Soirée à l’Odèon – Intervention de Burhan Ghalioun

Article  •  Publié sur Souria Houria le 17 octobre 2011

La Syrie… vers la liberté
Soirée d’information et de solidarité
à l’Odéon-Théâtre de l’Europe
lundi 10 octobre 2011

Allocution de Burhan Ghalioun le 10 octobre à la soirée de solidarité avec la Syrie à l’Odéon

Monsieur le ministre, mesdames et messieurs les ambassadeurs, monsieur le maire de Paris, mesdames et messieurs les sénateurs, chers amis,
Je suis particulièrement ému de m’adresser à vous ce soir dans ce magnifique lieu de culture et d’expression et devant une assemblée aussi chaleureuse venue soutenir le combat de la liberté en Syrie, qui s’inscrit dans la grande révolution démocratique arabe.
Cet élan de solidarité ne me surprend pas de la part de la France qui tout naturellement appuie les revendications démocratiques syriennes, mais cette mobilisation des artistes, des intellectuels et des politiques me touche profondément.
C’est avant tout aux jeunes Syriens que nous devons d’être réunis ce soir. Leur lutte héroïque depuis plus de sept mois face à une répression criminelle, leur sacrifice immense qui se poursuit tous les jours en morts, blessés, détenus, torturés… ont bouleversé les cœurs et les esprits de tous, et porté leur légitime combat pour la dignité à travers le monde.
En saluant la mémoire des martyrs de notre révolution et l’héroïsme de ceux qui continuent aujourd’hui d’affronter à mains nues une machine de guerre impitoyable, je veux souligner la grandeur de cette révolution pacifique. Ces milliers de Syriens sont entrés dans l’histoire en livrant un combat inégal. Il est pourtant nécessaire que le mouvement reste pacifique parce qu’une confrontation armée entre Syriens est inacceptable, dangereuse et surtout contre-productive. C’est justement le piège vers lequel le régime tyrannique et sanguinaire veut entraîner la population. Pas question de tomber dans le piège de la guerre civile et de l’intervention étrangère.
Mais comment gagner ce combat inégal ? Ce sont une fois de plus les acteurs de la révolution sur le terrain qui nous ont indiqué la voie. C’est à leur appel que s’est formé tout récemment le Conseil national syrien qui regroupe les principales forces représentatives de l’opposition syrienne à l’intérieur et en exil. Les comités de coordination de la révolution sont le moteur véritable de notre nouveau Conseil qui doit incarner leurs revendications et les porter sur la scène internationale et régionale.
Certes ! Aucun conseil ni aucune autre instance ne peut prétendre à la représentation véritable du peuple syrien tant qu’il n’est pas issu d’une élection démocratique. Mais en attendant le jour où le peuple syrien pourra réellement exprimer sa volonté par un scrutin transparent sur son territoire, le Conseil national a donné une grande adresse au peuple syrien, à sa révolution et à son opposition pour tout le monde qui voudrait s’adresser à eux. L’objectif clair du Conseil est celui exprimé par le peuple syrien : le renversement de la dictature tyrannique et corrompue, l’établissement d’un Etat civil et démocratique où tous les citoyens, quelles soient leurs différences communautaires, ethniques, politiques ou culturelles, ont des droits et des devoirs égaux. C’est un Conseil ouvert à toutes les forces et personnalités de l’opposition.
L’action première du Conseil est de coordonner les efforts de tous les Syriens aspirant à la démocratie pour isoler et enlever toute légitimité au régime qui massacre son peuple. Les conditions de plus en plus dramatiques que connaissent les contestataires et la population syrienne nous imposent l’urgence d’agir. Cela passe par la mobilisation du soutien diplomatique, politique, médiatique, économique, financier et social au mouvement de protestation sur le terrain.
La solidarité qui s’exprime ici ce soir nous est précieuse. En France, nous savons pouvoir compter sur l’appui du gouvernement, de l’opinion, de la société civile et des médias pour que la cause syrienne figure dans leurs priorités pour que demain, émerge en Syrie une République de la liberté, de la dignité, de l’égalité et de la justice.
Je vous remercie