Syrie : des religieux chrétiens font de la résistance
Une dizaine de religieux suisses et italiens ont été menacés et pillés dans leur monastère de Mar Moussa entre Homs et Damas. Ceux-ci ont décidé de rester dans le pays et réclament la libération pacifique de la population.
Les religieux ont déjà été menacés, attaqués par des hommes armés et pillés par des contrebandiers. Ils ont pourtant décidé de rester dans leur monastère de Mar Moussa près de la ville de Nebek (entre Homs et Damas). Ils entendent ainsi manifester leur soutien au peuple syrien et alerter la communauté internationale sur la situation du pays où plus de 12 000 personnes auraient été tuées en 14 mois selon l’OSDH (Observatoire syrien des Droits de l’homme). Les violences font toujours rage entre les forces du régime de Bachar el-Assad et les opposants au gouvernement.
« Je suis prêt à donner ma vie pour la liberté d’un peuple »
Le quotidien de ces prêtres et religieuses italiens et suisses se déroule donc dans un climat tendu. « Le quotidien en Syrie, c’est surtout de l’angoisse mélangée à ses devoirs de chaque jour, explique le père Paolo Dall’Oglio, responsable de la communauté religieuse.J’ai été attaqué, une sœur a été attaquée par une trentaine d’hommes en armes, je ne sais pas si ce sont les mêmes qui nous ont volé du matériel. Dieu merci, il n’y a pas eu de dégâts humains. (…) Pour ma part, je dois avouer que je suis prêt à donner ma vie pour la liberté d’un peuple. »
Une histoire qui rappelle celle des moines de Tibhirine
Après 30 ans dans le monastère, le père Dall’Oglio est bien décidé à rester : « Personnellement, j’exclus complètement l’hypothèse de partir, j’ai l’impression qu’en général, la communauté est restée solide. Nous en avons profondément discuté, nous avons des avis différents mais nous sommes tous de l’avis que ce peuple généreux mérite que des hommes et des femmes de prière soient solidaires jusqu’au bout avec cette crise, cette souffrance, cette espérance. C’est notre engagement pour la paix et l’harmonie entre chrétiens et musulmans qui nous pousse à rester. »
Une situation qui n’est pas sans rappeler l’histoire des moines de Tibhirine. En 1996, lors de la guerre civile algérienne, ces moines d’un monastère de l’Atlas avaient été assassinés alors qu’ils avaient choisi de rester en Algérie pour aider la population de leur région.
Une situation qui n’est pas sans rappeler l’histoire des moines de Tibhirine. En 1996, lors de la guerre civile algérienne, ces moines d’un monastère de l’Atlas avaient été assassinés alors qu’ils avaient choisi de rester en Algérie pour aider la population de leur région.