Syrie: la répression cible les proches des militants, selon les ONG
Plusieurs ONG ont dénoncé jeudi les arrestations et poursuites exercées à l’encontre de proches de militants politiques en Syrie. Elles ont exhorté les autorités de Damas à mettre fin à cette campagne contre les familles des défenseurs des droits de l’homme.
Mardi, les forces de sécurité ont arrêté Yassine Ziadeh à Damas. Son sort demeurait inconnu jeudi. Le réseau euro-méditerranéen des droits de l’homme (EMHRN) et la Fédération internationale des droits de l’homme (FIDH) notamment redoutent qu’il soit la victime de mauvais traitements et de tortures.
Yassine Ziadeh est le frère de Radwan Ziadeh, président du Centre de Damas pour les études sur les droits de l’homme (DCHRS), exilé aux Etats-Unis, qui depuis le début de la révolte populaire en Syrie, a dénoncé l’intensification de la répression. Yassine Ziadeh est un homme d’affaires resté en dehors du mouvement de protestation, selon les ONG.
« Cette arrestation est un nouvel exemple de la campagne systématique de répression conduite par les autorités syriennes contre toutes les voix dissidentes », a déclaré le président de l’EMHRN Kamel Jendoubi dans un communiqué diffusé à Genève.
Stratégie délibérée
Il a demandé aux autorités syriennes de « cesser immédiatement de cibler les familles des défenseurs des droits humains ». « Clairement, cette stratégie délibérée vise à les intimider ou à les forcer à se taire », a-t-il dit.
Le cas de Yassine Ziadeh n’est pas isolé. Le 20 août, les forces de sécurité syriennes ont arrêté Mohammed Khair Ghalioun, le frère du militant pro-démocratie Bourhan Ghalioun, basé en France. D’autres arrestations avaient eu lieu en juillet parmi les proches des défenseurs des droits de l’homme.
« Cibler les membres des familles nous renvoie au Moyen-Age », a déclaré le secrétaire général de l’Organisation mondiale contre la torture (OMCT) Gerald Staberock. « Il faut d’urgence mettre fin à de tels abus et poursuivre sur le plan international les responsables de telles atrocités », a-t-il dit.
ats / 01.09.2011