Youcef Seddik : « Il faut que le monde sache ce qu’il s’est passé en Syrie »
Cinq ans après le début de la révolution syrienne, ARTE revient sur la guerre en Syrie, le terrorisme et les tentatives actuelles de négociation. Invité sur le plateau, le journaliste syrien Youcef Seddik s’exprime sur le conflit. Il a participé aux premières manifestations contre le régime de Damas et aide depuis les journalistes sur place à rendre compte de la réalité du conflit.
Le 15 mars, la Russie a annoncé le retrait d’une partie de ses troupes en Syrie. Selon Youcef Seddik, cette annonce de Vladimir Poutine est une bonne nouvelle « même s’il faut rester prudent car l’armée russe a commis beaucoup de crimes de guerre pour lesquels elle doit être jugée ».
Depuis les premières révoltes pacifiques de mars 2011, la situation a empiré en Syrie. « La diplomatie internationale a laissé les habitants à leur sort, juge Youcef Seddik. Ceux qui ont décidé de rester vivre à Alep détruite veulent prouver au monde que personne ne peut décider à leur place. »
Youcef Seddik, de la rébellion au journalisme Rien ne prédestinait Youcef Seddik à devenir journaliste. Etudiant en littérature à l’Université de Damas, il participe aux premières manifestations pacifiques contre le régime de Bachar al-Assad en mars 2011. Poursuivi par les forces de sécurité, il part se réfugier à Alep où il organise d’autres manifestations. En 2012, l’Armée syrienne libre prend le contrôle de 70 % du territoire d’Alep et de sa province. Des journalistes du monde entier viennent couvrir le conflit. Sur place, ils ont besoin de guides, de traducteurs, de chauffeurs, de protection. Youcef Seddik les aide dans leurs démarches et participe à la création d’un centre de ressources pour journalistes syriens et étrangers dont il devient le directeur en 2013. Le Centre de presse d’Alep (AMC) travaille régulièrement avec l’AFP, Reuters ou d’autres médias occidentaux. Sa rédaction est composée de trente-cinq journalistes et techniciens. Son objectif : essayer de donner une image exacte de la réalité du terrain, aujourd’hui déserté par les journalistes.