Alep, l’écho des vaines lamentations dans le déluge de feu
Quand les mots manquent pour décrire le déchainement de violence sur une ville qui a déjà connu tant d’horreurs; quand deux dirigeants, celui d’un grand pays, la Russie, et son allié, le dictateur syrien Bachar al Assad, sont engagés dans une stratégie que rien n’arrête, sourds aux demandes de la communauté internationale; quand un membre permanent du Conseil de Sécurité se moque des lois internationales et de ses partenaires dans cette assemblée mondiale, cela signifie que les mots sont devenus inopérants. Inaudibles en tous cas dans le vacarme incessant des bombes sophistiquées russes, jetées par des avions syriens ou russes, peu importe, sur un pauvre peuple que l’on veut anéantir ou faire fuir. Les mots ne comptent plus et n’ont pas plus de valeur que les vies humaines de ces enfants, femmes et hommes sacrifiés, victimes des bombes syriennes et russes, et victimes de l’acceptation tacite de la barbarie par les spectateurs du monde.
Car les vaines lamentations n’atteindront pas la ville martyre. Et qu’en ferait-elle? Les mots sont devenus inopérants, il est enfin temps d’agir. Que pouvons-nous faire, nous, sociétés civiles, spectatrices de cette descente aux enfers à travers nos écrans de télévision qui diffusent les images prises par de courageux habitants entre deux déluges de bombes? Que pouvons-nous faire en l’absence d’actions des états? Sortir de nos intérieurs, ne pas se contenter d’exprimer entre nous notre indignation devant nos écrans allumés, la crier à l’extérieur, interpeller, nous rassembler. Car laisser faire des dirigeants irresponsables et cruels a des conséquences très graves. La baisse des valeurs morales est source de périls immenses qui ne concernent pas que la Syrie. Pas seulement du fait des conséquences du conflit jusqu’à l’intérieur de nos frontières mais parce que ne pas réagir devant la barbarie nous rend faibles devant les périls futurs. La Syrie aujourd’hui… et l’Europe demain?
Occupés à leur future candidature ou à soutenir leur futur candidat, les hommes politiques sont tous les jours sur les ondes à parler de la campagne présidentielle de l’année prochaine. Les journalistes doivent systématiquement leur demander de s’exprimer sur le martyre d’Alep qui se déroule sous nos yeux. Sur la stratégie russe qui fait voler en éclat toute loi internationale. Sur la baisse inquiétante des valeurs d’une communauté internationale sans colonne vertébrale désormais. Sont-ils inquiets? Ne voient-ils pas le danger? Que proposent-ils? Ce qui se joue à Alep aujourd’hui, c’est le combat contre la barbarie. Vous, nous, les démocrates des sociétés libres, n’est-ce pas le nôtre?
Rassemblons-nous pour Alep,
le samedi 1er octobre
devant l’ambassade de Russie à Paris à 17H
28 septembre 2016
Souria Houria (Syrie Liberté)