Rozana, histoire d’une radio syrienne libre à Paris – par Daniel Psenny

Article  •  Publié sur Souria Houria le 29 juin 2013

Image fournie par un journaliste citoyen syrien de Raqqa. Sur la statue à terre est écrit "Demain, un avenir meilleur". | AP/Anonymous

Installée dans un appartement parisien, Radio Rozana, qui commence à émettre ce jeudi 27 juin, est « le premier média libre et indépendant » destiné à faire entendre la voix des Syriens de l’intérieur. « L’idée de créer une radio était dans l’air depuis un moment et devant l’aggravation du conflit, nous avons décidé de franchir le pas pour aider ceux qui souffrent au quotidien de la guerre et contribuer à l’avènement d’une société libre et démocratique enSyrie« , explique Lina Chaouaf, rédactrice en chef de la radio.

Radio Rozana (« la fenêtre qui laisse entrer la lumière ») émettra deux heures par jour en arabe (de 16 heures à 18 heures, heure française) et sera accessible en ligne sur le sitewww.rozana.fm. La radio espère bientôt diffuser via le satellite Arabsat, ce qui permettra decouvrir tous les pays arabes. « Nous ne travaillons pour aucun parti ni aucune faction de l’opposition syrienne », insiste Mme Chaouaf.« Notre politique éditoriale s’appuie sur des valeurs d’indépendance et de liberté tout en apportant à la population syrienne un soutien humanitaire, poursuit-elle. Après quarante ans de dictature, notre principale difficulté est de se débarrasser de l’autocensure… »

La rédaction est composée de cinq journalistes syriens en exil qui, chaque jour, vont mettreen forme les reportages réalisés par une trentaine de correspondants répartis à travers la Syrie. « Durant ces deux heures, nous diffuserons des reportages, des débats, des analyseset des informations utiles pour les Syriens restés au pays mais aussi pour tous ceux, à l’extérieur, qui souhaitent être informés de ce qui se passe réellement sur place », précise Mme Chaouaf.

DES JOURNALISTES FORMÉS EN TURQUIE PAR UN ORGANISME FRANÇAIS

Tous ces journalistes syriens travaillant pour la radio ont été formés, ces derniers mois, lors de deux stages organisés en Turquie par Canal France international (CFI), l’organisme français de coopération audiovisuelle dépendant directement du Quai d’Orsay« Nous n’avons rien demandé en contrepartie et nous n’interférons évidemment pas dans le travail des journalistes », assure Etienne Fiatte, directeur général de CFI.

Soutenue par le Danemark, le ministère français des affaires étrangères et plusieurs ONG (dont Reporters sans Frontières), Radio Rozana bénéficie d’un petit budget versé par plusieurs organismes européens et différents médias« Cela devrait nous permettre de tenirau moins un an », avance Mme Chaouaf en rappelant qu’au cours de ces vingt-huit derniers mois, la guerre civile en Syrie a déjà fait près de 100 000 victimes, dont plus de 80 journalistes.

sources : http://www.lemonde.fr/proche-orient/article/2013/06/27/rozana-une-radio-syrienne-libre-a-paris_3437973_3218.html#xtor=AL-32280515

http://www.convergencedesluttes.fr/index.php?post/2013/06/27/RADIO-ROZANA

http://www.fischer02003.over-blog.com/article-radio-rozana-118758841.html

date : 27/06/2013