Récompensé à Sundance, un réalisateur syrien vante la « ténacité de Homs »

Article  •  Publié sur Souria Houria le 2 février 2014

Le réalisateur syrien Talal Derki, récompensé au 30e festival américain du cinéma indépendant de Sundance, a affirmé avoir voulu par son documentaire rendre hommage à la "ténacité" des assiégés de la ville de Homs. | Larry Busacca

Le réalisateur syrien Talal Derki, récompensé au 30e festival américain du cinéma indépendant de Sundance, a affirmé avoir voulu par son documentaire rendre hommage à la « ténacité » des assiégés de la ville de Homs.
« Retour à Homs », qui a reçu la semaine dernière le Grand prix du jury, suit l’évolution de la révolte en Syrie, commencée par des manifestations pacifiques avant de sombrer dans une guerre brutale qui a fait plus de 130 000 morts depuis mars 2011.

« Homs avait été surnommé capitale de la révolution en raison de l’ampleur des manifestations et son caractère pacifique », explique à l’AFP le réalisateur joint via internet.
Il a suivi deux jeunes, Abdel-Basset al-Sarout, gardien de but devenu l’interprète le plus populaire des chansons contestataires, et Oussama al-Homsi, étudiant devenu journaliste-citoyen.
Face à la réponse brutale du régime, « l’un prend les armes et l’autre reste fidèle à l’aspect pacifique de la contestation jusqu’à son arrestation et sa disparition », explique-t-il.
Al-Sarout devient commandant au sein de la rébellion et Homsi refuse de porter les armes, se bornant à documenter la détresse de sa ville.
Homs a subi des destructions considérables et la vielle ville, tenue par les rebelles, est assiégée et affamée par l’armée. « Les gens crèvent de faim et le quartier est bombardé sans répit », explique le réalisateur.
« En tant qu’artiste, j’ai trouvé que leur ténacité ressemblait à un conte. C’est incroyable que ces gens qui subissent la plus violente campagne militaire, quelque chose d’insupportable, continuent à résister après 600 jours de siège ».
Réunis depuis plusieurs jours à Genève, régime et opposition ont discuté sans succès de l’aide à apporter à Homs. Les autorités se disent prêtes à laisser sortir femmes et enfants mais l’opposition souhaite que l’aide soit apportée aux habitants affamés à l?intérieur.
Talal Derki, qui vit désormais du côté turc de la frontière avec la Syrie, prépare un autre documentaire sur son pays. Un film « peut rassembler », estime-t-il, notant que la réaction à « Retour à Homs » a été incroyablement positive, spécialement aux États-unis.
« Même ceux qui ne connaissent rien au conflit en Syrie ont tout compris clairement: le conflit entre un peuple et un dictateur entouré de mercenaires, un jeune syrien prêt à se sacrifier pour défendre sa maison, son quartier et ses voisins ».
« Des gens m’ont dit à la sortie du cinéma: Nous ne comprenions pas vraiment ce qui se passait en Syrie jusqu’à présent. Ils ont besoin de notre soutien, même si c’est avec des mots ».

source : http://www.leparisien.fr/flash-actualite-culture/recompense-a-sundance-un-realisateur-syrien-vante-la-tenacite-de-homs-29-01-2014-3539859.php

date : 29.01.2014