Prix Sakharov 2011: les cinq candidats
Izzeldin Abuelaish – nominé par le groupe ECR.
Médecin palestinien. Il a créé la fondation « Filles pour la vie », M. Abuelaish, a consacré sa vie à la paix entre Israël et la Palestine et est connu pour son « pont magique et secret » entre les deux peuples.
Cinq militants du Printemps arabe: Mohamed Bouazizi (Tunisie), Asmaa Mahfouz (Égypte), Ahmed al-Zubair Ahmed al-Sanusi (Libye) et Razan Zeitouneh et Ali Farzat (tous deux de Syria) nominés conjointement par les groupes PPE, S&D, ADLE et Verts
Mohamend Bouazzi s’est immolé par le feu le 17 décembre 2010 à Sidi Bouzid. Son geste désespéré a déclenché un large mouvement populaire qui a mené à la chute du régime tunisien.
Asmaa Mahfouz, égyptienne, est l’un des membres fondateurs du Mouvement des jeunes du 6 avril. L’appel à la paix lancé par cette jeune femme le 18 janvier et diffusé sur YouTube, a été vu et entendu par des centaines de milliers de personnes et est à l’origine du rassemblement sur la place Tahrir. En 2011, elle a été arrêtée et accusée de diffamation envers les dirigeants militaires qu’elle appelait un « Conseil des chiens ». D’abord traduite devant une cour militaire, elle a ensuite été relâchée sous caution, à la suite de protestations de personnalités éminentes. La Haute cour militaire a abandonné ses accusations.
Ahmed al-Zubair Ahmed al-Sanusi, 77 ans, dissident libyen, le plus ancien prisonnier d’opinion. Accusé de conspiration lors d’une tentative de coup d’État contre le colonel Kadhafi en 1970, il a passé 31 ans en prison, soit quatre années de plus que Nelson Mandela. Il a retrouvé la liberté en août 2001, en même temps que des dizaines d’autres prisonniers politiques. Aujourd’hui, Ahmed al-Zubair Ahmed al-Sanusi est responsable des prisonniers politiques au sein du Conseil nationale de transition et milite pour l’amélioration de la situation des droits de l’homme en Libye.
Razan Zeitouneh est une dirigeante des comités qui coordonnent la révolte en Syrie. Cette avocate de 34 ans a pris la fuite après que plusieurs membres de sa famille ont été arrêté, y compris son mari. Elle est accusée de soutenir le terrorisme et d’être « agent » à la solde de l’étranger. Oeuvrant à la défense des droits de l’homme, elle a créé un site web sur les prisonniers politiques. En conséquence, il lui est interdit de quitter la Syrie.
Ali Farzat pratique la satire politique en Syrie et a publié plus de 15 000 illustrations dans la presse syrienne, arabe et internationale. Visant le régime et les figures des gouvernements, il a été gravement battu au mois d’août par les forces de sécurité syrienne qui lui ont cassé les mains. En réponse à l’extrême violence qu’il a subie, les membres de l’opposition syrienne ont exprimé leur indignation devant les mutilations subies par M. Farzat et plusieurs militants ont remplacé leur photo de profil Facebook par celle de M. Farzat sur son lit d’hôpital, en guise de solidarité. Cet incident a provoqué un vaste mouvement de solidarité parmi les illustrateurs du monde entier.
Dzmitry Bandarenka – nominé par le groupe ECR.
Dzmitry Bandarenka est un défenseur des droits fondamentaux en Biélorussie. Il est membre de l’association biélarussienne des journalistes. Il est également cofondateur de Charter ’97, une initiative en faveur du renforcement de la société civile, et coordinateur de la « European Belarus civil campaign « .
Boris Pahor – nominé par le député Milan ZVER (PPE, SL) et 51 autres députés.
Boris Pahor est un écrivain slovène, défenseur de la liberté d’expression, un vif opposant aux régimes totalitaires, défenseur des droits de l’homme et des droits fondamentaux. Il est également un fervent défenseur des droits et des langues des minorités.
La communauté de paix San José de Apartadó – nominée par le groupe GUE/NGL.
Cette communauté colombienne de « campesinos » (fermiers-agriculteurs) s’est forgée une réputation au niveau international par son courage, sa résistance et son attachement aux valeurs de paix et de justice, dans un environnement de violence et de destruction.
Prochaines étapes
Ces candidatures (proposées par les groupes politiques ou des groupes de plus de 40 députés) seront présentées à la réunion conjointe de la commission des affaires étrangères et de la sous-commission des droits de l’homme le 5 octobre prochain. Un vote suivra le 20 octobre pour désigner les trois finalistes. Le lauréat sera choisi par la Conférence des Présidents du PE, le 27 octobre à Strasbourg, et invité à prendre part à la cérémonie de remise du prix le 14 décembre, à Strasbourg également.
Droits de l’homme − 15-09-2011