Syrie : Stop à un massacre public et impuni
L’Europe et le gouvernement français n’auraient-ils toujours rien compris aux révolutions dans les pays arabes ? C’est la question que l’on est en droit de se poser quand on constate chaque jour les lâchetés, rejets et timidités quotidiennes du président Sarkozy et de ses homologues. La situation en Syrie permet d’observer les limites de la « solidarité » du gouvernement, déjà constatée au moment de la révolution tunisienne. Pas de grande phrase cette fois-ci, pas de sommet « extraordinaire », pourtant spécialité de monsieur Sarkozy. Le peuple syrien ne semble pas en être digne…
Pourtant, depuis deux mois, chaque jour voit son lot d’arrestations, de tortures et de meurtres. Les révoltés se sont soulevés en masse, pacifiquement, ont réclamé des réformes avant de constater que seul le départ de Bachar El-Assad était la solution.
Grâce aux sites de partage de vidéos et aux réseaux sociaux, le monde ne peut ignorer cette révolution. Nous avons assisté à des scènes de massacre, à l’arrivée des chars à Homs et à Deraa, et pourtant la réaction européenne est restée minime. Si l’on a entendu quelques déclarations de la part de nos diplomates rien n’a été fait, si ce n’est de prudentes sanctions. Alors que près de 1000 civils ont, selon des ONG (signataires d’un appel à de fortes sanctions), déjà été tués, on entend enfin parler d’une hypothétique résolution aux Nations-Unis.
Alors pourquoi l’Europe reste-t-elle ainsi silencieuse ? Les crimes de Bachar El-Assad sont pourtant depuis longtemps connus. Peut-être parce que le dictateur syrien était revenu depuis quelques années dans les bonnes grâces des puissances européennes et surtout de Nicolas Sarkozy, tel Kadhafi il y a encore quelques mois. Notre président avait fait de M. El-Assad un de ses relais au Proche-Orient… Jusqu’à l’inviter lors des cérémonies du 14 juillet 2009. Des réactions se font pourtant entendre ailleurs dans le monde : les Etats-Unis réclament de fortes sanctions et ont annulé tous les visas diplomatiques syriens, le Canada et la Suisse ont gelé les avoirs économiques syriens dans leurs pays. Ces mesures, qui représentent le strict minimum, ne sont pas encore à l’ordre du jour en France ou en Angleterre.
La situation se détériore rapidement et pourrait avoir des conséquences régionales. Le pouvoir syrien tente en effet de déstabiliser ses voisins pour détourner l’attention de sa situation intérieure. Des affrontements ont eu lieu sur le plateau du Golan entre des troupes syriennes et israéliennes pendant qu’au Liban, le Hezbollah entretient le désordre politique au profit de son voisin syrien. Barack Obama a du cette semaine menacer le gouvernement libanais de sanctions devant son soutien affiché à Bachar El-Assad.
Les Jeunes Socialistes restent solidaires du peuple syrien révolté et réclament une réponse forte du gouvernement français face à la répression qui se déroule aujourd’hui dans le pays. Des sanctions économiques et politiques fortes doivent être prises rapidement par l’Union Européenne. Nous appelons le régime syrien à libérer les prisonniers politiques et à mettre en œuvre rapidement des mesures qui conduiront le pays sur les chemins de la démocratie. Nous appelons également l’Union Européenne à soutenir les militants des droits de l’homme qui se battent et sont victimes de la répression.
Lundi 30 mai 2011
Les Jeunes Solcialistes
Source: http://www.jeunes-socialistes.fr/2011/05/syrie-stop-a-un-massacre-public-et-impuni/