو بآخر، لكي يُفرض حل يوقف القتل ويحقق بعض مطالب الشعب المنتفض.

خارجياً لن يستطيع الروس حماية السلطة إلى ما لا نهاية، خصوصاً وهم يرون عجزها عن الحسم وضعفها الداخلي. وإذا كان دورهم مهماً في دعم السلطة، ليس سياسياً فقط بل أكثر من ذلك (وهم يتحملون جنائياً ما يحدث من قتل وتدمير)، فإن وضعهم العالمي سوف يكون مرتبكاً أكثر، حيث يخسرون « النقلة » التي قاموا بها (مع الصين) حينما حاولوا « وقف العربدة الأميركية » في مجلس الأمن، وعملوا على فرض إيقاع « نظام عالمي جديد ». فالولايات المتحدة (التي لا تريد إسقاط النظام، الآن على الأقل) تعمل في إطار سياسة إنهاك الروس في مشكلة عويصة (ربما تكون شبيهة بما جرى للاتحاد السوفيتي في أفغانستان، دون أن يعني ذلك التدخل العسكري الروسي كما حدث هناك). تغذيها الدموية التي تمارسها السلطة، والتي تُظهر الروس كمدافعين عن « همجية » لا مثيل لها.

إذن، أميركا (والدولة الصهيونية كذلك) لا تريد نهاية قريبة للصراع في سورية، وليست معنية بانتصار الثورة، ربما على العكس، تريد تكريسها بعد أن تُنهك، وتحكم قبضتها عليها (ورجال الأعمال الجدد الحاكمين يريدون اللحاق بها منذ زمن). وربما تعتقد بأنها تستطيع ذلك من خلال إنهاك الروس من خلال عجزهم عن إيجاد حل، والدفاع المستمر عن السلطة. والروس من خلال تمسكهم بالسلطة ودفاعهم المستميت عنها يخسرون كل ما حاولوا تحقيقه على صعيد عالمي. كل ذلك دون أن يربحوا سورية. وروسيا بذلك توضّح بأنها أصبحت إمبريالية، لكن دون أن تستطيع ممارسة الإمبريالية بشكل صحيح، أي يفضي إلى خدمة مصالح رأسماليتها. ربما هنا نتيجة سيطرة رأسمالية مافياوية فيها. لهذا فهي إلى الآن تبرز كإمبريالية غبية.

طبعاً حتى فيما إذا تراجع الروس عن الفيتو في مجلس الأمن ليس هناك ميل للتدخل العسكري في سورية، بل أن الدول الإمبريالية تميل إلى تأزيم الوضع وتخثره كما أشرنا قبلاً. ولهذا سيبدو أثر الموقف الروسي في « شد » بنية السلطة أكثر من أي سيء آخر، وهذا ما يسمح فقط في إطالة أمد الصراع دون أن يفضي إلى سقوط السلطة. هل سيتغيّر الموقف الروسي؟

بالتأكيد، وربما بدأ. لكن يجب ملاحظة أن دورهم سيكون أضعف، وإذا كانوا طرحوا حلاً يشبه الحل اليمني عبر تسليم السلطة لنائب الرئيس وتشكيل حكومة « وحدة وطنية » (أو مجلس انتقالي) لقيادة مرحلة انتقالية، وهو الحل الذي رُفض من قبل السلطة، فإن العزف على مستوى أدنى للحل، أو حتى الحفاظ عليه لم يعد ممكناً بعد تصعيد القتل والاجتياح العسكري من قبل السلطة، وتصاعد العنف بشكل لا سابق له. فلا الحل دون الرحيل ممكن، ولا تلفيق « وحدة وطنية » يمكن أن يسهم في الوصول إليه. فقد تجاوز الصراع كل الحلول الشكلية التي يطرحونها وبات يحتاج إلى حل حقيقي. وأول مسألة هي التخلي عن « حمل » السلطة وحمايتها كيفما كان، وهذا ممكن، دون الخوف من تدخل « غربي » ليس قائماً، أو التهويل من ذلك لتبرير سياسة هي ضد الشعب السوري.

لقد عجزت السلطة عن الحسم بأقصى درجات العنف، واستهلكت خلال ذلك بنيتها وتماسكها، وباتت تتداعى. ولن ينقذها « الحليف الدولي »، لا روسيا ولا الصين ولا إيران أو حزب الله. إن فعل سنة وشهر من الثورة يتوضح اليوم في ما آلت إليه السلطة من عزلة وعجز وضعف. فحين يصمم الشعب على التغيير لا أحد يمكن أن يوقف ثورته إلا تحقيق التغيير. هذه بديهية تعلمناها من التاريخ، وهي ماثلة أمام أعيننا اليوم، حيث تدمّر القذائف والصواريخ (التي لم تطلق على الدولة الصهيونية) أحياء ومدن. سنة 2011 هي ليست سنة 1980، والخطة التي نجحت آنئذ هي فاشلة اليوم، لأنه ليست فئة صغيرة طائفية هي التي تخوض الصراع بل الشعب.